vendredi 29 novembre 2013

Le Foll interrogé hier

Hier, à l'occasion de sa visite au "SITEVI" , Mr Stéphane Le Foll, Ministre de l'Agriculture, fut interrogé par un des responsables languedocien de notre association.

Il s'agissait de savoir si oui ou non la disparition du Conseil de Modération et Prévention était programmée oui ou non.

Cela comme suite à notre article du 25 novembre dernier : Click.

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«Je ne sais pas, je vais me renseigner» a, en substance, répondu le ministre.
«Il m'a poliment pris pour un imbécile» en a, en résumé, conclu notre administrateur.
 Une appréciation un peu sévère, non ?
Oui.. bon... nous avons bien que poser cette question va nous exposer une fois de plus au reproche de considérer avec un a priori trop indulgent l'action de Mr Le Foll.
 Des reproches qui nous ont souvent été adressés,comme suite à certains de nos articles.
Par exemple celui du 22 juillet dernier.
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 Il faut dire que cette fois ci certains éléments peuvent être considérés comme très inquiétants.
Lire du début à la fin la 5° ligne du tableau page 41 : http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/farandole/2014/pap/pdf/jaunes/jaune2014_commissions.pdf.
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 Certains diront qu'un ministre, presque par définition, ne peut ignorer les décisions prises au cours d'un CIMAP.
Ils n'auront peut_être pas tout à fait tort, faut reconnaître...
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 On comprends mieux, maintenant, pourquoi Mme Marisol Touraine, Ministre de la Santé tarde tant à répondre aux questions que lui posent les parlementaires au sujet du CMP.
 D'ailleurs, l'indispensable association Vin & Société lui a très récemment écrit à ce sujet.
Une lettre qui mérite vraiment d'être lue : Click !
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 Et que l'intervenant dont nous parlions en début d'article s'est chargé d'imprimer et de faire parvenir à Mr Le Foll avant que ce dernier ait quitté le SITEVI pour l'aider à se tenir au courant.
 Un beau geste, vraiment !

mercredi 27 novembre 2013

Question, proposition… et danger !

Le Sénateur Raymond Couderc a posé le 17 octobre dernier une question écrite tout à fait pertinente au Ministère de l'Agriculture lequel a apporté, quelques jours plus tard, une réponse partielle... et donc partiellement satisfaisante :
http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ131008650.html.
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 Elle est aussi partiellement inquiétante en ce sens que ledit Ministère a totalement évité de répondre à la partie de la question concernant le Conseil de Modération et de Prévention.
 Anguille sous roche ?
La réponse à Mme Lacuey, en juillet dernier, n'aurait-elle été que de circonstance ?
  Une enquête s'impose : nous allons nous y atteler !
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 Par ailleurs, Mr Couderc et 26 autres Sénatrices et Sénateurs ont déposé une proposition de loi «visant à affirmer que le vin fait partie intégrante du patrimoine culturel et gastronomique de notre pays» qui a été enregistrée le 8 novembre dernier :  http://www.senat.fr/leg/ppl13-131.html.
 Tous les amis et défenseurs du "divin breuvage", tous ceux qui, au jour le jour, s'emploient à déceler et combattre les sempiternelles manœuvres du lobby oenophobique et malbouffisant, ne peuvent, bien entendu, que leur en être d'une immense reconnaissance.
 En particulier lorsque depuis des années ils s'attachent à faire avancer cette idée.
Une idée dont personne ne nie la pertinence mais à l'aboutissement de laquelle une phénoménale force d'inertie est malheureusement opposée.
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 Toujours est-il quand même qu'elle continue à transcender les clivages politiques : voir la première partie de notre article "Proposition et Opéra".
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 Mais cela suffira-t-il ?
Après tout,la création du Conseil de Modération et Prévention avait fait l'unanimité des élus du peuple et il se pourrait bien qu'un sinistre quarteron prohibitionniste soit en train de le mettre en danger...
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lundi 25 novembre 2013

Illégal !

