lundi 30 septembre 2013

Rey, Boniol, Jougla (6,a)

6-a : coefficient

Il est très amusant, voire désopilant, de constater que l'application du coefficient "quantités mises en marché divisé par quantités déclarées consommées" (que nous appellerons désormais QMM/QDC) peut parvenir à provoquer un véritable effroi chez ceux qui l'utilisent !

  À cheval sur les pages 6 et 7 du document «Estimating the number of alcohol-attributable deaths : methodological issues and illustration with French 2006 data», on peut voir au début du paragraphe «Adjusted vs. non-adjusted consumption data» que ce coefficient a été calculé en divisant 30g/j par 6,2g/j, soit QMM/QDC = 4,84 %. Presque 5%.
 Et effectivement c'est ce que disent les auteurs à la 7° ligne de la page 10 : «almost 5».
Et c'est d'ailleurs par presque 5 qu'il faut multiplier le nombre total de morts "not-adjusted" (6357)pour avoir le "total attributable to alcohol adjusted" (33356). Voir avant-dernière ligne du tableau 3 page 26.
 Enfin... en l'occurrence, "presque" voudrait  plutôt dire "bon poids" : 5,25%.
Mais comment voulez-vous que le client revienne si vous ne lui en mettez pas 13 à la douzaine ?
 Si vous ne fournissez pas des chiffres qui "impriment" suffisamment, il risque d'aller à la concurrence... chez Mme Hill, par exemple !
 C'était en 2010, la suite a montré que cette inquiétude était fondée...
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 Le problème, c'est quand les chiffres finissent par donner des résultats incontrôlables.
Sur un document validé par le ministère français des transports  et cité (note 52) par nos auteurs, «La sécurité routière en France: Bilan de l'année 2006. Paris: Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière», est de 1337 morts intervenus dans le cadre «d’accidents mortels où une alcoolémie illégale a été relevée» (taux supérieur à 0,5 g/l d’alcool dans le sang)  .
 Nous avons obtenu 1337 en multipliant le nombre de décès total par la proportion représentée par ses accidents, soit 28,4%.
Si on multiplie ce chiffre par 5, on obtient 6685, soit 40% de plus que le chiffre total communiqué, c'est-à dire 4709 !
 Et si c'est "presque 5", soit 4,84%, ce n'est guère mieux...
Et encore, nous avons considéré, fautes de données plus précises, que chacun des accidents mortels en lien avec une alcoolémie illégale n'avait causé qu'un seul décès !
 Mais, bon... sachant que le nombre de morts sur la route a considérablement diminué ces dernières années, ce chiffre est à peu près cohérent avec les données les plus récentes : http://www.securite-routiere.gouv.fr/medias-outils/les-chiffres-de-la-route/les-chiffres-de-l-alcool.
 .
 Mais les auteurs ont-ils appliqué leur méthode aussi aux accidents de la circulation ?
Bien sûr que oui ! Sans doute pour estimer le nombre d'accidents provoqué par des conducteurs qui au cours de leur vie n'avait pas appliqué avec la plus extrême rigueur la règle de totale abstinence...
 Regardons le dernier paragraphe du sous-chapitre «Adjusted vs. non-adjusted consumption data», à cheval sur les pages 16 et 17.
 D'entrée, il nous est dit que selon le Miinistère des Transports, en 2006, le chiffre des décès imputables à l'alcool était de 861. En le rapprochant des 1337 accidents mortels évoqués plus haut, on se rend compte que chaque accident mortel n'aurait causé que 0,64 décès...
 Et puis, sont opérées un certain nombre de contorsions sémantiques, un passage assez confus par le chiffre de 667 en «non-adjusted number», une multiplication par 4,67 (au lieu de 4,84) et 3118 décès sont obtenus.
 Et alors là : panique !
Et nos auteurs de reconnaître que ce chiffre, pourtant «adjusted» de manière allégée par le fameux coefficient QMD/QDC, est probablement sur-estimé (overestimated).
 Ne vous inquiétez donc pas autant, braves gens!
L'association pour l'Honneur du Vin est là qui va vous rasséréner !
                                                                                                              (À suivre)

vendredi 27 septembre 2013

Incroyable rebondissement !

Suite à la campagne dont nous parlions hier, une incroyable information nous est parvenue !

