vendredi 29 mars 2013

Cultures (2)

 Nous le disions dans la première phrase de notre article précédent, l'information selon laquelle les hospitalisations dues à l'alcool et à l'ivresse ont bondi de 30% en 3 ans était est à double tranchant. C'est de sa potentialité dangereuse que nous allons traiter aujourd'hui.

 Considérons d'abord le fait que, contrairement à ce qu'une lecture peut-être un peu rapide pouvait le laisser penser, il est également possible d'acquérir la culture de l'engloutissement en famille et cela dès l'enfance.
 Et que c'est malheureusement ce qui se passe de plus en plus souvent et cela pour la raison que, depuis son apparition il y a 6 décennies, le cocacolonialisme a muté et il est devenu macdo-cocacolonialisme !
 Un monstre aux mille bras qui sévit depuis longtemps outre-atlantique et dont le Super Sizing est la manifestation la plus spectaculaire.
 Réduire à la portion le plus congrue possible le nombre des "fines bouches" est son combat quotidien et il sait mieux que quiconque à quel point la culture du vin en engendre : la diabolisation du divin breuvage est donc pour lui une nécessité .
 Et pour cela il ne manque pas de moyens au travers des "faiseurs d'opinion" qui le connaissent bien en tant que partenaire, que sponsor, qu'acheteur d'espaces publicitaires, etc....

 C'est ainsi que même une information qui devrait faire réfléchir à la substitution du modèle "sodas en semaine, beuverie le week-end" à celui de la consommation de vin régulière et modérée au cours des repas, peut-être subtilement retournée pour essayer d'amener à la renforcer.

 Nous avions, lundi dernier, fait état de l'article source de l'information, publié le 22/03/2013 à 06h 32.
Examinons cet autre, paru presque 12h plus tard :
 http://lci.tf1.fr/science/sante/l-alcool-l-une-des-premieres-causes-d-hospitalisation-en-france-7892591.html
 On constate tout de suite quelques dérives importantes comme l'attaque contre le "volet Internet" de la loi HPST, rappelant que certains n'ont pas renoncé à interdire aux vignerons de présenter leurs vignobles sur la toile.
 Et puis, en visitant les articles auxquels de petites fenêtres renvoient, on peut, par exemple, visionner une vidéo :
 http://www.wat.tv/video/medicament-contre-envie-boire-5s0q5_2exyh_.html.
On aura bien noté quelle est la boisson préférentiellement utilisée pour parler d'alcoolisme et remarqué que ce n'est pas celle que choisissent habituellement les jeunes pour avoir l'occasion de visiter les urgences !
 Et chez la concurrence en matière d'offre d'espaces publicitaires, ce n'est guère mieux.
Exemple :
 http://www.wat.tv/video/alcoolisme-nouveau-medicament-5sgz5_5gkmr_.html.

 Et voilà comment il arrive, de fil en aiguille, que l'on couse de fil blanc... comme un poil d'ours blanc.
Et que luise le tranchant pernicieux...
3 considérations supplémentaires
 1) Précision : quand nous parlons de "faiseurs d'opinion", nous ne pensons pas seulement aux médias mais aussi à certains organes du style para-officiel qui font autorité en matière de nutrition et qui, par exemple, en référence à un rapport international majeur, traduisent "limiter la consommation de  boissons alcoolisées" par "toute consommation d'alcool, et notamment de vin, est déconseillée".
 Par contre, concernant la préconisation "éviter les boissons sucrées", pas de faute de traduction : pas de traduction du tout !
Adaptation à la spécificité française : les enfants de France ont un métabolisme spécifique.
 Encore un effet curieux du non-passage du nuage de Tchernobyl !
 2) Observation : on a pu, en visionnant les 2 vidéos ci-dessus proposées, constater qu'un nouveau médicament, le namelfène (Nom commercial : Selincro©), avait obtenu son Autorisation de Mise en Marché au niveau européen mais pas encore français : lire aussi le  communiqué de l'ANPAA (on appréciera la photo d'illustration).
 Quant au communiqué du laboratoire ayant conçu ce médicament, il est daté du 28/02, et on peut imaginer qu'il est intervenu très peu de temps après l'agréable nouvelle. Peut-être le jour même.
 On se doute que les délivrances des AMM aux niveaux nationaux, et notamment en France, sont impatiemment attendues par
cette société !
 Il est amusant de constater que, par une extraordinairement bienvenue concomitance, c'est 4 jours après qu'a été publié dans l'European Journal of Public Health l'article de Mme Hill et de ses copines, repris le jour même par un grand nombre de médias.... tout comme, mais 2 semaines après, le rapport de la Société Française d'Alcoologie qui a constitué le thème des 2 articles ici même publiés cette semaine.
 On sait que que "le hasard fait bien les choses"... mais quelles sont les causes qui font bien le hasard ?
 3) Question : le rapport"Hill and C°" n'a cessé d'être répercuté médiatiquement à partir du 4 mars... mais cette progression fut brutalement interrompue par l'élection du Pape François, c'est à dire le 13.
 Un vrai miracle ?
Toujours est-il qu'une émission consacrée à ce sujet sur France Inter, le Téléphone sonne, qui devait avoir lieu le 14 a été déprogrammée de ce fait : le point d'orgue a fait pschitt !
 D'autre part, l'affaire des hospitalisations dues à l'alcool déclenchée le 22 est passée inaperçue car recouverte par les déboires successifs de MM Cahuzac et Sarkozy.
 Nous souhaiterions savoir : existe-t-il une autre étude ou un autre rapport en réserve ?
Ou plusieurs ?

