jeudi 27 juin 2013

Retouches et propagande (fin)

Quels sont les organes, outre ceux de presse, qui reprennent le méga-réajustement de chiffres relatif à la part de décès attribuables à l'alcool fort opportunément intervenu en début d'année ?
 Et cela avec délectation et enthousiasme.
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 Le schéma de la manœuvre étant fort similaire à celui que nous avons connu en 2009, nous sommes allé voir tout d'abord du côté de ceux qui furent à cette époque les protagonistes de l'"Affaire de la brochure".
 En ce qui concerne la Direction Générale de la Santé, nous n'avons rien trouvé.
Il est vrai que depuis le départ en mai 2011 de Mr Houssin, l'ex-DILGA, la DGS s'abstient avec prudence d'agir bruyamment...
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 Par contre, en ce qui concerne l'Institut National du Cancer, on affiche clairement "en avoir pour avoir pour son argent" : «Une étude* conduite par une équipe de l’Institut Gustave-Roussy vient de montrer qu’en France en 2009, l’alcool a été responsable de 49 000 décès (36 500 hommes, 12 500 femmes), dont 15 200 par cancer. Ce travail a bénéficié d’un financement de l’Institut National du cancer.».
 http://www.e-cancer.fr/rss-prevention/7396.
On oublie simplement de nous dire que cette étude "montre" aussi qu'à quantité d'alcool sensiblement égale, les consommateurs britanniques bénéficient, eux, d'un «effet protecteur»... et de nous l'expliquer.
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 Et du côté de l'INRA (réseau NACRe), on se met, bien évidemment, à l'unisson : http://www7.inra.fr/nacre/layout/set/print/actualites/alcool_beh.
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Enfin, au sein de la "Mouvance Gotique", on pavoise !

 Voici ce qu'en dit l'Alliance Prévention Alccol :
http://www.alliancepreventionalcool.org/index.php?option=com_content&view=article&id=25:le-chiffre-49-000-morts-par-an-en-2009-sont-imputables-a-l-alcool-consomme-par-les-francais&catid=28:infos-sup.
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 Malheureusement, si on nous précise que les calculs précédents, «très approximatifs» avaient été «effectués par divers auteurs pour les années 1985 (52 000 morts), 1995 (45 000 morts) et 2006 (33 000 morts)», on évite de préciser que les 2 premiers portaient, comme celui dont il est question, la signature de Mme Hill.
 Et que le troisième, était encore tout récemment repris très officiellement par l'Observatoire français des Drogues et Toxicomanies, une structure qui compte Mr Serge Karsenty, président de l'APA au sein de son collège scientifique. Voir le 10° membre : http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/ofdt/cs.html.
  À titre bénévole, très certainement...
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  Tout aussi bénévolement, sans aucun doute, que le même Mr Karsenty était naguère intervenu lors de la 4° rencontre du Cercle de la Fédération Française des Spiritueux pour demander, ce qui a du combler d'aise les participants, la taxation des boissons alcoolisées au gramme d'alcool pur, c'est à dire l'hyper-fiscalisation du vin.
 Voir page 3 du compte-rendu : Click.
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 Une hyper-fiscalisation réclamée par Mme Hill dont nous avons parlé plus haut lors de son intervention devant la Mission d’Évaluation des  Comptes de la Sécurité Sociale au Sénat (voir notre article "Nous y voilà").
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 Rappel : nous pensons pouvoir considérer Mme Hill comme partie prenante de la "Mouvance Gotique" du fait de sa participation à l'organisation Sécurité Sanitaire : Click.
 Organisation au sein de laquelle exerce des responsabilités non négligeables Mr Claude Got, inoubliable cheville ouvrière de la loi Évin, laquelle fut rédigée jadis par le célèbre Jérôme Cahuzac.
  Mr Got est par ailleurs membre de l'APA... ou du moins l'était encore le 15 mars dernier.
Voir avant-dernière ligne de l'avant dernier paragraphe : Click.

mardi 25 juin 2013

Retouches et propagande (suite)