A) Le fait
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Un établissement public administratif donne dans le non-respect de la loi !
Dans la délinquance, en quelque sorte : bel exemple pour la jeunesse...
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 En effet, l'Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé (INPES), vient de déclencher dans les médias une «campagne pour dire non» :  http://www.inpes.sante.fr/30000/actus2013/046-campagne-alcool.asp.
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 Or, avant de ce faire, l'INPES n'a pas sollicité l'avis du Conseil de Modération et Prévention comme est censé l'y contraindre l'Article 1 du décret n° 2006-159 du 14 février 2006.
 Voir la 3° phrase du texte : Click.
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B) Approfondissement de la question
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  Et cette phrase stipulant que ce Conseil doit être «consulté sur les projets de campagne de communication publique relative à la consommation des boissons alcoolisées et sur les projets de textes législatifs et réglementaires intervenant dans son domaine de compétence», indique clairement une obligation.
 Cela est évident quant on se remémore que son introduction dans le texte du décret est la conséquence de l'adoption par les députés de l'amendement n° 1148 défendu à l'époque (17/10/2005) par Mr Alain Suguenot : 
http://www.assemblee-nationale.fr/12/amendements/2341/234101148.asp.
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Et voté à l'unanimité. voir haut de la 2° colonne de la page 5287 :
http://www.assemblee-nationale.fr/12/pdf/cri/2005-2006/20060020.pdf.
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 Entendons nous bien : nous ne considérons pas cette campagne comme particulièrement agressive ni même prohibitionniste.
 Et nous pensons même pouvoir affirmer que le président de notre association qui fut naguère membre dudit CMP lui aurait volontiers donné son accord.
 Mais la règle est la règle, n'est-ce pas ?
Dura lex sed lex !
 Et il n'appartient particulièrement pas à ceux qui vivent aux frais des contribuables de s'affranchir des contraintes que leur ont fixées les représentants régulièrement élus de ces derniers !
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 Bien sûr on a connu des cas où ce principe n'a pas été appliqué, comme celui de Mr Jérôme Cahuzac, mémorable rédacteur de la loi Évin, mais sont-ce des exemples à suivre ?
 Même au nom d'une vieille fraternité de combat ?
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C) Élargissement du débat
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 On nous rétorquera sans doute que le CMP est actuellement bien difficile à consulter, puisque depuis l'expiration des mandats de la plupart de ceux qui en ont été membres jusqu'au 13 septembre 2012, il n'a pas été renouvelé.
 Ni supprimé d'ailleurs.
 Pour quelle raison ?
Probablement pour ne fâcher personne, ni les partisans de la modération ni ceux des comportements extrêmes (abstinence ou abus). Rappelons entre autres et à titre d'exemple, la demande de l'organisation "Sécurité Sanitaire" sous l'autorité de l'inoxydable Dr Got : http://www.securite-sanitaire.org/alcool/suppressionconseil.htm.
 Il semble avoir été jugé préférable en haut-lieu de décision de laisser les uns et les autres dans un état d'insatisfaction relativement froide.
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 Donc, on ne tue pas carrément, mais on condamne aux oubliettes.
Sauf que certains n'oublient pas...
 C'est le cas d'Hervé Lalau qui en parlait sur son blog dès le mois de mai :http://hlalau.skynetblogs.be/archive/2013/05/29/que-devient-le-conseil-de-la-moderation.html.
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 Trois mois auparavant, Mr le député Alain Suguenot (UMP) avait posé une question écrite à ce sujet à l'attention du Ministère de l'Agriculture et la réponse s'était révélée satisfaisante : http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-19788QE.htm.
Mais rien ne s'est passé.
 Donc, au bout de quatre mois, Mme la députée Conchita Lacuey (PS) à posé la même question et obtenu la même réponse :
http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-30434QE.htm.
 Rien ne s'est passé non plus.
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 Alors, d'autres parlementaires ont reposé interrogé Mme la Ministre des affaires sociales et de la santé :
- 20/06, Mr le sénateur Simon Sutour (PS),http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ130607006.html,
en attente de réponse
- 25/06/2013, Mr le député Frédéric Roig (PS),
http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-30437QE.htm,
pas de réponse
- 11/07, Mr le sénateur Jean-Marie Bockel (UDI-UC),http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ130707349.html,
en attente de réponse
- 16/07, Mme la députée Brigitte Allain (EELV) :
http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-32680QE.htm,
pas de réponse
- 16/07, Mr le député Jacques Cresta (PS),
http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-32681QE.htm,
pas de réponse
- 18/07, Mr le sénateur Philippe Madrelle (PS),
http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ130707457.html,
en attente de réponse
- 25/07, Mr le sénateur Jean-Claude Requier (PRG),
http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ130707540.html,
en attente de réponse
- 17/10, Mr le sénateur Yves Chastan (PS),
http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ131008713.html,
en attente de réponse...
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 Il est facile d'imaginer la puissance d'un lobby capable de faire en sorte qu'autant d'élus du peuple de tous bords ou presque soient à ce point et parfois depuis aussi longtemps tenus le bec dans l'eau !
 Cela nous rappelle un peu la méthode employée pour qu'aucune suite ne soit donnée aux nombreuses initiatives visant à faire inscrire le vin au Patrimoine Gastronomique et Culturel Protégé de la France.
 Portées par des centaines de parlementaires, elles n'ont pourtant jamais été inscrites à aucun ordre du jour...
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D) Fermeture en boucle
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  Considérant une telle puissance et devant ce que nous nous pensons autorisés à qualifier de dysfonctionnements de la démocratie, il n'est pas tout à fait incompréhensible que certains se pensent autorisés  à passer outre la légalité républicaine.
 Ce qui nous ramène au début de cet article.