lundi 25 mars 2013

Cultures (1)

Une nouvelle information est apparue vendredi dernier qui peut se révéler à double tranchant : les hospitalisations dues à l'alcool et à l'ivresse ont bondi de 30% en 3 ans. Voici ce qui semble bien être l'article source : http://www.europe1.fr/France/Alcool-trop-de-jeunes-aux-urgences-1456695/.

La nouvelle est terrible et elle nous consterne comme tout un chacun.
 Par contre, nous ne pouvons manquer à cette occasion de souligner qu'elle corrobore la thèse que nous avons toujours soutenue, à savoir que plus on s'éloigne de la culture de la dégustation acquise en famille, plus on se précipite dans celle de l'engloutissement acquise en bande au cours de libations effrénées.
 C'est ainsi, malheureusement, que le premier et paradigmatique contact avec l'alcool s'effectuera au travers de l'excès et non pas de la modération.
 Il restera la référence primordiale, celle que l'on n'oubliera pas... et que l'on aura toujours tendance à reproduire.
Dans un autre ordre d'idées, notre cher et grand Georges chantait : «Jamais de la vie on ne l'oubliera, la première fille qu'on a pris dans ses bras».
 De moins en moins de jeunes auront la chance qu'a eu notre actuel Président de la République. Lire sa réponse à la première question : Click.
 Le phénomène n'est donc pas près de s'inverser !
  À l'appui de cette thèse, nous faisons régulièrement observer que l'évolution de la consommation de vin et celle du nombre de comas éthyliques évoluent irrémédiablement en sens inverse.
 C'est ainsi qu'on peut conclure que la baisse de la consommation d'alcool étant essentiellement attribuable à la chute de la consommation de vin, il n'est nullement paradoxal qu'il s'ensuive une augmentation du nombre de comportements à risque et, par conséquent, un accroissement de la dangerosité.
                                                                                                                                                                     Ah ! Si cette démonstration pouvaient parvenir jusqu'à la conscience de ceux qui, tous les jours, luttent farouchement contre le concept de modération !
 Cela dit, il n'est pas exclu que certains d'entre eux ne soient en eux même convaincus de ce que nous réaffirmons là.
Si ce n'est pas le cas, on peut néanmoins penser qu'il est des pieds sur le bon chemin.
En attestent les propos de l'un de nos vieux adversaires, le Dr Batel, dans cet autre article, consacré au même sujet (voir paragraphe sous la 2° photo).
 Par contre si c'est le cas, ne peut-on espérer que l'un de ces "secrètement éveillés", un jour, se lève et soit à l'origine d'une véritable révolution... culturelle ?

vendredi 22 mars 2013

Attente impatiente (3)

(suite de notre article du 21/03/2013)

Il y a presque un an de nos "petits doigts" les mieux informés nous apprenait que la version "nombre de décès attribuables à l'alcool en 2009" de Mr Jougla et de son équipe était pratiquement finalisée et qu'elle allait bientôt être publiée. le chiffre évoqué étant même légèrement inférieur au point d’atterrissage dans la 3° hypothèse évoquée hier.