Le mieux pour en prendre connaissance est de se reporter au communiqué de presse de "Vin et Société".
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 Renseignements pris, la MiILDT prétendrait «fait une erreur de copier/coller sur le plan gouvernemental concernant la mesure internet» !
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 À chacun de juger concernant cette péripétie vraiment inédite.
Voir fin du 3.2.2 page 46 du texte faisant autorité jusqu'à hier avant le déclenchement de la campagne : Click.
Et voir la dernière version, page 45 : http://www.honneurduvin.com/wp
content/uploads/2013/09/plan_lutte_drogue_2013-2017_mildt.pdf.
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 Bien entendu, il convient de rester extrêmement vigilants, rien n'est encore définitivement joué : un rebondissement peut en cacher un autre !
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  Petit bonus : quelques informations sur le succès de la campagne.
40 000 visites uniques en 6 heures sur le site http://www.cequivavraimentsaoulerlesfrancais.fr/.
5 000 sites partagés sur Facebook et 1350 sur Twitter (hashtag : #çasaoule).
 Et 400 000 "followers".
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Et, déjà, de très nombreuses reprises par "tous médias"...
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 Le vin, ça fait plus de 2000 ans que ça parle aux français... et nous avons la conviction que ce n'est pas fini

jeudi 26 septembre 2013

C’est nouveau, ça vient de sortir !

L'heure est à la contre offensive !

Écoutez la dynamique déléguée générale de Vin & Société présenter avec talent la campagne mise en place par la filière vin :  http://www.dailymotion.com/video/x155zaz_audrey-bourolleau-vin-et-societe_news.
 Et visitez le site opérationnel :  http://www.cequivavraimentsaoulerlesfrancais.fr/#slideshow.
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Parfait : quand les œnophobes deviennent agressifs, mieux vaut faire les gros yeux que le gros dos !
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 Bouche à oreilles, courriels, médias, réseaux sociaux : répercutons, amis !
En l'occurrence, l'ampleur est sans reproches !

mercredi 25 septembre 2013

Rey, Boniol, Jougla (5,c)

5-c : remarques
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 En ce qui nous concerne, des 2 approches citées dans l'étude "Estimating the number of alcohol-attributable deaths:
methodological issues and illustration with French data" par MM Rey, Boniol et Jougla comme base de calcul permettant de déterminer la part de responsabilité de la consommation d'alcool dans la survenance de décès en France pour l'année 2006, celle que nous jugeons être la plus crédible est celle qui produit comme référence la méta-analyse dont Mr Di Castelnuovo est le premier co-signataire :
«Alcohol dosing and total mortality in men and women: an updated meta-analysis of 34 prospective studies».
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  À peine ces premières lignes écrite, nous entendons d'ici les perfides sarcasmes des taxœnomanes patentés : «Évidemment : c'est la plus favorable au produit que vous adulez, bande d’œnolâtres ! Votre parti-pris crève les yeux, etc... etc».
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 Ah ! Parce qu'il ne crève pas les yeux le parti-pris des cocacollaborationnistes malbouffisants !
En présence de 2 approches visant à déterminer les conséquences de la consommation d'alcool en terme de mortalité,
ils délaissent celle qui est fondée sur une méta-analyse publiée dans une prestigieuse revue scientifique et citée à de très nombreuses reprises par la communauté scientifique internationale ainsi que par les médias spécialisées !
 Une méta-analyse de 34 études portant au total sur plus d'un million d'êtres humains et presque 10 myriades de décès !
 Et ils privilégient un rapport «sommaire» selon ses propres dires (p. 18), d'une telle profondeur qu'il s'intitule lui-même «Survol» , une modeste contribution «financée par diverses sources et réalisée sous l'égide du Centre canadien de lutte contre l'alcool et les toxicomanies». Voir page 1 : Click.
 Un gage de totale absence d'a priori et de parfaite impartialité, cette égide, n'est-ce pas ?
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Et pourtant !
 Et pourtant, malgré cet engagement préalable, on trouve dans ce rapport un certain nombre de considérations intéressantes, ce qui leur donne d'autant plus de valeur.
 À ce sujet, nous recommandons tout particulièrement le chapitre «Effets bénéfiques de l'alcool sur le plan psychosocial», pages 72 et 73.
 La dernière phrase étant à déguster : «Par conséquent, il est important qu'on trouve des moyens d'atténuer ou de réduire au minimum la consommation excessive d'alcool tout en encourageant en même temps la consommation modérée qui comporte peu de risques» !
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 Bien entendu, nous sommes tout à fait conscients qu'une faille existe dans notre raisonnement.
En effet, il est possible de nous faire remarquer : «Vous préférez  la méta-analyse "Di Castelnuovo" au rapport "Rehm et pourtant,  on peut voir (tableau 4, page 27 de l'étude "Rey, Boniol & Jougla") que sur la base de la méta-analyse le nombre de décès attribuable à l'alcool ajusté en utilisant les paramètres "all countries", soit 36843, est supérieur à celui obtenu sur la base du rapport, chiffre lisible en bas à droite du tableau 3 page 26, soit 33356».
 Nous pourrions, bien sûr, répondre que les paramètres utilisés pour obtenir les chiffres indiqués dans le tableau 3 ne sont pas précisés.et que s'il s'agit des paramètres "European countries", alors l'ordre est inversé.
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 Mais c'est le principe même d'ajustement que nous préférons contester et nous allons le faire.
Et cela en démontrant l'absurdité de ce principe au moyen de l'étude elle-même.
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                                                                                                   (À suivre)