Il nous arrive de nous demander si les zélés responsables des diverses "mises à jour" sont bien conscients que nous sommes tout à fait capables de sauvegarder les documents tels qu'ils se présentaient avant leurs basses œuvres de censure et d'uniformisation.
 C'est pourtant bien le cas, et cela ne concerne pas seulement les documents qui sont à l'origine de cette série intitulée "Stalinienne" (voir notre article publié hier).
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  Par exemple, nous avons celui-ci (Click) qui nous dit que le nombre se décès attribuables à l'alcool a été de 30 000 pour l'année 2007.
 D'autres éditions du même "Drogues, chiffres clés" de l'OFDT nous ont donné 33 000 pour 2006 et 37 000 pour la période antérieure (autour de 2003).
 Soit un baisse d'environ 9% par an.
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 Mais désormais c'est terminé : le dogme intangible des 49 000 s'impose envers quiconque, dans la sphère concernée, est capable de reconnaître une carotte d'un bâton !
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 Entendons nous bien : si nous jugeons fort regrettable que les travaux Mr Jougla (ou d'autres) soient "effacés de la photo", c'est par pure compassion.
 Cela ne signifie nullement que nous en faisons nôtres les conclusions : voir à ce sujet notre fiche "Ajustements loufoques".
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                                                                                         (À suivre)

lundi 24 juin 2013

Retouches et propagande

On se croirait revenu à l'ère stalinienne,au temps où étaient retouchées les photos officielles pour en faire disparaître les dignitaires tombés en disgrâce : exemple.
 C'était aussi le temps où un certain Adolf Hitler mettait en pratique un principe essentiel de sa propagande, principe qu'il indiquait ainsi doctement à son entourage : «Un mensonge répété dix fois reste un mensonge; répété dix mille fois il devient une vérité.»
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 Nous avions montré le 29 mai dernier (voir notre article "Ignominieux") comment une publication de l'Observatoire Français des Drogues et Toxicomanie (responsable indiqué, Mr Éric Jougla, INSERM-CépiDc)  avait été modifiée un mois après notre article du 19 mars, article en lequel nous mettions en évidence la contradiction qui existait entre les chiffres indiqués par cet observatoire (33000 décès attribuables à l'alcool en 2006) et ceux de Mmes Hill & C°, soit 49000.
 Cette modification consistant, bien entendu, en un alignement pur et simple sur la version la plus alarmante.
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 Nous avions alors souligné qu'un autre document du même OFDT continuait à mentionner le chiffre de 33000, en accord avec l'étude que Mr Jougla, avec MM Rey et Boniol, avait publié en mars 2010.
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 Eh bien quelques jours après, ce second document était lui-même également modifié !
Voir 1° paragraphe du chapitre "Résultats", sous-chapitre "Mortalité attribuable à l'alcool" : Click.
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 Comme quoi, nos articles sont lus !
                                                                   (À suivre)

mercredi 19 juin 2013

Correspondances

Notre association, par l'intermédiaire de son président, a envoyé la semaine dernière ce courrier à Mr Daudigny (PS), président de la Mission d’Évaluation des Comptes de la Sécurité Sociale :
lire le document.
Le même texte a été envoyé à Mme Deroche (UMP), également membre de la MECSS.

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 Deux semaines auparavant, nous avions également écrit à Mr Éric Jougla, de l'INSERM- CépiDc le courriel suivant : Click.
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 Déterminés à nous faire une opinion bien que n'ayant reçu aucune réponse depuis lors et aussi parce que nous nous refusons à douter totalement de la nature humaine, nous préférons penser ce monsieur bâillonné... que complice.

lundi 17 juin 2013

Le telephone sonne...

Mercredi dernier, Mr Michel Reynaud, responsable de l'un des rapports dont nous parlions récemment, répondait aux questions des auditeurs sur France Inter dans le cadre de l'émission «le téléphone sonne» : http://www.franceinter.fr/emission-le-telephone-sonne-les-addictions.

 On peut l'écouter tout particulièrement de la 12ème à la 15ème minute : c'est assez significatif !

  Il était accompagné pour l'occasion par Mr Amine
Benyamina, psychiatre addictologue, responsable du Centre d'enseignement, de recherche et de traitement des addictions ( CERTA) à Villejuif, localité en laquelle Mme Hil et Mr Reynaud exercent également leurs talents respectifs.
 Fait emarquable, ce Mr Benyamina, doté d'un incontestable esprit d'à-propos, trouvera le moyen de parler de vin dans une réponse concernant l'addiction aux vidéos pornographiques (16' 15" à 16' 30").
 Et puis nous expliquera, en réponse à une mère inquiète de voir sa fille "accro" aux produits sucrés, que ce type de comportement agit sur des circuits très proches de ceux de l'addiction.
 Sous-entendu : pas tout fait les mêmes.
Sous-sous-entendu : bien que plus addictif encore que la cocaïne, le sucre n'est pas une "drogue licite", puisque le processus d'addiction ne passe pas exactement par les mêmes circuits.
 Donc : pas de taxes ni de restriction à la communication.
Curieux, quand même cette histoire de circuits quand on considère que l'alcool, au fond, n'est autre chose que du sucre fermenté...
 Et que, si on consulte le "panorama des dépendances" du CERTA, on se rend compte que le "jeu pathologique" et les "achats compulsifs", par exemple, en font partie...
 Ces deux là passent par les mêmes circuits que l'alcool, eux ?
Il est bien question également de "troubles du comportement alimentaire", mais bien sûr, en aucun cas, cela ne saurait concerner le sucre, n'est-ce pas ? Il ne passe pas tout à fait par les mêmes circuits, on vous dit...