En gros cela ramènerait la France non pas à 95% mais bien à 90% du total Europe de l'ouest selon l'OMS.

Une accélération de la remise en cohérence toujours bonne à prendre !
Mais, hélas, à ce jour, bien des mois après, rien n'est encore venu.
Comment cela peut-il se faire ?
Est-il possible que des pressions aient été exercées ?
 Dans le genre : «Différez la production de vos données : priorité à celles de Mme Hill and C°, lesquelles étant nettement plus alarmistes et traduisant une augmentation de la dangerosité malgré la baisse constante de la consommation, sont beaucoup plus utilisables dans le cadre d'une manœuvre à objectif fiscal».
 Dans ce cas, il ne faudrait rien attendre avant cet été et force nous serait de calmer notre impatience et de ronger notre frein.
 Mais alors quitte à ronger, tant vaudrait-il dénicher quelques os afin d'en extraire la "substantifique moelle".
Celui-ci par exemple : http://www.ofdt.fr/BDD_len/seristat/00015.xhtml.
Intéressant parce que la courbe  "atterrit" en 2009 mais incomplet parce qu'il ne porte "que" sur les 3 causes directement liées à l'alcool - cirrhose alcoolique, les psychoses alcooliques et les cancers des voies aéro- digestives supérieures (1) - un sommaire calcul effectué par différence sur les années antérieures montrant que les autres (?) ne représentent en général qu'environ 30% du total.
 Si, donc, on examine la pente de ladite courbe, on constate qu'à part en 1998, elle est décroissante sans discontinuer et qu'elle atterrit à environ 18 000 décès attribuables à l'alcool en 2009, ce qui donne, en multipliant par 130%, à peu près 24 000 décès au total... ce qui correspond à la 3° hypothèse telle que nous évoquions dans notre article précédent.
 Il faut reconnaître, quelle que soit notre opinion sur la pertinence de l'ensemble des données traitées (voir ci-dessous la note 1),  que tout cela évolue en pleines logique et cohérence.
 Il n'en est pas de même si on traite ce graphique à la manière de Mme Hill.
En effet, en revenant en 1995, en partant d'un chiffre d'environ 23 500 pour les 3 causes directement liées à l'alcool, cette éminente mathématicienne déduit que le chiffre total à prendre en considération, toutes causes confondues, est de 45 000 décès. Elle multiplie donc par environ 1,91.
Par contre, 14 ans après, en partant de 18 000, elle arrive à 45 000, soit 2,5 fois plus !
 Quelle est cette cause non directement liée à l'alcool qui a ainsi fait "péter les compteurs" ?
Et qui ne peut être en relation avec les accidents de la route puisque ceux-ci sont en diminution constante depuis des décennies.
 On nous le dira certainement un jour...
 Un jour que nous attendons avec impatience !
                                      Fin de la série... mais il y aura (au moins) un supplément.
 1- Nous rappelons ne pas être en accord avec le niveau d'inclusion des VADS dans le total "mortalité attribuable à l'alcool".

jeudi 21 mars 2013

Attente impatiente (2)

(Suite de l'article du 19/03/2013)

 Confrontés à la situation que nous évoquions dans le chapitre précédent, Mr Jougla et son équipe, pourvoyeurs de données de l’Office Français des Drogues et Toxicomanies, se trouvent à notre avis face à 3 solutions que l’on peut visualiser sur le tableau suivant :

1) maintenir les données qu’ils ont précédemment fournies et prétendre, pour rejoindre les affirmations de Mme Hill et de ses copines, que de 2007 à 2009, pour des raisons inexplicables (effet « nocebo«  de la conférence de presse du 17/02/09 ?), le nombre de décès attribuables à l’alcool a fait un bond historique de de 63% (Hypothèse 1).      Certains penseront que c’est l’hypothèse à privilégier (Voir « Rappel » en bas de page).

2) reconnaître qu’ils se sont trompés depuis plus de 12 ans, que leur données étaient fausses et qu’en fait cette mortalité n’a cessé de croître de manière linéaire et quasiment inversement proportionnelle à la consommation d’alcool (Hypothèse 2).

3) maintenir que leurs données étaient exactes, prolonger la courbe de décroissance selon sa physionomie et « atterrir » aux alentours de 24 000 décès, ce qui aurait l’avantage de passer au dessous du total fixé à 25 000 en 2004 par l’OMS pour l’ensemble de l’Europe de l’Ouest, France comprise (voir notre fiche « 45 000 ? »).