lundi 18 novembre 2013

Atlas (3)

Focus sur le Languedoc-Roussillon (b)
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 Cette région qui va du Rhône aux Pyrénées est frontalière de l'Espagne et de l'Andorre, pays en lesquels le tabac est beaucoup moins taxé qu'en France.
 Son chef-lieu, Montpellier, est à moins de 2 heures de voiture de La Jonquera, localité catalane, impressionnante plate-forme de vente massive de cigarettes à grand coup de cartouches dont l'achat est désormais illimité en nombre s'il est uniquement destiné à la consommation personnelle.
 Sachant que bien d'autres produits (parfums, alcools, victuailles ibériques...) sont également proposés à des prix très intéressants, la pérégrination est facilement rentabilisable !
 C'est sans doute la raison pour laquelle l'"Atlas des usages de substances psychoactives 2010" classe les habitants du Languedoc-Roussillon premiers fumeurs de l'hexagone : http://www.bfmtv.com/societe/tabac-alcool-cannabis-est-region-plus-accro-640966.html.
 C'est aussi la région qui compte le plus de buveurs réguliers d'alcool.
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 Le fait d'associer de manière régulière, voire addictive, alcool et tabac porte un nom : l'éthylo-tabagisme.
 Une pratique, donc, potentiellement plus fréquente en Languedoc-Roussillon que dans les autres régions de l'hexagone.
 Or, en même temps, elle est incontestablement la pratique la plus dangereuse en matière de risque relatif aux cancers des VADS. Lire notre fiche : Click.
 La logique voudrait par conséquent que le Languedoc-Roussillon soit une région particulièrement affectée par ce cancer.
 Eh bien il n'en est rien; bien au contraire, que ce soit en terme de mortalité, de mortalité prématurée, d'incidence, d'affection de longue durée, ou d'hospitalisation !
Voir les pages 33 à 36 : http://www.fnors.org/fnors/ors/travaux/synthesekcer.pdf. (1)
 Bien sûr, nous nous attendons, à ce que l'on nous fasse remarquer que la seule région qui garde la couleur "rose clair" tout au long des 9 cartes présentées dans les 3 pages sur lesquelles nous venons d'attirer l'attention, n'est pas le Languedoc-Roussillon mais sa voisine occidentale, Midi-Pyrénées.
 Mais nous nous ferons alors un plaisir de souligner qu'en consultant les fiches afférentes à ces 2 régions, plus particulièrement les tableaux "Données régionales (proportions standardisées d'usagers, en %)", il est constatable aux lignes "Vin (usage hebdomadaire)" que Midi-Pyrénées se situe devant le Languedoc-Roussillon : 45,9% contre 44,8%. (2)
 Concernant les autres boissons alcoolisées, l'ordre est inversé.
Voir pages 70 et 76 :  http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1479.pdf.
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 Nous laisserons aux lecteurs le soin de tirer les conclusions de ces comparaisons.
À nos yeux, elles semblent particulièrement claires et rejoignent celles que Mme le docteur Lanzmann-Petithory a tiré des observations réalisées dans le cadre de l'étude CANCERALCOOL : http://www.lanutrition.fr/communaute/opinions/interviews/vin-et-cancer-trois-questions-a-dominique-lanzmann.html.
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Et c'est sans plus de commentaires que nous allons clore ce "focus" sur le Languedoc-Roussillon... sans évoquer le problème du cannabis ?
Oui, car nous le traiterons ultérieurement, dans un autre article au titre de cette même "série".
 Un article qui ne sera pas forcément agréable à lire pour Mr François Beck, rédacteur principal de cet "Atlas des usages de substances psychoactives 2010" en ce sens surtout qu'il pourrait embarrasser certains de ses amis.
 De vieilles connaissances à nous !
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                                                             (À suivre)