lundi 23 septembre 2013

Rey, Boniol, Jougla (5, a&b)

5-a : deux méthodes

Le chapitre "Methods"commence en page 5 et occupe la majeure partie de la page 6 : Click.

Le pluriel est de mise parce que 2 méthodes de calcul vont être exposées visant toutes deux à établir le degré de responsabilité lié à la consommation d'alcool dans les causes de décès.
 Mais il ne sera pas fait état par les auteurs d'une quelconque hiérarchie de valeur entre les deux approches et cela restera relativement vrai jusqu'à la fin de l'étude.
 Même si, hélas, il nous a semblé que de façon subtile on pouvait percevoir entre les lignes, vers la fin, une préférence pour la plus sévère.
 Par contre, plus tard il y aura clairement choix : lorsqu'en France il sera fait état de cette étude dans diverses publications officielles comme celles de l'Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies.
 Et, bien entendu, ce sera le résultat le plus défavorable qui sera choisi.
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 Mais revenons au le passage concerné pour en savoir d'avantage sur ces deux méthodes.
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 La première est approche est dite par «causes spécifiques».
 En gros, elle "corrige" les données brutes issues des registres nationaux suivant le principe de la formule de Levin, au moyen du fameux coefficient «quantités commercialisées divisées par quantités déclarées consommées», et cela cause de mortalité par cause de mortalité. Puis le total est fait.
 Concernant cette approche, il est fait référence dans l'étude au rapport de Mr Jurgen Rehm et autres signataires :
«Survol des bienfaits et méfaits de la consommation d'alcool - incidence sur les politiques de prévention au Canada».
  Un ouvrage assez désagréable à lire, mais qui contient certains éléments intéressants et sur lequel nous reviendrons plus tard.
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La deuxième approche citée est dite «toutes causes».
Elle utilise la méthode dénommée méta-analyse qui est une sorte de synthèse réalisée à partir de nombreuses études récentes.
 Concernant cette approche, MM Rey, Boniol et Jougla citent la méta-analyse de Mr Antonio Di Castelnuovo et autres signataires parue en 2006 :
«Alcohol dosing and total mortality in men and women: an updated meta-analysis of 34 prospective studies».
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5-b : quels résultats pour l'une et l'autre approche ?
 Ces résultats, les auteurs les donnent en haut de la page 13 (Chapitre "Discussion"), mais rappelons-le, ces chiffres ne portent que sur la tranche 15-75 ans.
 Comme en ce qui nous concerne nous nous intéressons à la population prise dans son ensemble, nous recommandons au lecteur de se reporter plutôt au tableau 3 page 26 (totaux "All ages", avant-dernière ligne) pour ce qui est de la première approche, et 4 page 27 ("All ages-Totals").
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 Ils découvriront que dans le premier cas le nombre de morts attribuables à l'alcool est de 6357 en non-ajusté et de 33356 en ajusté.
 Par contre, dans le second cas, ils verront que si le nombre de décès, en utilisant les paramètres internationaux (ceux qui sont retenus par les auteurs), est de 36843 en "ajusté", il est de - 69154 en "non ajusté" !
 C'est à dire que, dans ce cas de figure, la consommation d'alcool en France réduirait le nombre de décès d'environ 11,5 % !
 .
 Et si l'on se reporte au même calcul opéré selon les paramètres européens, ces chiffres sont alors de 27 717 et -96821 !
 96821 vies épargnées ! 15,5 % !
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 Nous avons quelques commentaires à faire sur ces résultats.
Et quelques appréciations à formuler...
                                                                                                                  (À suivre)