Il existe aussi une 4° possibilité et c’est malheureusement, à notre point de vue, la plus probable.

                                                                                    (À suivre)

Rappel : certaines augmentations de chiffres semblables, émanant de l’OFDT, ont déjà été produites dans le passé, peut-être à titre de « galop d’essai ».                                                   Elles sont proportionnellement plus faibles (environ 12%) mais concernent en valeur absolue beaucoup plus d’individus (environ 10 fois plus). Voir notre fiche : «Chiffres augmentant : l’exemple par l’OFDT».

mercredi 20 mars 2013

Priorité au direct !

Nous interrompons notre série "Attente impatiente" pour annoncer à nos fidèles lecteurs une excellente nouvelle !
 En effet, nous avons appris hier, grâce à l'association Vin & Société, elle même informée par une éminente personnalité du Comité national des Interprofessions des Vins à Appellation d'Origine (CNIV), que la Cour de Cassation avait refusé de renvoyer devant le Conseil Constitutionnel la Question Prioritaire de Constitutionnalité soulevée par la Société Ricard accompagnée de 2 comparses !
Voici le premier "flash" porté à notre connaissance : http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/03/19/97002-20130319FILWWW00502-info-figaro-taxe-spiritueux-les-industriels-retoques-par-la-cour-de-cassation.php.
 Nous avions exposé dans notre article du 4 mars dernier les risques liés à cette initiative.
C'était, à notre avis, le plus grave des dangers qui planait sur le vin... mais les autres subsistent !
  En d'autres temps et sur d'autres thèmes, certains disaient : "ce n'est qu'un début, continuons le combat".
En l'occurrence, nous faisons donc notre cette formule.
 D'autre part, nous avons également appris hier, à peu près à la même heure, la démission de Mr Jérôme Cahuzac de son poste de Ministre du Budget.
 Bien évidemment, nous ne commenterons pas cette décision ni les raisons qui l'ont motivée.
Par contre, nous rappellerons à cette occasion que nous n'avons jamais caché être très attentif au fait que le ministre en charge d'établir la fiscalité soit celui-la même qui avait rédigé la funeste loi Évin.
 Et cela selon ses propres dires : Click (voir 1° phrase du 2° §).
Un homme dont les débuts en politique opérationnelle, selon cet article, ont été "parrainés" par le Dr Claude Got, inspirateur principal de la dite loi et infatigable leader œnophobe. (lire 6° § : "Troisième étape : l'attaque").
 Pour ces raisons, nous ne sommes pas trop moroses ce matin.
 Et pour d'autres, que nous ne révélerons pas, une sorte de vague félicité s'empare de nous en constatant la nomination de Mr Bernard Cazeneuve... sans toutefois, bien entendu, que toute prudence nous abandonne !
 Par contre, puisque nous en sommes à parler d'actualité, force nous est de signaler que nous avons été amené à réactiver notre vigilance à l'égard d'un autre grand acteur de la loi Évin, son rapporteur à l'Assemblée Nationale : Jean-Marie Le Guen.
 Nous avons en effet appris en fin de semaine que ce dernier avait renoncé à convoiter le poste de premier magistrat de la ville de Paris : Click.
 Cela nous serait resté relativement indifférents si ne nous été revenu aux oreilles que certaines mauvaises langues prétendraient qu'une sorte de compensation avait été préalablement négociée à un très haut niveau.
 Si cette rumeur doit par la suite être avérée, elle n'appellera aucun commentaire de notre part, mais à une condition toutefois : que cela n'ait pas conduit Mr Le Guen à se retrouver à nouveau en position d'exercer ses talents prohibitionnistes, bien sûr !

mardi 19 mars 2013

Attente impatiente (1)