Notes de bas de page
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(1) On nous objectera peut-être que ces cartes associent aux cancers des VADS ceux de l'oesophage, mais en ce qui concerne l'oesophage aussi il existe une «relation très nette entre ce cancer et l'intoxication éthylo-tabagique».
Voir 2° phrase du chapitre "Physiopathologie" :  http://www.medinfos.com/principales/fichiers/pm-hep-canceroeso.shtml.
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(2) Pour en savoir plus sur la résistance aux facteurs de mortalité dans le Sud-Ouest au travers d'une petite région bien précise, on peut toujours avec bonheur relire ce dossier :  http://fmaquaire.free.fr/viefacile/longevite1.html.
Un petit regret cependant : qu'il y soit fait état du French Paradox sans seulement citer les travaux ni même le nom du regretté Pr Serge Renaud..

mercredi 13 novembre 2013

Atlas (2)

Gourmandise

 Avant de nous intéresser, comme promis dans notre article précédent au cas du Languedoc-Roussillon, nous allons encore proposer un rapprochement de cartes, tout en reconnaissant que cela devient un peu de la gourmandise !
 Cette proposition s'adresse surtout à Mmes Paule Latino-Martel et Nathalie Druesne-Pecollo ainsi que MM Serge Hercberg et Pierre Arwidson, tous quatre n'ayant pas seulement participé à l'élaboration de la brochure 2009, "Nutrition & Prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations", laquelle indiquait que «en matière de prévention des cancers, la consommation d'alcool et notamment de vin est déconseillée».
 Mais ayant participé aussi, en 2007, à la confection d'un autre document "Alcool et risque de cancers".
Ces deux ouvrages présentant les voies aéro-digestives supérieures et l’œsophage comme les lieux du corps humain les plus menacés par la consommation d'alcool au titre du cancer.
 En particulier la consommation régulière.
 Et en particulier de vin.
Rappelons nous des propos de Mr Marraninchi et de Mme Latino-Martel lors d'une mémorable conférence de presse "grand public" : «les petites doses répétées sont les plus nocives», «toute consommation quotidienne de vin est déconseillée».
 Et maintenant, comparons :
1) la carte de l''usage hebdomadaire de vin en 2005,en bas à gauche de la page 24 de l'Atlas 2010 et .celle présentant le «taux comparatif d'incidence du cancer des voies aéro-digestives supérieurs et de l’œsophage chez les hommes en 2000», page 33 du rapport "Alcool et risque de cancers".
 Amusant, n'est-ce pas ?
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 À cette occasion, rappelons quelle est notre doctrine : la meilleure façon de consommer de l'alcool, la seule qui soit préférable à l'abstinence, est celle qui allie régularité et modération, de préférence en utilisant selon son goût des jus de fruits fermentés et non distillés afin de bénéficier de la présence des polyphénols (vins, cidres, poirés, etc... l'hydromel n'étant pas totalement à exclure non plus).
Sans excéder quotidiennement, en grammes d'alcool pur, 0,03% de son poids fractionnés en 2 prises éloignées de quelques heures. (1)
 Et impérativement au cours des repas !
Sur ce dernier point, curieusement jamais souligné en France par les organismes "compétents" et cela pour le plus grand bonheur des malbouffisants et de leurs "partenaires", soulignons que nous sommes en adéquation parfaite avec le Worl Cancer Research Fund : «If drinking, do so only with meals». Voir lignes "Alcoholic drinks, à peu près au milieu du tableau du rapport 2007 intégral : Click.
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Note : :
(1) Attention ! Il s'agit là d'un cas type moyen.
En matière de réaction à l'alcool, il existe certaines différences entre individus ou groupes d'individus.
Pour en savoir plus, lire ceci, page 4 : http://www.prevention.ch/alcoolecole2.pdf.
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Focus sur le Languedoc-Roussillon (a)
  L'Atlas 2010 nous apprend que «40% de la population boit du vin chaque semaine dans les régions viticoles».
 Plus particulièrement, il nous dit que le Languedoc-Roussillon "détient le pompon", notamment en matière de consommation d'alcool, ce qui a été repris par le principal quotidien de cette région, le Midi Libre : Click.
 Il est dit notamment que «le Languedoc-Roussillon reste en tête des régions les plus consommatrices d'alcool avec 17 % de buveurs quotidiens»... ce qui amalgame un peu vite fréquence et volume.
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 Alors, nous avons cherché à approfondir le cas de cette région, laquelle compte un département qui, à l'inverse des 4 autres (Aude, Gard, Hérault, Pyrénnées-Orientales) n'appartient pas à la zone viticole, et c'est la Lozère.
 Nous avons décidé d'étudier ses caractéristiques en terme d'espérance de vie en comparaison avec celles de l'Aude, département que nous avons choisi car, à l'inverse des 3 autres il est, comme la Lozère, faiblement urbanisé, ne comprenant aucune ville figurant dans la catégorie des "plus de 100 000 habitants".
 Et voici ce que nous avons trouvé :
                            Espérance de vie en années                       
                        Hommes                          Femmes
Aude :                 78,4                                 84,5                           
Lozère :               75,9                                 82,9                           
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 Éloquent, non ?
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 Bien sûr, certaines objections vont être soulevées : on parlera notamment de gradient Nord-Sud en matière de santé, ne fut-ce qu'à quelques malheureux degrés de latitude.
 Nous invitons donc à comparer deux départements de population et d'urbanisation sensiblement équivalentes, l'un viticole et l'autre non et qui se trouvent peu ou prou au même niveau sur la carte de France : le Haut-Rhin, département viticole, et le Finistère qui ne l'et pas.
 Va-t-on nous dire que le centre de gravité du Finistère se situe très légèrement au dessus de celui du Haut-Rhin ?
 Comparons avec le Bas-Rhin, alors... qui est, comme chacun sait, juste au dessus du Haut-Rhin !
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Ou va-t-on nous "sortir" un gradient Est-Ouest ?
 Mais alors où commence-t-il ? Où s'achève-t-il ?
La terre est ronde, après tout non ?
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 Peut-être va-t-on nous dire alors qu'elle est quand même aplatie aux pôle et que cela change tout...
                                                                                                                                                                                                                                  (À suivre)
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mardi 12 novembre 2013