 Quant aux molécules de synthèse, pharmaceutiques principalement, elles ne figurent même pas dans le panorama.
 Si nous disions que nous en sommes complètement sidérés, nous mentirions.

vendredi 14 juin 2013

Optimistes !

Ce n'est pas très récent, mais il nous est déjà arrivé par deux fois de parler ici de Mr Élie Aboud, député de la 6° circonscription de l'Hérault, circonscription dont la commune la plus peuplée est Béziers, la ville natale de notre association (voir nos articles "Un colloque très intéressant" et "Équilibre fédératif").
 Eh bien, Mr Aboud, mardi dernier en soirée, a posé une question fort judicieuse à Mr Le Foll, Ministre de l'Agriculture, question à laquelle ce dernier a apporté une réponse qui nous rend particulièrement optimistes !
 Ce membre de phrase nous réjouit particulièrement :
«... il n’a jamais été question, ni pour le Gouvernement ni pour le ministère de l’agriculture, d’engager des procédures qui iraient dans le sens d’une fiscalisation renforcée du vin.»
 Et d'ajouter : «Au contraire»!
  Nous avon également beaucoup aimé la conclusion :
«Je vous ai répondu clairement : il est hors de question d’entrer dans un débat sur la taxation du vin. Certains rapports ont pu l’évoquer, mais la position du Gouvernement est claire sur ce point.».

Voici l'intégralité de l'échange :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2012-2013/20130265.asp#INTER_2.
On peut aussi visionner la vidéo :
http://www.assemblee-nationale.tv/media.10.4388.

 Un grand merci donc à MM Aboud et Le Foll.
Bien sûr, certains nous mettrons en garde contre la nature des engagements politiques de manière générale, mais en ce qui nous concerne, quitte à être traités de naïfs, nous avons une forte tendance à faire confiance à Mr Le Foll car les agriculteurs qui ont eu à le rencontrer et que nous avons pu consulter, même lorsqu'ils étaient en total désaccord avec lui, nous ont tous dit qu'il s'agit d'un homme ne présentant aucune trace de duplicité.
 Cela étant dit, bien entendu, confiance n'exclut pas vigilance !
 .
Nota Bene : il est par contre des hommes politiques en lesquels nous n'avons jamais eu confiance.
Ainsi en est-il de Mr Cahuzac sur lequel nous attirions l'attention il y a près d'un an : "Alerte Cahuzac".
 
Copinage : L'ami Hervé Lalau consacre aujourd'hui à Jérôme Cahuzac une chronique dont nous recommandons la lecture  Elle est courte et très amusante :
 http://hlalau.skynetblogs.be/archive/2013/06/14/jerome-cahuzac-n-etait-pas-anti-vin.html.