C'est avec une extraordinaire impatience que nous attendons la publication des prochains chiffres que publiera l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) concernant le nombre de décès attribuables à l'alcool !
 Considérons en effet ce document :
http://www.ofdt.fr/BDD_len/Bd_stats/76_Doc.xhtml.
Constatons dès le début que ce document a été élaboré sous la responsabilité directe de Mr Éric JOUGLA pour le compte du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès de l'Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM CépiDC).
 Immédiatement après, allons directement aux 3° et 2° rubriques en partant de la fin, lesquelles s'intitulent respectivement : «Observations» et «Synthèse».
 Que constatons nous ?
Ceci :
1) ce n'est pas sans une certaine réticence ni sans une certaine ambiguïté que Mr JOUGLA et son équipe valident les conclusions de Mme HILL concernant les «40 000 et 45 000 décès par an dans la dernière moitié des années 1990».
2) ensuite qu'«une actualisation des modalités de calcul a permis de ré-estimer ce chiffre à 37 000 en 2002 et une autre à 30 000 en 2007».
 Plus bas nous aurons 33 000 décès attribuables à l'alcool pour 2006.
Une dégressivité constante et relativement rapide (3;8 % par an en moyenne).
Plus rapide en tout cas que que la dégressivité de la consommation d'alcool selon l'INSEE :

    Graphique gr09.4-2

 Cet écart peut s'expliquer, bien sûr, par un certain nombre de progrès thérapeutiques, mais certains esprits impertinents pourront aussi y voir la volonté de se rapprocher insensiblement des données de l'OMS (voir le début de notre fiche "45 000").
 Des données proportionnellement assez proches, il est bon de le souligner, des chiffres que donne le CépiDc, par exemple 2889 pour 2007 (aller à la ligne F 10 de ce fichier ).
  À condition toutefois d'ajouter, ce qui est normal, les 1031 tués sur la route pour cause d'alcool cette même année : Click.
 Ce qui nous donne un total de 3920, soit 0,76% du nombre total de décès en 2007.

 En l'occurrence, l'impertinence pourrait-elle se révéler... pertinente ?

                                                                         ( À suivre )

lundi 18 mars 2013

Question autorisée ?

Supposons :
.
A) Qu'un État soit confronté à l'ardente obligation d'équilibrer son budget.
.
B) Que pour cela il ait le choix entre augmenter encore la fiscalité sur un produit emblématique aux yeux des citoyens ou réduire ses dépenses, ce qui pourrait affecter entre autres le volume des financements versés régulièrement à l'Industrie des Études et Rapports en tous Genres.
.
C) Que nonobstant les conséquences en termes de répercussions sociales, culturelles, paysagères, gastronomiques, touristiques ou d'équilibre de la balance commerciale, ses services permanents le poussent à privilégier la première solution mais qu'il hésite à s'en remettre à leur avis, craignant notamment la réaction de l'opinion...
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 D) Qu'à ce moment là, fort opportunément, une branche spécialisée de l'IÉRG, s'appuyant sur une méthodologie très particulière, "ponde" de quoi dénigrer ledit produit aux yeux du grand public et que cela soit largement repris par un très grand nombre de médias... un peu comme si un puissant service de presse était à l’œuvre.
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 Dans une telle hypothèse, l'humble autodidacte désireux d'approfondir, exemples à l'appui, la définition des divers concepts et notions serait-il autorisé à se poser la question de savoir s'il y a là conflit d'intérêts ?
.
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 Nota Bene : si vous avez 2 minutes de plus, amis lecteurs, vous pouvez les consacrer à lire sur son blog l'article de Jean Clavel (13/03), secrétaire général adjoint de notre association, lecteur fidèle (et en l'occurrence déçu) du journal "Le Monde" :
 http://1907larevoltevigneronne.midiblogs.com/archive/2013/03/13/le-monde-avec-afp-du-04-03-2013-sante-midi-libre-du-4-03.html.
.
Dernière minute  : à lire ! Communiqué de Vin & Société.

mardi 12 mars 2013

Investigations (2)

Comme nous le disions dans notre notre article précédent, quelque chose nous gênait dans la comparaison entre les taux de mortalité par alcool en France et au Danemark tels qu'indiqués par Mme Hill.
Propos relatés dans une dépêche AFP relayée par un nombre immense de médias.

En effet, si nous reconnaissons que les français consommaient plus d'alcool que les danois (2,2% en 2005), cela ne signifiait pas forcément pour nous que le taux de dangerosité était forcément supérieur.
 9 fois supérieur pour Mme Hill.
 Ce qui nous amenait à penser ainsi était ce passage d'une récente communication de l'OMS (Bureau régional de l'Europe) :
  «Cependant, lorsque ces statistiques sont évaluées au regard des indicateurs de consommation dangereuse (pourcentage de consommation d’alcool en dehors des heures de repas, consommation sur les lieux publics et consommation irrégulière et immodérée ou "binge drinking"), la réalité se révèle différente. Les pays nordiques obtiennent en effet un score de consommation dangereuse de 2,8 (d’une échelle de 1 à 5, où 5 représente l’usage le plus nocif), comparé à un score en fait à peine plus élevé de 2,9 pour l’Europe du Centre-Est et de l’Est, mais sensiblement supérieur à celui de l’Europe du Centre-Ouest et de l’Ouest (1,5) et de l’Europe du Sud (1,1).»
     (Voir 2° Chapitre : Consommation totale et indicateurs de la consommation dangereuse d’alcool.)