Atlas (1)

Émoi
 La semaine dernière la "média-sphère" fut à nouveau saisie d'émoi suite à la publication d'un document de l'INPES concernant une «surprenante carte des addictions», comme le titrait, par exemple, Les Échos du 07/11.
 On apprenait notamment que «40% de la population boit du vin chaque semaine dans les régions viticoles», ce qui ne nous a pas surpris et dont nous reparlerons dans quelques lignes.
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 Nous avons donc consulté le document source et y avons éprouvé un très vif intérêt (nos lecteurs trouverons plus bas un lien leur permettant d'avoir accès à cet ouvrage).
 Il contient beaucoup d'éléments très intéressants que nous serons amenés, dés aujourd'hui et dans les prochains jours, à mettre en évidence et à commenter.
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Beck
Tout d'abord, nous avons pu constater que l'auteur principal était Mr François Beck, «statisticien, responsable du département "Enquêtes et analyses statistiques" à l'INPES».
 Ce Mr Beck est une vieille connaissance puisque nous avons eu à parler de lui il y a plus de 2 ans.
  Il avait déjà occupé la même fonction dans l'élaboration de l'Atlas Régional des consommations d'alcool 2005 : http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/publi/rapports-divers/atlasalcool/atlasalcoolannexes.html.
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 C'est bien lui qui, à la faveur de ce que laissait apparaître cet Atlas 2005,  déclarait en toute satisfaction au journal La Croix : «les Français boivent moins chaque jour, mais sont plus souvent ivres».
Et surtout : «nous sommes en train de glisser d'un modèle latin à un modèle anglo-saxon ou des pays nordiques. On constate que le vin à table n'est plus consommé de manière aussi systématique. C'est une victoire pour la santé publique».
 Lire l'article.
 Ces propos datant de 2011, ils avaient pour objet de commenter le baromètre 2005, mais Mr Beck était bien placé pour savoir que la tendance s'accentuait  et que l'enquête 2010 allait mettre en évidence encore moins de consommation régulière et modérée, encore plus de consommation ponctuelle et excessive, de comas éthyliques... et de diabésité mortifère par malbouffisation corrélative.
 C'est à dire un glissement "tout schuss" vers le modèle «anglo-saxon et des pays nordiques» : ce n'est plus un succès, Mr Beck, C'EST UN TRIOMPHE INCOMMENSURABLE !
 Bravo à vous et à tous les œnophobes patentés !
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Fréquence
 Nous avons pu aussi nous rendre compte qu'à l'inverse de ce qui avait été généralement sous-entendu, le classement par région concernait les fréquences de consommation, ce qui ne correspond pas forcément aux volumes consommés.
 D'ailleurs, l'enquête sur laquelle reposaient ces affirmations est uniquement fondée sur des bases déclaratives, sans faire état des quantités régionalement commercialisées selon les données officielles, ce qui n'a pas dû plaire du tout à certaines personnes dont nous étudions de très près les publications : MM Rey, Boniol et Jougla d'une part et à Mmes Guérin, Laplanche , Dunant et Hill d'autre part.
 Faudrait voir à accorder les violons !
Cocacophonie chez les cocacollabos ?
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Encourageons le dialogue
La Directrice Générale de l'INPES se nomme Mme Thanh Le-Luong et c'est elle qui a préfacé l'Atlas 2010.
Mme Thanh le-Luong ne peut que connaître Mmes Paule Latino-Martel, Raphaëlle Ancellin, Nathalie Druesne-Pecollo ainsi que MM Serge Hercberg et Dominique Maraninchi puisqu'elle a co-signé avec eux en 2011 une étude intitulée «Alcohol consumption and cancer risk: revisiting guidelines for sensible drinking», laquelle recommandait à peu de chose prés d'abandonner tous repères pour une consommation modérée et de prêcher la pure abstinence en matière d'alcool.