jeudi 13 juin 2013

Horde

Panique à bord !
 L'Industrie des Études et Rapports en tous Genres (IÉRG) commence à s'affoler !
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Après que nous ayons mises en évidence les incohérences de l'étude Hill & C° (dite "Guérin et al"), elle réalise qu'il faut à tout prix sauver le "soldat 49 000", sans quoi la stratégie perd son argument choc et ses fondations s'effritent.
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 Alors, quitte à se ridiculiser soi-même, à compromettre sa propre crédibilité, on la valide à tout va, cette étude, de toute part et sans aucune démonstration nouvelle, mais en espérant qu'une sorte d'effet de masse vaudra preuve définitive et que personne n'osera s'attaquer à une telle horde.
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 L'enjeu est de taille puisqu'il s'agit de pérenniser voire accroître les financements publics, notamment bien sûr ceux qui lui sont destinés, en générant une nouvelle source de prélèvement : l'ultra-fiscalisation du vin.
 Et pour cela, l'Industrie des Études et Rapports en tous Genres utilise les armes qu'elle maîtrise le mieux :
les études et les rapports... financés en l’occurrence par la source même que l'on espère ne pas voir se tarir.
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 Nous avons déjà parlé de la toute récente "mise à jour" des données OFDT ( voir notre article "Ignominieux" ).
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Voici à présent le rapport du Pr Reynaud :
http://cms.centredesaddictions.org/pdf/Mildt_MR_DJM_contribution.pdf.
 Les "49 000" se trouvent dés le début de  la page 29.
Et, dès celui de la page 137., la constante "revendication FFS" (voir dernier paragraphe de cet article ).
 Avec bien sûr, de ci de là, de coûteuses propositions complémentaires.
  À noter que cette publication a eu, comme par hasard, un large écho dans la presse (nous y reviendrons plus bas) et aussi... que Mme Hill fait partie des experts rédacteurs (Page 4).
 Nous avons aussi relevé le nom d'autres vieilles connaissances...
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  La "revendication FFS" (avec d'autres joyeusetés) on la trouve aussi à la page 8 de ce document :
http://www.anpaa.asso.fr/images/stories/telechargement/propositions-anpaa.pdf.
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 Ainsi, et c'est plus grave, à la page 115 de cet autre (chap. 2.3.4.2, 2° §, avec les "49 000") :
http://www.securite-sociale.fr/IMG/pdf/rapport_etape_hcfi-ps_2013.pdf.
  À noter que le chapitre suivant (2.3.4.3) est consacré à la nécessité « d’analyses économiques et juridiques approfondies », c'est à dire qu'il faut plus d'études et des rapports, d'avantage de rapports et d'études...
 Nous avons aussi relevé dans cette dernière publication que le nom de Mme Hill revenait bien souvent... et même qu'elle avait comparu devant ce même Haut Conseil du financement de la protection sociale (bas du tableau page 111).
 Apparemment c'était pour parler du tabac, mais le compte rendu de son audition devant la MECSS a largement démontré qu'elle avait un réel talent pour passer d'un sujet à l'autre... même sans qu'on le lui demande !
 Et aussi quel était son thème de prédilection...
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 En tout cas, pour notre part, ce que nous observons, c'est qu'au cours de ces dernières années les courbes représentant les progressions du nombre de comas éthyliques d'une part et du nombre d'études et rapports consacrés à l'alcool d'autre part sont sensiblement parallèles !
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  Nous avions dit plus haut que nous reviendrions sur l'écho donné par la presse au premier article cité.
Voici un exemple intéressant : Click.
 Bien sûr, la dernière phrase relatant les propos de Mme la présidente de la MILDT aurait de quoi inquiéter lorsque elle indique «la convergence de vue entre les experts et les pouvoirs publics sur le diagnostic et sur la manière dont on pourrait réagir».
 Mais il ne faut jamais se résigner à penser que le pire est inéluctable.
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  Nous le prouverons très prochainement en communiquant une information bien agréable et toute fraîche  à nos amis lecteurs !
.
  À très bientôt !