jeudi 19 septembre 2013

Revenir aux fondamentaux

La confusion continue : http://www.20minutes.fr/politique/1224557-20130918-najat-valaud-belkacem-contredit-jean-marc-ayrault-pause-fiscale.
 Pour notre part, nous aimerions pouvoir sortir de cette polémique, et pour cela il y aurait un moyen.
Il faudrait que Mr Stéphane Le Foll en qui, peut-être naïvement, nous continuons à avoir confiance, réaffirme clairement qu'aucune attaque contre le vin n'aura lieu, de quelque nature qu'elle soit.
 Ce pourrait-être au cours d'une conférence de presse et l'idéal serait qu'il soit alors accompagné de Mme Marisol Touraine qui confirmerait ces propos.
Ne fut-ce qu'en opinant du chef.
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 Nous pourrions alors, libérés de ces contingences politiques, nous consacrer pleinement à notre vocation première :
le combat contre l'œnophobie malbouffisante.
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 Et cela en passant par le classement du vin au Patrimoine Culturel et Gastronomique Protégé de la France.
 Une lutte qui va bientôt entrer dans sa huitième année : Click.

mercredi 18 septembre 2013

Couac ou quoi ?

Est ce un couac au plus haut niveau de l’État (taille XXL !), ou l'effet d'une ruse tellement subtile que, tout méfiants que nous soyons, nous aussi nous y sommes laissé prendre ?
 Toujours est-il que la position toute récente du premier ministre indiquant que la pause fiscale serait repoussée d'un an relance nos craintes quant à une possible taxation du vin : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-pause-fiscale-sera-effective-en-2015-annonce-ayrault_401807.html.
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 Déjà, la réponse de Mr Ayrault à un député aurait pu nous inquiéter : lire notre article du 16/09 dernier.
Mais nous pensions solide l'engagement qu'il avait pris au printemps dernier devant certains responsables professionnels importants, l'un d'entre eux ayant été informé du risque par nos soins depuis longtemps.
 Cet entretien ayant eu lieu en présence du ministre de l'agriculture, ce dernier aussi, semble-t-il, avait pris au sérieux cet engagement et c'est certainement ce qui l'avait poussé quelques jours plus tard à délivrer au nom du gouvernement une réponse très satisfaisante... peut-être après avoir pris quelques assurances complémentaires.
 Lire notre article "Optimistes".
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 Bien sûr, suivant les conseils d'un député de la majorité, nous nous préparions à surveiller de près les éventuels amendements désagréables qui pourraient intervenir lors du débat parlementaire concernant le débat sur le financement de la Sécurité sociale, mais nous pensions bien avoir franchi le plus dur, surtout depuis les propos du Président de la République tenus dimanche dernier devant Mme Claire Chazal.
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 Où en sommes nous ?
À ce jour nous ne savons pas trop...
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Nous avions bien essayé de décrypter les réponses de Mme Marisol Touraine, ministre de la Santé, aux questions de Jean-Jacques Bourdin ce matin sur BFM TV, mais cela nous a laissé une opinion partagée :  http://www.bfmtv.com/video/bfmtv/bourdin-direct/bourdin-direct-marisol-touraine-18-09-146956/.
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  Beaucoup de questions restent donc en suspens, mais il en est deux particulièrement importantes dans la mesure où elles dépassent la problématique du vin :
   1) qui commande là dedans ?
   2) que valent les paroles des uns et des autres ?
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mardi 17 septembre 2013

Confrontation radiophonique autour du vin

Beaucoup d'entre vous, amis lecteurs de ce blog, ont écouté hier soir sur France Inter l'émission "Le téléphone sonne".