Ces dames et messieurs furent, en 2009 et à divers titre, fortement impliqués dans la parution de la brochure «Nutrition &Prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations».

 Nul n'a oublié qu'on trouvait dans cette brochure fort médiatisée à l'époque, la phrase suivante : «Il est important de rappeler qu'en matière de prévention des cancers, la consommation d'alcool et notamment de vin est déconseillée».
 Milieu de la page 47 du document :  http://www.mangerbouger.fr/pro/IMG/pdf/SyntheseCancerInca.pdf.
 Il serait donc intéressant, après leur avoir précisé que 40% de la population boit du vin chaque semaine dans les régions viticoles (voir plus haut),que Mme Thanh Le-Luong  invite ceux de ses co-rédacteurs que nous avons cités à considérer synoptiquement plusieurs cartes :
 1) celle de l''usage hebdomadaire de vin en 2005,en bas à gauche de la page 24 de ce fameux Atlas 2010 (lien promis plus haut) :  http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1479.pdf
 2) celles des mortalité par cancer, mortalité prématurée par cancer et incidence des cancers (toutes localisations), pages 9 et 10 de ce document :  http://www.fnors.org/Fnors/Ors/Travaux/syntK(050921).pdf
  3) et celles de l'espérance de vie à la naissance en 2001-2002 : Click.
Éloquent, non ?
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 Mme Thanh Le-Luong pourrait en parler aussi à Mme Catherine Hill, puisqu'elle la connaît également, ayant participé avec elle aux Assises du médicament en 2011 : Click.
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Annonce
 Cet Atlas 2010 dont la médiatisation est à l'origine du présent article, met particulièrement en évidence le Languedoc-Roussillon.
 Dans le prochain épisode, nous ferons donc un petit "focus" sur cette belle région.
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                                                                                                            (À suivre)

vendredi 8 novembre 2013

Boniol, Jougla (6,b)