mercredi 12 juin 2013

Déontologie

Question : peut-on vraiment, sans l'ombre d'un doute ni du moindre état d'âme, indiquer à la fin d'une étude la mention «Conflits d'intérêt : aucun» alors que, préalablement à sa rédaction, on était engagé dans une association au moulin de laquelle ladite étude apporte de l'eau quasi-torrentiellement ?
.
Rappelons que :
.
- Mme Catherine Hill se trouve, au moins depuis 2012, être inscrite dans la mouvance "Gotique" au travers de l'association Sécurité Sanitaire : voir notre articlee "Réseaux Got".
.
- préalablement à la dernière élection présidentielle, cette association a demandé aux candidats à la magistrature suprême de s'engager à mettre en œuvre une mesure extrêmement pénalisante pour le vin et en tous points conforme à une vieille revendication de la Fédération Française des Spiritueux ;
-  en 2013, Mme Hill co-publie une étude extrêmement alarmante concernant les effets de la consommation d'alcool en France, étude dont les résultats sont le lendemain même puissamment repris par un très grand nombre de médias ;
.
 - au titre, sans doute de cette étude et de sa récente parution, cette dame a été auditionnée en tant qu'expert scientifique [1] par la Mission d’Évaluation des Comptes de la Sécurité Sociale.
.
- au cours de cette audition, Mme Hill, très pressée sans doute d'en arriver au but de sa visite, opère une brusque bifurcation dans sa réponse au Président Daudigny, lequel venait de poser une question n'ayant rien à voir avec l'alcool («L'application du mécanisme fiscal, jusque la réservé aux cigarettes, à l'ensemble des produit du tabac vous paraît-il opportun ?», voir 3° échange de cette audition) ;
.
-  ainsi, après cette entrée en matière pour le moins pro-active, elle pourra à temps placer le point d'orgue prémédité : «il faut taxer le vin» !
.
.
 Et puis elle aura ensuite à cœur d'assurer le service après vente dans les médias, notamment audio-visuels :
 http://www.rmc.fr/editorial/378888/revivez-le-direct-de-bourdin-and-co-du-13-mai/.
.
  Une vraie démarche militante !
.
 Franchement, pourrait-on considérer comme neutre et indépendante une analyse de la philosophie libérale  produite par le membre d'un parti marxiste... ou vice-versa ?
.
 S'il n'était question de capacité d'investissement, de conquête de parts de marché à l'international, d’équilibre de la balance commerciale, si autant d'emplois et de paysages, si la pérennité de notre salutaire modèle alimentaire n'étaient  en jeu, il y aurait de quoi sourire !
..
Nota Bene :
Concernant la question des conflits d'intérêts, on peut également relire notre article : "Question autorisée ?"
.
Note de bas de page :
 [1] Sans aucunement remettre en cause le fait que mathématiques et statistiques soient des sciences, rappelons que Mme Hill n'est pas médecin : Click.

Déontologie

Question : peut-on vraiment, sans l'ombre d'un doute ni du moindre état d'âme, indiquer à la fin d'une étude la mention «Conflits d'intérêt : aucun» alors que, préalablement à sa rédaction, on était engagé dans une association au moulin de laquelle ladite étude apporte de l'eau quasi-torrentiellement ?
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Rappelons que :
.
- Mme Catherine Hill se trouve, au moins depuis 2012, être inscrite dans la mouvance "Gotique" au travers de l'association Sécurité Sanitaire : voir notre articlee "Réseaux Got".
.
- préalablement à la dernière élection présidentielle, cette association a demandé aux candidats à la magistrature suprême de s'engager à mettre en œuvre une mesure extrêmement pénalisante pour le vin et en tous points conforme à une vieille revendication de la Fédération Française des Spiritueux ;
-  en 2013, Mme Hill co-publie une étude extrêmement alarmante concernant les effets de la consommation d'alcool en France, étude dont les résultats sont le lendemain même puissamment repris par un très grand nombre de médias ;
.
 - au titre, sans doute de cette étude et de sa récente parution, cette dame a été auditionnée en tant qu'expert scientifique [1] par la Mission d’Évaluation des Comptes de la Sécurité Sociale.
.
- au cours de cette audition, Mme Hill, très pressée sans doute d'en arriver au but de sa visite, opère une brusque bifurcation dans sa réponse au Président Daudigny, lequel venait de poser une question n'ayant rien à voir avec l'alcool («L'application du mécanisme fiscal, jusque la réservé aux cigarettes, à l'ensemble des produit du tabac vous paraît-il opportun ?», voir 3° échange de cette audition) ;
.
-  ainsi, après cette entrée en matière pour le moins pro-active, elle pourra à temps placer le point d'orgue prémédité : «il faut taxer le vin» !
.
.
 Et puis elle aura ensuite à cœur d'assurer le service après vente dans les médias, notamment audio-visuels :
 http://www.rmc.fr/editorial/378888/revivez-le-direct-de-bourdin-and-co-du-13-mai/.
.
  Une vraie démarche militante !
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 Franchement, pourrait-on considérer comme neutre et indépendante une analyse de la philosophie libérale  produite par le membre d'un parti marxiste... ou vice-versa ?
.
 S'il n'était question de capacité d'investissement, de conquête de parts de marché à l'international, d’équilibre de la balance commerciale, si autant d'emplois et de paysages, si la pérennité de notre salutaire modèle alimentaire n'étaient  en jeu, il y aurait de quoi sourire !
..
Nota Bene :
Concernant la question des conflits d'intérêts, on peut également relire notre article : "Question autorisée ?"
.
Note de bas de page :
 [1] Sans aucunement remettre en cause le fait que mathématiques et statistiques soient des sciences, rappelons que Mme Hill n'est pas médecin : Click.