Pour ceux qui n'ont pas été en mesure de le faire, nous recommandons de procéder en différé à cette audition  :  http://www.franceinter.fr/emission-le-telephone-sonne-questions-sur-le-vin-ce-produit-phare-du-patrimoine-francais.
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 Il pourront avec intérêt écouter la confrontation des arguments d'une part de Jacques Dupont, excellent ami du vin, auteur récemment d'un remarquable ouvrage et encore plus récemment d'un non moins remarquable éditorial dans le journal "Le Point", et d'autre part de Mme Catherine Hill, dont les propos et les positions ont souvent été évoqués ici-même.
 .
 Nous reviendrons quelquefois sur les questions que nous nous sommes posées en entendant à cette occasion les propos de cette dernière, mais nous allons en aborder une immédiatement : celle de la mystérieuse et introuvable étude australienne citée à plusieurs reprises et qui démontrerait que l'idéal en matière de consommation de vin se situerait au niveau d'un demi-verre de vin par jour.
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 D'abord, nous n'avons trouvé mention de cette étude et ce demi-verre dans aucun des documents estampillés par l'Institut Gustave Roussy ou comportant, outre celle de Mme Hill, les signatures des autres co-signataires de l'étude "Mortalité attribuable à l'alcool en France en 2009" (pages 163 à 168), c'est à dire Mmes Guérin, Laplanche et Dunant.
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 Que ce soit dans l'étude elle même ou dans le communiqué de presse de l'IGR concernant celle-ci au surlendemain de sa parution... c'est à dire aussi au surlendemain des premiers articles commentant cet événement.
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 Ni dans cette sorte d'"avant-première" :  http://www.gustaveroussy.fr/doc/cancer/pdf/prevention/mma2013.pdf.
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Puisque nous parlions à l'instant des articles de presse ayant suivi de très près la parution de l'étude "Mortalité attribuable à l'alcool en France en 2009^¨, il n'est pas inintéressant de se souvenir que certains d'entre eux relataient des propos de Mme Hill selon lesquels l'étude australienne était alors anglaise !
 Il y a 6 mois !
 Voir 3° § ("Dose minimale ?") : http://www.ouest-france.fr/actu/societe_detail_-L-alcool-tue-49-000-personnes-par-an-en-France-%5Baudio%5D_3636-2169700_actu.Htm.
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 On peut aussi, à ce sujet, voir et entendre Mme Hill affirmer cette origine à partir de la 55° seconde de cette vidéo :
    http://vimeo.com/55624654.
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 Bien que ce soit à l'aveugle, elle est amusante cette pérégrination de l'un à l'autre des royaumes du Commonwealth !
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Et ce n'est pas fini : il en reste 14... http://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_du_Commonwealth...
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lundi 16 septembre 2013

Priorité à l’actualité

Interruption de la série en cours pour une apparemment une excellente nouvelle !
Lors de son intervention hier soir dans le cadre du "20 heures" de TF1, le président de la République a promis qu'«aucune taxe nouvelle ne serait imposée pour améliorer les comptes de la Sécurité sociale».
 Voir milieu du 3° paragraphe :
 http://www.leparisien.fr/politique/en-direct-hollande-au-20-heures-de-tfi-15-09-2013-3138805.php.
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 Nous avions dit ici-même il y a 3 mois combien les propos de Mr Stéphane Le Foll à l'Assemblée Nationale nous avaient rassuré, surtout dans la mesure où le Ministre de l'Agriculture affirmait exprimer la position du gouvernement. Relire notre article "Optimistes".
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 Mais nous avions eu depuis reçu une information selon laquelle les œnophobes tentaient de «faire le tour par l’Élysée» pour faire aboutir leurs visées taxœnomaniaques.
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 De plus, nous avions récemment été informés de courriers peu rassurants adressés en réponse au questionnement de 2 députés, l'un émanant de Mr Ayrault, premier ministre et l'autre de Mr Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances : Click.
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 C'est pourquoi nous ne pouvons que nous réjouir de la position clairement affirmée de Mr François Hollande, tout en restant, bien entendu, vigilants et déterminés.
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  Car si la menace fiscale semble se dissiper pour l'instant, il n'en reste pas moins que d'autres à l'inverse paraissent se préciser.
Notamment en matière de communication "tous médias".
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 Nous en reparlerons...

lundi 9 septembre 2013

Rey, Boniol, Jougla (4)