 Nous avons alors décidé de regarder, en utilisant ce document, si cette assertion se traduisait en terme d'espérance de vie et avons pu constater que tel était le cas pour l'un et l'autre sexe, même si l'écart sur 5 ans se resserre un peu... comme celui qui sépare les 2 populations concernant leurs consommations moyenne de vin.
 Cela dit, concernant ce dernier point, d'importantes différences subsistent encore, il suffit pour s'en convaincre de se reporter aux courbes et "camemberts" des fiches Danemark et France : Click.

 Ce hiatus nous perturbant gravement, nous avons alors décidé de vérifier si, par hasard,  Mme Hill et ses copines ne se seraient pas trompées en ce qui concerne les taux de mortalité respectifs pour cause d'alcool.
 Alors nous sommes allé sur Eurostat,
Et voici ce que nous avons trouvé sur le tableau "unisexe" (2008)" : la mortalité due à l'alcool est au Danemark un peu plus de 3 fois supérieure et  non pas 9 fois inférieure !
 Toujours en se référant à l'année 2008, la dernière dont les données sont définitives, on peut aussi affiner en examinant le tableau "hommes", auquel cas il est aisé de constater que la mortalité due à l'alcool est un peu moins 3 fois supérieure au Danemark par rapport à la France et non pas 13 fois inférieure.
 Il est également intéressant de se reporter au tableau "femmes" en se souvenant que pour Mme Hill et Cie, le risque était 5 fois supérieur...

 Le "carré de dames" s'est donc lourdement fourvoyé.
Peut-on caresser l'espoir qu'une rectification soit portée à l'attention du public ?
 Autant vouloir caresser la voûte céleste !

lundi 11 mars 2013

Investigations (1)

Pour changer un peu, ce n'est pas dans "Ouest France" (voir notre article du 05/03), mais dans "Le Monde" que nous sommes allés relire les propos de Mme Hill.
Entre parenthèse, nous aurions pu en prendre des dizaines d'autres médias, tant le "buzz" a été bien organisé.
 Ce qui, somme toute assez logique, sachant que ce n'est pas une mince entreprise que de conditionner l'opinion pour lui faire accepter une très forte augmentation de la fiscalité à l'égard d'un produit que les français considèrent comme historiquement emblématique de leur pays.
La satanisation des emblèmes n'étant pas chose aisée, nul n'y parvient sans "mettre le paquet" !
Encore faudrait-il qu'à défaut d'être "cadeau", ce paquet soit pertinent...
 Nous nous sommes donc cette fois-ci plus particulièrement penchés sur le membre de phrase qui prétend que la mortalité pour cause d'alcool était bien plus élevée en France que dans d'autres pays, notamment qu'au Danemark : 13 fois plus pour les hommes (et 5 fois plus pour les femmes selon l'"abstract" de l'étude : soit 9 pour la moyenne "unisexe" ).
Et nous nous sommes demandé de combien la consommation du français moyen devrait être diminuée pour le ramener au niveau de mortalité des habitants du pays d'Andersen.
Nous avons alors examiné ce tableau (source OMS) :
     http://www.suchtschweiz.ch/fileadmin/user_upload/Grafiken/Alkohol/F_A_conso_5.pdf.
 Comme s'il s'agissait d'un signe du destin, nous avons tout d'abord pu constater que les 2 lignes concernant le Danemark et la France se trouvaient immédiatement l'une au dessous de l'autre.
 Ensuite, un très rapide calcul nous a indiqué que les danois buvaient en moyenne 30 cl d'alcool pur par an de moins que les français.
 C'est à dire 0,8 millilitre par jour !
 Moins de 2,2% !
C'est donc cela qui fait dire à Mme Hill et ses amies que «les français boivent beaucoup trop» : une fraction de dé à coudre !
 C'est de cette quantité que la consommation devrait diminuer pour que diminue la mortalité due à l'alcool de manière extrêmement considérable : pour qu'à peu près par 9 elle soit divisée !
 Le coup est jouable.
 Il s'agit même peut-être d'un objectif actuellement atteint, compte tenu de la date (2005) des données OMS ci-dessus mentionnées et de la physionomie des courbes de diminution.
 On peut par contre supposer que ce n'était pas encore le cas en 2009, année en laquelle l'étude de Mmes Guérin, Laplanche, Dunant et Hill a été réalisée sans quoi leurs propos auraient été tout à fait différents.
 Boire quotidiennement l'équivalent de 3/4 de cuillère à café de bière (danoise) Carlsberg en moins !
 Se passer d'un "demi" tous les 15 jours !
Finalement, ce n'est peut-être pas si difficile que ça de trouver un terrain d'entente avec les hygiénistes...
 Mais si nous avons fait un pas en direction de leur position, il faudrait aussi que la réciproque soit vraie : qu'ils en fassent un en direction de la notre en reconnaissant que la diminution doit prioritairement porter sur les boissons qui se consomment habituellement en dehors des repas, ceci pour se conformer à la préconisation formelle du WCRF-AICR (Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer) : voir rubrique "Alcoholics drinks", p.357, à peu prés au milieu du tableau 10-1, 2° partie.
 Et de celles (à peu près les mêmes) qui sont dépourvues de polyphénols et singulièrement de polyphénols de fruits.
 Cela dit, en relation avec ce dernier point, un détail d'importance continuait à nous gêner.
Alors nous avons mené un peu plus loin nos investigations...
                                                                                    (À suivre)