lundi 10 juin 2013

Méthodologie

Disséquons le principe méthodologique qui conduit à multiplier par un certain coefficient le nombre constaté de décès causés par la consommation d'alcool, cela pour en déduire la fraction attribuable à l'alcool du total des décès.
 Il est le suivant :
«1- la consommation d'alcool pur est évaluée à un certain nombre de litres par habitant et par an,
  2- cette évaluation a été faite sur bases déclarative [A],
  3- cette bases déclarative induit en erreur car les consommateurs d'alcool ont tendance a lourdement sous-évaluer leur niveau de consommation,
  4- il convient donc de prendre une autre base [B] : celle de l'alcool mis a disposition dans l'espace considéré, c'est à dire en gros du volume d'alcool commercialisé ramené aux individus
  5- en divisant [B] par [A] on obtient un coefficient [C] par lequel il faut multiplier le nombre de décès constatés pour obtenir le nombre de décès réels, lequel, divisé par le nombre de décès total, va nous donner en pourcentage la part attribuable à l'alcool».
.
 Nous ne nous attacherons pas, pour l'heure, à commenter cet étrange principe de "multiplication des morts" pour cause de sous-évaluation volumique du facteur favorisant..
 Passons également, même si elles nous semblent évidentes, sur les manipulations d'assiette et de coefficient ... du moins dans l'immédiat.
Concernant cette "méthode d'ajustement" et l'incroyable particularité des résultats qu'elle donne pour la France, inscrivons nous dans l'hypothèse de la pertinence.
.
 Mais affirmons aussi que du coup certaines questions se posent.
 Et d'abord la plus fondamentale : pourquoi la même méthode de calcul appliquée ici à un produit nocif en cas d'abus n'est-elle pas appliquée aux produits nocifs en cas d'usage ?
.
Par exemple le sucre ajouté.
On peut constater au travers des micro-trottoirs visibles dans la 1° minute de ce documentaire (à partir de la 3° seconde), que, beaucoup plus que leur consommation d'alcool, les consommateurs sous-évaluent leur consommation de ce produit particulièrement nocif et addictif.
  En poids, 4,5 fois plus de sucre que d'alcool !
34 kg par français et par an : pas loin de 100 grammes par jour !
L'équivalent en tout cas de 19 "morceaux" standard !
 Ce qui correspond environ à 5 "demis" de bière par jour si ce sucre était mis en fermentation...
Plus encore pour les moins de 15 ans !
 Et ce n'est qu'un début puisqu'elles ne baissent pas d'intensité, les incitations à «ouvrir du bonheur»...
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 Il faudrait donc affecter le nombre de décès par diabète sucré d'un coefficient d'ajustement bien plus élevé que celui appliqué à l'alcool pour réévaluer la fraction de décès attribuables à ce produit.
 Sans oublier les problématiques liées à l'obésité, aux maladies cardio-vasculaires, etc...
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 On arriverait à un taux très probablement supérieur à celui du tabac.
En intégrant de même les risques générés par l’excès de sel ou de matières grasses et de l'usage de certains conservateurs, cela conforterait les propos du Dr Chevallier : «chaque année, la malbouffe provoque trois fois plus de morts que le tabac».
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Et en matière d'évolution fiscale, cela amènerait à en tirer prioritairement le même conclusion que lui : «taxons la malbouffe» !
 Cette cohérence devrait s'applique à tous, y compris à Mme Hill.
Ne disait-elle pas, en tant qu'épidémiologiste spécialisée dans la plus redoutable des maladies : «En terme de prévention des cancers, il convient essentiellement d'éviter l'obésité et le surpoids» ?
 Voir sa dernière intervention :
 http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20130401/mecss.html#par95.
 Et puis, nous le répétons sans cesse, les dangers qui objectivement menacent les enfants de manière croissante ne devrait-il pas être traités en absolue priorité ?

jeudi 6 juin 2013

Ignominieux (fin de la fin)