4- Formule

 Prenons à présent la page 5 de l'étude sur laquelle nous nous penchons actuellement, Estimating the number of alcohol-attributable deaths : methodological issues and illustration with French 2006 data.
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 Nous sommes au début du chapitre Methods et nous découvrons la fameuse "formule de Levin" qui est à la base du système d'"ajustement" des nombres de décès attribuable à l'alcool, un système que nous ne considérons pas sans une certaine circonspection.
 Bien évidemment, cette formule est également à la base de la "démonstration" de Mmes Hill & C°.
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 Initialement, elle a été proposée en 1953 par Mr Morton Levin, chercheur américain, afin de mettre en évidence  les relations entre le tabagisme et les cancers des bronches et du poumon.
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 Elle permettrait de déterminer le risque d'incidence en fonction de l'exposition à tel ou tel type de produit, en relation avec les quantités mises en marché dans l'espace géographique considéré.
 À partir de ce calcul de risque, la tendance est actuellement de déterminer la part de décès réellement provoqués par les facteurs de risque considérés, cela en pourcentage par affection, et ensuite, sur la base des décès constatés au titre de ladite affection, d'appliquer ce pourcentage et d'indiquer un nombre de décès en valeur absolue.
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 Le problème surgit lorsque, en cas d'explications multifactorielles, plusieurs causes étant conjointes, voire synergiques car les pourcentages de risques cumulés dépassent alors les 100%.
 Et il n'est pas rare de voir alors le nombre de décès affichés dans telle ou telle catégorie dépasser le nombre arrêté par les structures compétentes au titre de ladite catégorie.
  Ce qui par cumul, devrait logiquement amener à augmenter "sur papier" le nombre total de décès annuellement constatés.
 Ou à considérer que certains décès valent double, voire triple.
Par exemple, un conducteur en manque de sommeil, roulant en état d'alcoolémie excessif, en excès de vitesse et en téléphonant : s'il lui arrive un accident et qu'il se tue, plusieurs facteurs de risque étant concernés, son décès pourrait être attribué à chacun de ces facteurs et il pourrait être ainsi considéré comme mort 4 fois !
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 Voyons à présent ce qu'on trouve chez Mme Hill à ce sujet.
Prenons d'abord une étude que nos lecteurs connaissent bien et qui date de 2000 :  http://www.hcsp.fr/explore.cgi/ad301417.pdf.
Prenons le tableau 1, page 15.
Nous voyons en pourcentage quelles sont les parts attribuable à l'alcool pour les différents cancers.
Posons les opérations pour obtenir le nombre de décès tant en ce qui concerne les hommes que les femmes.
 Faisons les additions et en arrondissant fort généreusement nous obtenons les chiffres mentionnés effectivement dans le tableau 2 pour les décès totaux cancer.
 Après avoir noté au passage que le taux moyen pour les cancers des Voies Aéro-Digestives Supérieures (cavité buccale, pharynx, oesophage et larynx) est de 85%, chez les hommes, convenons que pour le moment tout cela est relativement logique.
Là où ça se gâte, c'est si nous prenons cet autre document cosigné par le Même Mme Hill et qui porte sur le tabac, à peu près à la même période :
http://www.umr8080.u-psud.fr/PDF/PDF_CANCER_METHODO/PDF_021.PDF.
 Et nous pouvons observer en considérant le tableau 2, 3° page, que pour Mme Hill le tabagisme explique 61% des décès par cancer des VADS chez les hommes !
 85 + 61 = 146% ! À peu près 4000 morts de plus que le total !
Il reste bien peu de place pour les autres facteurs répertoriés : génétiques, papillomavirus, mauvaise hygiène bucco-dentaire, etc...
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 Voilà bien un nouvel exemple des impostures régulièrement utilisées lors des récurrentes manœuvres œnophobes et taxœnomanes.
 Cela dit, honnêtement, ce genre d'exemples, on peut facilement en trouver ailleurs que chez Mme Hill...
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 Le fond du problème concernant les cancers des VADS, la mère de toutes les impostures, étant d'attribuer au seul alcool ce qui relève en fait de l'éthylo-tabagisme.
 Voir notre fiche à ce sujet : Éthylo-tabagisme et cancers des VADS.

lundi 2 septembre 2013

Rey, Boniol, Jougla (3)