jeudi 7 mars 2013

Superbe « come back » !

Quel esprit d'à propos !

Telle une star, elle arrive au moment-clef-de-voûte de la campagne de propagande visant à préparer l'opinion publique aux mesures fiscales qui se préparent à l'égard du vin.
 Christelle Ballestrero, Grand Prix de l'Œnophobie 2010, est réapparue sur la scène prohibitionniste !
Ce n'est que plus tard, a posteriori, que nous pourrons dire avec exactitude quel fut le numéro de la place par elle occupée dans le processus mis en œuvre suivant le fameux principe du Dr Goebbels.
 Cette analyse, amis lecteurs, vous semble ressortir de la "théorie du complot" ?
C'est votre droit mais sachez que d'autres commencent à la partager : voir les 3 dernières phrases de cet article.
 Quel savoir faire !
Il faut bien écouter la chronique de la diva hygiéniste  pour comprendre à quel point elle sait ce que pensent les français, ces pauvres incultes si attachés à leur traditionnel art de vivre et à leur excellente place en terme d'espérance de vie.
 Pour la voir aussi utiliser les propos du Pr Charlotte Cordonnier qui préconise de respecter les repères OMS (2 et 3 verres) pour que, par petites touches subtiles, avec la complicité plus ou moins volontaire de son interlocutrice, soit conclu à la fin : «tolérance zéro, même pour le vin rouge» !
 Car c'est essentiellement de vin qu'il s'agissait : il suffit de considérer la part des images illustrant ladite chronique consacrée à chaque type de boisson alcoolisée...
Quel talent !
 Les petites jeunes aux dents longues ne sont pas prés de lui "piquer" la place !
Ah non !
Nota bene :
1) avec une particulière amitié, merci aux 2 vigilants adhérents qui nous ont fourni la matière première informative de cet article.

mercredi 6 mars 2013

Bon pour la santé ?

Comme nous le disions hier, le meilleur moyen de lutter contre la mortalité liée à l'alcool est probablement l'allègement de la fiscalité pesant sur le vin.
  À preuve la Corse.
Les vins y sont exonérés de TVA, contre un taux de 19,6% sur le continent (chapitre 1.2, 3°§ de ce document) sauf dans le cas de la restauration : taux réduit à 8% (1° tableau de cet autre).
 Or, il s'agit de la région où le taux de décès par alcoolisme est le plus faible de France : voir bas de ce troisième.
 Et puisque nous parlons de fiscalité sur ce type de produit, rappelons que l'Andorre est le pays dont les habitants sont ceux qui bénéficient de la plus longue espérance de vie : Click.
 Alors, finalement, quand on réfléchit bien, une question se pose : les taxes... c'est vraiment bon pour la santé ?

