vendredi 10 mai 2013

Failles (3)

PRÉAMBULE

Il est frustrant pour nous, amis lecteurs, de ne pouvoir vous communiquer les documents acquis dans l'intégralité de leur textes.
 Les règles concernant la propriété intellectuelle telles qu'exposées dans les conditions générales de vente sont extrêmement draconiennes, y compris parfois concernant les citations partielles.
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 Concernant ce dernier point, nous aurions pu parfois, nous appuyant sur les textes en vigueur régissant la protection du droit d'auteur, aller un peu au delà des clauses indiquées et attendre sereinement le procès.
 Mais nous avons très peu de temps et d'énergie à distraire de l'objet principal du combat dans lequel nous sommes engagés.
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 Aussi, nous voyons nous contraints de vous demander de nous faire confiance quant à la lecture que nous faisons desdits documents.
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 À ceux qui s'y refuseront, nous n'avons hélas d'autre choix que de conseiller l'acquisition par eux même des publications concernées, pour vérification.
 Parmi ces derniers, ceux qui seraient en désaccord avec nous sont cordialement invités à nous le signaler,
directement sur notre adresse électronique (honneurduvin@gmail.com) ou mieux, afin que l'ensemble de nos lecteurs puisse en profiter, en postant un commentaire sur ce blog, sachant tout de même que celui-ci ne pourra être publié que dans la mesure où sont prises en compte les contraintes que nous venons d'évoquer.
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ARGUMENT
 Revenons à présent à l'étude de Mmes Hill et Laplanche, article et qui est parue en  2010 dans une revue américaine, PubMed, sous le titre [The French drink too much alcohol], et dans Presse Med sous le titre "La consommation d'alcool est trop élevée en France".
 Comme nous le disions dans notre précédent article, ce document qui sert de référence dans l'étude «Alcool-attributable mortality in France» publiée cette année dans l'European Journal of Public Health.. ne parle presque pas de mortalité : seulement dans la dernière partie de la dernière phrase !
 En fait, son objet semble plutôt être de contester les données du World Drink Trends 2005 qui donnait pour 2003 en France une estimation de 20g d'alcool mis à disposition par jour et par habitant pour proposer plutôt, multiples arguments à l'appui, une quantité de 29g, ce qui, autres développements aidant, se traduire in fine par une affirmation selon laquelle les buveurs (sic) consommeraient en moyenne 64g par jour pour les hommes et 45g pour les femmes.
 Nous n'allons pas perdre de temps à réfuter les arguments avancés (nombre d'abstinents, ceux qui se disent abstinents sont sincères alors que ceux qui de revendiquent consommateurs sont des menteurs quant à leur volume de consommation, contestation partielle de la prise en compte des achats trans-frontaliers et de la consommation par les touristes étrangers,...)...
 Tout ce qui a conduit Mme Hill à avoir «multiplié la consommation déclarée par 2,4 pour l"ajuster à la consommation estimée par les ventes» comme elle le déclare dans un article récent du Monde. Soit.
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 Mais si ces arguments sont valables pour la France, à l'évidence  ils le sont a fortiori pour des pays moins exportateurs de boissons alcoolisées et qui accueillent moins de touristes, n'est-ce pas ?
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 Or, dans "La consommation d'alcool est trop élevée en France", Mmes Hill et Laplanche nous disent elles même que le World Drink Trends donne 21g d'alcool mis à disposition par jour et par habitant au Danemark et au Royaume-Uni... contre 20g pour la France (voir plus haut). Soit 5% de plus.
 Une simple "règle de trois" nous apprend donc que selon ce raisonnement, les «buveurs» dans ces deux pays devraient consommer un peu plus de 67g/jour et les «buveuses» un peu plus de 47g/jour.
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  À ce moment, est venu le moment de se souvenir que la presse, il y a un mois, se faisait largement l'écho des travaux de Mmes Guérin, Laplanche, Dunant et Hill en mentionnant bien que la mortalité attribuable à l'alcool était, par exemple, 13 fois plus élevée en France qu"au Danemark.
 Exemple : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/03/04/19959-pres-50000-deces-dus-lalcool-an.
 Ladite presse n'a rien inventé !
Voir l'avant-dernière page imprimée de ce document ;
http://www.igr.fr/doc/cancer/pdf/prevention/mma2013.pdf.
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Mais dans cette dernière publication, on peut voir également que, pour les hommes britanniques, les taux de mortalité sont affectés d'un coefficient négatif (-1% Britton 2003, -3% White 2004) !
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 Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ?
 Eh bien, nous allons laisser Mme Hill répondre elle même.
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 Du document que nous venons de citer, rappelons le, nous pensons qu'il peut tout à fait être considéré comme la préfiguration de l'étude «Alcool-attributable mortality in France» publié à l'Eur J Public Health, notamment après en avoir lu la première page.
 Alors voyons ce que dit l'étude «Alcool-attributable mortality in France»  à ce sujet.
Par traducteur-expert devant les tribunaux, comme à notre habitude, nous avons fait traduire le chapitre "Comparison with other countries". En voici un large extrait :
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    La proportion des décès imputables à l’alcool dans la population masculine française est de 13 %, taux bien plus élevé que dans les autres pays ;

    Il est, par exemple, de... 1% en Allemagne de l’Ouest et au Danemark et de -2,8 ou- 0,8 % au Royaume-Uni, où l’alcool joue un rôle protecteur....