3- Maximisateurs en compétition
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Retournons au document intégral Estimating the number of alcohol-attributable deaths: methodological issues and illustration with French 2006 data.
 Un document dont Mr Éric Jougla est co-auteur, ne l'oublions pas.
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Première phrase du dernier paragraphe de l'introduction (page 4) :
 «L'objectif de ce document est de décrire et tester l'impact des différentes hypothèses qui forment les bases  de calcul des fractions attribuables afférentes aux estimations du nombre de de décès imputables à l'alcool.»
 Le maître-mot est ici "hypothèses".
Cela nous ramène à la "Discussion" de l'"Abstract" (traduction par Société Française de Santé Publique) : :
 «L'estimation du nombre de décès attribuable à l'alcool, varie fortement selon les hypothèses utilisées. Le choix de l'ajustement sur les données de vente nationale et de la somme des estimations par cause spécifique, semble être le plus réaliste et le plus fondé. Cependant, l'interprétation de ces estimations doit être prudente, au regard de leur potentielle grande imprécision.»
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 Dommage que Mr Jougla Éric, lorsqu'il collabore avec l'OFDT, n'incite pas à cet honorable organisme à prendre les mêmes précautions préalables avant que ne soient assénés des chiffres définitifs concernant le nombre de décès attribuables à l'alcool.
 Définitifs mais dont l'évolution est présentée quand même en forme d'aller-retour.
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Exemples :
OFDT 2009 (avant-dernière page) : mortalité 2002-2005 = 37000 décès. Click.
OFDT 2010 (avant-dernière page) : mortalité 2007 = 30000. Click
OFDT 2012 (page 7) : mortalité 2006 = 33000. Re-click.
Et, bien sûr, mise en scène de l'offensive fiscale oblige, OFDT 2013, page 7, mortalité 2009 = 49000. Et re-re-lick.
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Chose intéressante, dans ce dernier document il nous est dit que : «Ce nombre a été actualisé à partir des dernières données disponibles en 2009 sur la mortalité et sur l’augmentation des risques d’être touché par certaines pathologies (cancers, cirrhoses) suivant les quantités d’alcool consommées [46]. L’augmentation relativement aux données antérieures correspond à la réévaluation du rôle de l’alcool dans certaines pathologies et non à une évolution de la mortalité liée à l’alcool, qui tend à baisser.»
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 La note [46] nous renvoie à une étude que nous connaissons bien : Guérin S., Laplanche A., Dunant A. et Hill C. , Alcohol-attributable mortality in France. European Journal of Public Health, Online first, March 4, 2013.
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 Mais il est intéressant de constater que si on reprend OFDT 2010 (avant-dernière page, chapitre mortalité) il nous est dit ceci au sujet des 33000 décès annoncés comme étant attribuables à l'alcool : «Ce nombre a été récemment actualisé en utilisant les données les plus récentes sur la mortalité et sur l’augmentation des risques d’être touché par certaines pathologies (cancers, cirrhoses) suivant la consommation d’alcool [33]».
 Et que la note [33] nous renvoie au document suivant : Mortalité attribuable à l'alcool en France, Sylvie Guérin, Agnès Laplanche, Ariane Dunant, Catherine Hill, Institut Gustave Roussy.
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 Si, par l'intermédiaire d'une "mise en surbrillance", on recherche ce document qui devrait donc être antérieur au mois de juin 2010, on tombe sur ceci : http://www.gustaveroussy.fr/doc/cancer/pdf/prevention/mma2013.pdf.
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 Donc, de 2 choses l'une :
    a) l'OFDT ne s'est pas trompé en 2010 et il y a bien eu un document émanant des Mmes Hill & C° validant un nombre de 33000 décès liés à l'alcool en 2007 et Mme Hill, seule ou accompagnée,  nous aurait bien, en 2000, indiqué 45000 morts pour 1995, 33000 en 2010 pour 2007 et 49000 en 2013 pour 2009.
 Le tout sur l'air de "Ça s'en va et ça revient" de Claude François.
    b) soit l'OFDT s'est trompé en 2010 et aurait dû renvoyer à l'étude de Mrs Rey, Boniol et Jougla : Estimating the number etc...
 Dans ce cas, Mmes Hill, Guérin, Dunant et Laplanche ont raison de leur attribuer les "33000 en 2007" en bas de la 3° page imprimée en partant de la fin du document déjà cité : «Mortalité attribuable à l'alcool en France».
 Et, donc, quelque part, de sous-entendre qu'à l'institut Gustave Roussy on fait mieux qu'au CépiDc-INSERM.
En tout cas plus fort.
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 Conclusion : selon ces dames qui soutiennent, y compris dans la presse, que la mortalité attribuable à l'alcool affecte 13 fois plus les hommes en France qu'au Danemark, bien que dans ce dernier pays il soit consommé d'avantage d'alcool per capita et qu'il y ait moins d'abstinents, l'étude de ces messieurs est caduque.
 En effet, pour eux, cette proportion n'est que de 9 fois plus environ (33000/49000x13).
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Mr Rey, Mr Boniol, Mr Jougla : qu'attendez vous pour faire amende honorable ?