mardi 5 mars 2013

Hier, Lundi…

Concernant l'alcool, une vigoureuse campagne de sensibilisation à but fiscal a commencé hier, lundi 04/03/2013.
Lire cette revue de presse "papier".
Imaginer ce que donnerait une revue de presse "radio et télé".
Mais... regardons de plus près les chiffres que nous fournit l'équipe dont Mme Catherine Hill est sans nul doute la vedette.
Nous avons l'embarras du choix, alors prenons cet article par exemple (dernier chapitre : "Une consommation en diminution") :
http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Sante.-L-alcool-tue-49-000-personnes-par-an_6346-2169425-fils-tous_filDMA.Htm.
Nous pouvons lire que de 1994 à 2009 la consommation est passé de 33 à 27 g/j soit une chute d'environ 15%.
Or en 2000 Mme Hill nous disait que 5 ans plus tôt, en 1995 donc, l'alcool avait tué 45 000 personnes en France : http://www.hcsp.fr/docspdf/adsp/adsp-30/ad301417.pdf.
De 1995 à 2009 le nombre de décès causés par l'alcool est donc passé de 45 000 à 49 000, soit une augmentation d'à peu prés 9%...
Moralité : moins les français boivent d'alcool, plus l'alcool les tue, puisque 1 point de diminution de consommation génère 0,6 point d'augmentation de la mortalité.
Conclusion : il est urgent d'arrêter cette dérive funeste !
Sachant que la baisse de consommation au cours de la période considérée a porté essentiellement sur le vin, la solution qui peut permettre d'atteindre cet objectif s'impose donc d'elle même : mettre en œuvre un train de mesure d’allègement fiscal conséquent sur le vin.
Sans quoi, la France risque de se retrouver dans la situation des pays où la consommation de vin est infime et dont les habitants bénéficient d'une espérance de vie très inférieure à celle des français !

Il faudrait sans doute aussi, préalablement, lancer une vigoureuse campagne de sensibilisation.
Mais... au fond... c'est peut-être ce qui est en train de se produire !

Si c'est le cas, nous espérons bien que nous serons remerciés pour avoir clarifié la réelle motivation !

Nota bene :
Sur ce sujet, ceux qui veulent connaître notre point de vue (basé sur les données OMS) peuvent utilement se reporte à notre fiche "45 000 ?"
Il existe également une position intermédiaire, celle de l'OFDT. Voit les paragraphes "Observations" et "Synthèse" en bas de document.
Dans ce second cas, il est intéressant de prolonger les courbes car un point de convergence avec l'OMS apparaît à moyen terme. C'est si précieux, les convergences !
Surtout en matière statistique...

lundi 4 mars 2013

Lourd de conséquences ?

Nous avons appris par un article du Figaro paru la semaine dernière que la société Pernod-Ricard accompagnée de 2 comparses de moindre importance mais judicieusement choisis, avait pris une initiative extrêmement inquiétante, laquelle, en soulevant une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) consiste à essayer de faire dire au Conseil Constitutionnel que le différentiel de fiscalité appliquée aux différentes boisson alcoolisées constituait «une rupture d'égalité devant l'impôt». http://www.lefigaro.fr/societes/2013/02/25/20005-20130225ARTFIG00296-la-taxe-sur-les-spiritueux-contestee.php.
 Ceci pourrait s'avérer extrêmemnt lourd de conséquences pour les jus de fruits fermentés parmi lesquels figure le vin figure au premier plan.
  Quelles pourraient être ces conséquences ? Voir la fiche : QPC : les conséquences éventuelles.
Il nous a paru utile, devant la menace, d'exprimer quelques arguments allant à l'encontre de ceux que développeront probablement "Ricard et Cie".
 Voir la fiche : QPC : nos arguments.
 Cela étant dit, nous ne pouvons cacher notre inquiétude car nous avons affaire à forte partie.
Qui sont ceux qui constituent cette partie adverse ?
 Voir la fiche : QPC : quels sont nos adversaires ?.
 Il nous semble, pour finir provisoirement, qu'une question reste posée : comment se fait-il que personne ne parle des rhums des DOM ?
 La fiscalité qui leur est appliquée serait pourtant également très accrue.
Si personne n'a pensé à prévenir les antillais du risque que court leur économie, il va peut-être falloir que nous nous en chargions...