 Reste le foie disions nous précédemment.
..
. Quelle est la part des cirrhoses alcooliques dans l'ensemble des cirrhoses ?
Nous avons parcouru une bonne partie de la littérature portant sur ce sujet et nous avons trouvé des estimations allant de 55 à 80%.
 En fait, 80%, ce fut une seule fois et sans surprise chez Mme Hill : voir tableau 1, groupe "Digestive", 1° ligne, et faire la moyenne unisexe.
.
 Eh bien prenons 80% et appliquons ce taux à l'ENSEMBLE des "Maladies chroniques du foie", codes K 70, K 73-74, année 2009, France entière : 7546 x 80% = 6037.
.
 Total général : 2980 + 2375 + 6037 = 11392, soit pas loin de la moitié de ce que l'OMS donne pour, grosso modo, l'Europe Occidentale entière, France comprise.
 Voir notre fiche à rafraîchir "45 000".
 Difficile pour nous d'être plus conciliants, n'est-ce pas ?
.
 «Très bien, mais nous n'en sommes toujours pas aux 49 000 de Mme Hill», nous dira le lecteur attentif.
  C'est oublier que Mme Hill, au prix de contorsions méthodologiques sur lesquelles nous reviendrons, a décidé de multiplier les chiffres par 2,4 et qu'elle l'assume pleinement.
 «Mais, insistera le lecteur pragmatique, 11389 multiplié par 2,4, ça ne fait que 27 000 défunts et des poussières («... tu redeviendras poussière !») : ce serait plutôt proche des chiffres de Mr Jougla et de son équipe».
.
 Ah oui, c'est vrai !
En fait, la multiplication a été faite par 4,2 !
 Simple inversion des chiffres... ça peut arriver à tout le monde, pas vrai ?
.
.
BONUS

À déguster cet excellent article de Jacques Dupont paru hier dans "Le Point" :
http://www.lepoint.fr/vin/contre-l-alcoolisme-le-bon-vin-08-05-2013-1664727_581.php.

Nul n'ignore, bien entendu, que Mr Dupont a publié récemment un très bon essai dont nous recommandons vivement la lecture : «Invignez vous !» (éd. Grasset).

mercredi 5 juin 2013

Ignominieux (milieu de la fin)

Où trouver les défunts manquants ? (Voir notre article précédent)
.
Eh bien un grand pas peut-être franchi en se souvenant que dans les voies aéro-digestives il n'y a pas que la lèvre, de la cavité buccale et le pharynx, mais aussi... le larynx !
 Ce qui permet d'intégrer d'un coup les 31 194 décès afférents à la case "Tumeur maligne du larynx, de la trachée, des bronches et du poumon, codes C 32 à 34 de la classe 1-3 du 2° chapitre du CIM 10 de l'OMS.
  Au point où nous en sommes, pourquoi pas ?
Par contre, si ça continue, il va falloir qu'on nous explique où on trouve les parts de décès attribuable au tabac !
.
 Cela étant dit, étant donné que nous n'en sommes encore qu'à un total de 45660, soit à peu près au chiffre que donnait en 2000 Mme Hill pour l'année 1995, c'est à dire avant l'augmentation d'environ 9% en 14 ans.   Et cela corrélativement  à la baisse continue de la consommation de vin ( Voir notre fiche "Le principe de Hill").
.
 Manquent encore 3440 trépassés.
 «7% des 49 000, ce n'est pas le bout du monde, ça doit pouvoir se trouver» se dit sans doute Mr "Éric-Jougla-ou-toute-personne-ayant-usurpé-son-nom-et-trouvé-un-bon-moyen-de-l'empêcher-de-s'insurger-bien-que-cela-remette-en-cause-ses-propres-travaux".
 Avant qu'il (...ou elle, après tout) ne commence à s'escrimer pour finaliser sa macabre comptabilité, nous préférons lui dire qu'en tout état de cause il risque de se trouver confronté à un travail beaucoup plus considérable qu'escompté.
 En effet, ce sera beaucoup plus que 7%.
Pas la peine, par exemple, de se lancer dans l'établissement d'une connexion entre les secteurs codifiés C 19 et C 21, classe 1-2, chapitre 2 du CIM 10 de l'OMS et l'information donnée par cet article... après vérification, bien sûr.
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 Assez joué revenons à la réalité des chiffres !
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Considérons pour commencer ce document co-produit par la Haute Autorité de Santé et l'Institut National du Cancer :
 http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2009-12/ald_30_guide_vads_web.pdf.
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Page 8, on peut voir qu'en ce qui concerne les cancers des VADS,  «la mortalité est estimée à prés de 5000 patients par année», et que, dans environ 95% des cas, le facteur principal est la «synergie alcool et tabac».
 Après avoir relevé que le cancer du larynx devait donc être à l'origine d'environ 1060 décès (5000 - 3940),et en acceptant de partager la responsabilité moitié-moitié, on peut aller jusqu'à attribuer au maximum 2375 décès imputables à l'alcool (42,5%), du moins à ce titre.
 Encore une fois, ce principe de moitié-moitié nous semble profondément injuste.
On voit en effet très bien à la page 119 de ce document publié par l'académie des sciences qu'un non fumeur qui boit 13 verres (quand même !) de boisson alcoolisée par jour est à peu près 3 fois moins exposé au cancer de larynx, par exemple, qu'un abstinent d'alcool qui fume 13 cigarettes par jour, ce qui n'est pas la marque d'un gros fumeur.
 Gardons quand même le chiffre de 2375.
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Et ajoutons les 2980 du code F 10, "Troubles mentaux et du comportement liés à l'utilisation d'alcool"   pour la CIM-10, "Abus d'alcool (y compris psychose alcoolique)" pour le CépiDc de l'INSERM.
 2375 + 2980 = 5355.
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 Reste le foie...
                                                                                               (À suivre)