 Nous avions vu lors de notre précédent article publié dans le cadre de la série consacrée à l'analyse de l'étude publiée en 2006 par MM Rey, Boniol et Jougla, que l'application du coefficient QMM/QMC (quantités mises en marché divisé par quantités déclarées consommées), lorsqu'il était appliqué par les auteurs aux accidents mortels de la route, les avait amené à obtenir une part attribuable à l'alcool tellement importante qu'ils en avaient eux-même été effrayés.
 Jusqu'à laisser entendre que ce chiffre, pourtant «adjusted» de manière allégée par le fameux coefficient QMD/QDC, pouvait avoir été sur-estimé (overestimated).
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 On trouve ceci en 3° et 4° ligne de la page 17 de l'étude produite par ces messieurs en 2006 : «Estimating the number of alcohol-attributable deaths : methodological issues and illustration with French 2006 data».
 Le lecteur est invité à conserver ce lien ouvert, nous en aurons encore besoin.
 .
 Que s'est il produit pour que soit obtenu un chiffre aussi outrancier (3118) par rapport au chiffre non corrigé des décès violents imputables à l'alcool (667, tous âges confondus) ?
 Sachant de plus que tous les décès violents ne sont pas des accidents de la route !
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 L'explication est simple : le coefficient calculé est faux !
De quelle manière a-t-il été calculé ?
 On peut en prendre connaissance en lisant le sous-chapitre  «Adjusted vs. non-adjusted consumption data», page 7 de l'étude "Estimating etc..." : en divisant 30g/j par 6,2g/j, soit QMM/QDC = 4,84 %. Presque 5%.
 Et effectivement c'est ce que disent les auteurs à la 7° ligne de la page 10 : «almost 5».
 .
 Comment ces 30g et 6,2g/j ont-ils été déterminés ?
En ce qui concerne les 30g, il nous est dit que cette «consommation moyenne» a été «calculée à partir des statistiques de vente déclarées à l'administration fiscale»... en 2002.
 Première phrase de ce sous-chapitre «Adjusted vs. non-adjusted consumption data», page 7 :
«As expected, in both surveys, there was a marked discrepancy between the reported average consumption (about 6.2 g/day) and the average calculated from the French alcohol sales statistics reported to the tax authorities (30.0 g/day in 2002)».
 Pourquoi 2002 alors qu'il nous est dit un peu plus bas qu'en 2006, année sur laquelle porte l'étude, la consommation n'était plus que de 27,9 g/j (page 8) ?
 Parce que les données en matière de consommation sont issues de «Doussin A, Dumesnil S, Le Fur P. Enquête Santé et Protection sociale (ESPS): méthode et déroulement en 2002» : voir haut de la p. 7 et référence [33] p. 21.
 Le coefficient est donc un coefficient 2002 pour une étude 2009 portant sur l'année 2006.
Mais, bon... on peut considérer que le coefficient ne varie pas beaucoup.
.
 Par contre, là où il y a un problème, c'est en ce qui concerne le chiffre retenu pour la consommation déclarée, c'est à dire 6,2 g/j.
 Nous qui nous faisons un malin plaisir à décortiquer les études œnophobes dans les moindres détails, avons été frappés avec la divergence que présentait ce chiffre avec celui qu'avance Mmes Hiil & C° dans "Mortalité attribuable à l'alcool en 2009" (1° ligne, 3° colonne, texte intégral, page 163).
 C'est à dire 11 g/jour.
Pas loin du double !
.
Alors, nous avons fait nous même les calculs, à partir de la source, c'est à dire les résultats de l'enquête citée par tous deux en référence.
 Des chiffres que nous avons eu quand même beaucoup de mal à nous procurer.
 Mmes Hill & C° nous disent bien que «les données sur la consommation d’alcool sont disponibles via le Réseau Quetelet», mais le réseau Quetelet ne les délivre pas si facilement que ça !
 Il faut montrer patte blanche et nos pattes ne seront jamais assez blanche dans certains milieux.
 Mais l'un de nous (félicitations !) y est parvenu !
S'il vous plait, chers lecteurs, faites nous l'amitié de ne pas nous questionner quant aux méthodes employées...
 .
 Et le résultat des calculs fait "bouger les lignes", comme on dit...
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                                                                                                                      (À suivre)

lundi 4 novembre 2013

Consommations déclarées 2002-2003

Consommations d’alcool déclarées par sexe et par âge d’après l’enquête 2002-2003 utilisée par Mmes Guérin, Laplanche et Hill (last but not least) ainsi que par MM Rey, Boniol et Jougla, les premières pour leur étude "Mortalité attribuable à l'alcool en France en 2009" (pages numérotées 163 à 168), les seconds pour "Estimating the number of alcohol-attributable deaths : methodological issues and illustration with French 2006 data" (voir la référence n°33 page 21).



Nota Bene : ces chiffres, en principe réservés à des initiés triés sur le volet au travers d'un réseau filtrant très performant, ont été extrêmement difficiles à obtenir.

 Merci à notre efficace enquêteur qui a su mobiliser d'inavouables complicités en faisant valoir que des données obtenues grâce à l'argent du contribuable devraient être mises à la disposition du grand public... sauf au cas où elles seraient classées "secret défense".
 Ce qui en l'occurrence n'est pas le cas. Si ?