    Les effets bénéfiques de l’alcool en Angleterre et au Pays de Galles peuvent être directement comparés à ceux très négatifs de l’alcool en France étant donné que les méthodes utilisées sont pratiquement identiques.

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Donc, si l'on comprend, bien, l'alcool est particulièrement meurtrier chez les français qui en consomment moins que les britanniques auxquels le même alcool procure des effets bénéfiques et cela à tel point qu'il réduit la mortalité d'autant plus qu'ils en consomment d'avantage !

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 Phénoménal, non ?
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 Alors, on nous répondra sans doute que c'est normal, que c'est l'effet du non-passage du nuage de Tchernobyl en France, que les britanniques sont génétiquement très différents de nous, qu'ils ont brûlé Jeanne d'Arc, qu'à chaque tournoi des VI Nations ils ne font rien que de tricher, etc... etc...
 Peut-être même un chercheur britannique nous expliquera-t-il que cela vient en fait de l'ingurgitation d'escargots ou de cuisses de grenouilles en association avec le vin : synergies fatales !
 S'il est un intérêt à concéder aux travaux de Mme Hill, c'est bien celui d'ouvrir un champ immense à l'imagination...
 On peut même, cela vient quasiment de nous être prouvé, démontrer que la culture du binge drinking est salvatrice alors que celle de la consommation régulière et modérée de polyphénols est délétère.
 Ce sont les alcooliers qui vont être contents !
Applaudissements des réseaux Got !
 Reste un petit problème : selon l'OMS, l'espérance de vie en France est supérieure à celle observable au Royaume-Uni.
 Voir pages 54 et 58 :
 http://www.who.int/gho/publications/world_health_statistics/FR_WHS2012_Full.pdf.
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 Mais "pas de souci", comme disent les jeunes : Mme Hill va résoudre ce détail en 2 coups de cuillère à... absinthe ! Envoyez les crédits d'études !
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 Ce pourrait être une conclusion, mais pour notre part, c'en est une autre que nous tirerons pour le moment.
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CONCLUSION
 Il est regrettable qu'une grande partie des médias se précipitent sur la première étude venue sans en vérifier le sérieux et s'en servent pour créer un véritable traumatisme dans l'opinion apte à générer un véritable effet nocebo.
 Mais peut-être, tout en douceur, leur a-t-il été expliqué que, dans la période actuelle, s'ils voulaient que soient maintenus les subventions aux journaux et les avantages fiscaux aux journalistes, il fallait bien trouver l'argent quelque part...
 Il aurait bien sûr été imaginable aller chercher une source de recettes dans la remise à niveau de la fiscalité appliquée à la première cause de mortalité évitable, mais on aurait probablement eu beaucoup plus de mal à obtenir l'accord des services "ventes d'espace publicitaires".
  Rappelons que la malbouffe mortifère n'est pas soumise à la loi Évin et ne connaît pas d'entraves à sa stratégie de communication...
 Et que les démoniaques sodas-colas, puissants moyens à l'appui, ont bien l'intention de continuer à se substituer au "divin breuvage" sur la table des français.
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 BONUS
Voir sur une chaîne de télévision très regardée qui n'hésite pas à passer de la publicité malbouffisante aux heures de grande écoute l'intervention du célèbre alcoologue Philippe Batel.
 Noter comment (tout en cautionnant les 49000 morts) il semblait décidé à s'en prendre surtout au binge drinking, ce qui semble logique quand on aborde la problématique du rapport des jeunes à l'alcool.
 Et comment les animateurs le ramènent constamment, au travers de questions orientées (« Çà commence dans la famille...», «C'est dans notre culture...»,...) vers le cas particulier du vin ce qu'il finira par faire non sans réserve ni réticence, il faut le reconnaître.
 Les 6° premières minutes :
 http://www.canalplus.fr/c-divertissement/c-le-grand-journal/pid5411-l-emission.html?vid=863669.
    Relire aussi le commentaire de notre lecteur en réaction à notre article du 12 juillet dernier.
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SUPER-BONUS
 Voir ci-après en vidéo Mme Hill parler des dangers de l'alcool dès 13g (du moins pour les français) et puis aussi de taxes et de vin :
 http://www.dailymotion.com/video/xznwpt_alcool-les-francais-boivent-trop-selon-une-epidemiologiste_news#.UYp0qKKeOX5.
 En n'oubliant pas, bien sûr, que le vin est affecté d'une TVA entre 3 et 4 fois supérieur à celle qui est appliquée aux sodas dont nous avons démontré maintes fois qu"au regard des rapports internationaux (occultés ou déformés en France); ils sont beaucoup plus mortifères

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