lundi 3 juin 2013

Ignominieux (début de la fin)

Reprenons le document OFDT "mis à jour en 2009"... ou plus récemment en vérité et parlons chiffres à nouveau (voir notre article du 29 mai dernier).
 Mais tout d'abord, notons bien les références du responsable réel ou supposé de cette publication :
 Éric Jougla - INSERM CépiDc...
Nous allons donc, dans cet article, utiliser les données du CépiDc, le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès, un des nombreux laboratoires de l'Inserm.
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 Prenons ce chapitre du document OFDT :
Définition toxicologique retenue ou nomenclature
 On peut lire ceci :
Pour l’ensemble des décès : classification internationale des maladies (CIM) 10ème révision.
Pour l'alcool, causes de décès liées à l'imprégnation éthylique chronique (l'alcool étant la cause principale, voire unique ou un facteur contribuant à la pathologie) : psychose et dépendance alcoolique, cirrhose du foie et cancer des voies aérodigestives supérieures.
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 Examinons de plus près ces causes de mortalité  et voyons le nombre de décès qu'elles provoquent en interrogeant, comme annoncé, les données du CépiDc, année 2009, sélection géographique : France entière.
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 1) Psychose et dépendance alcoolique, code F 10, dans la "classification internationale des maladies (CIM) 10ème révision" : Chapitre V, Troubles mentaux et du comportement, Classe 1-2, relative à "l'utilisation de substances psycho-actives.
    Total décès 2980.
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 2) Cirrhose du foie : Voir la case "maladie chronique du foie", codes K 70, K 73-74.
        Total décès : 7546.
OK.
  À noter quand même que si, dans le Chapitre XI, "Maladies de l'appareil digestif", la classe 1-8, "Maladies du foie", le code K 70 porte effectivement sur la maladie alcoolique du foie, il n'en est pas de même pour les K 73 et 74.
 Qu'importe ?
Ce serait bien le diable si les personnes concernées n'avaient jamais absorbé le moindre verre de vin, goûté le moindre baba au rhum... un petit chocolat fourré à la liqueur peut-être ?
 Auquel cas, on pourra toujours considérer que l'alcool a été (voir plus haut) "un facteur contribuant à la pathologie"...
Prenons quand même ces 7546 décès... à titre provisoire : nous n'oublierons pas ultérieurement d'apporter certaines précisions !
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 Nous en sommes à 2980 + 7546 = 10 526 défunts.
Plus que 38 474 à trouver : continuons .
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 3) Cancer des voies aérodigestives supérieures
Voir la case "tumeur maligne de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx", codes C 00 à C 14.
  Ces codes correspondent à la classe 1-1 du Chapitre II : Tumeurs.
Nous avons donc là un ajout de 3940 décès.
  En se plaçant, rappelons le, dans l'hypothèse ou ces décès sont entièrement au passif de l'alcool !
Et où tabac, papillomavirus, manque d'hygiène bucco-dentaire, etc... n'ont rien à voir là dedans.
 Hypothèse, bien entendu, que nous ne retenons qu'à titre provisoire : pour mieux connaître notre position réelle, lire notre fiche "Éthylo-tabagisme et cancer des VADS".
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Nous voici donc rendus à 10 526 + 3 940 = 14 466 trépassés.
 Il en manque donc encore 34 534 à l'appel.
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Et alors Mr "Éric-Jougla-ou-toute-personne-ayant-usurpé-son-nom-et-trouvé-un-bon-moyen-de-l'empêcher-de-s'insurger" ?
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Alors ?
                                                                                    (À suivre)