vendredi 20 avril 2018

Méthode

Il est bon de se souvenir de la méthode employée par Mmes Hill & Cie pour parvenir au chiffre total de 49000 décès attribuables à l'alcool. 
Pages 163 à 168 : http://invs.santepubliquefrance.fr/content/download/64387/251811/version/8/file/BEH_16_17_18_2013.pdf.
Premièrement, on prend en compte le chiffre réel, constaté, incontestable des ventes de boissons éthanoliques* aux personnes présentes sur le territoire français... touristes compris. 
◆ Deuxièmement, on fait état d'un sondage qu'on ne montre pas, une consultation effectuée par on ne sait qui et dans des conditions non-divulguées. 
Auprès d'un échantillon dont le vulgus pecum ignore tout.
Le tout étant enfoui au fin fond d'un réseau impénétrable pour la majorité des citoyens. 
Mais les résultats, on les donne : les mystérieux sondés déclarent consommer 11g/jour alors que la consommation globalisé ramenée à l'individu est de 27g/jour (environ 2,5 verres standard).
◆ Troisièmement, on fait la division pour obtenir un resultat qu'on nommera « terme correctif» : 27/11=2, 4.
Et on "corrige" les chiffres provenant d'études précédentes... sans préciser que ces données avaient déjà été ajustées sur les données de vente !

Exemple : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.1360-0443.2010.02910.x (2006).
« Lorsque la distribution de la consommation d'alcool a été ajustée pour les données sur les ventes, le nombre estimatif de décès attribuables à l'alcool, soit la somme des estimations par cause, était de 20 255. Sans ajustement, l'estimation est tombée à 7158.» (cf. Résultats).

C'est d'ailleurs peut-être cette dernière étude qui a été utilisée comme base puisque 20255×2,4=48612.
Ne restait plus qu'à arrondir et à... sacraliser !

Cela étant dit, les chiffres ajustés une seule fois existent sans doute encore dans un tiroir secret.
Et ils sont très probablement réactualisés en adéquation avec ceux attestant de la baisse continue de vente.
La preuve, ce document : hcspa20171129_avisprojetstrategienationalsante.pdf.
En page 4 : «Remplacer  18 300  décès  attribuables  à  l'alcool  par  49 000  d'après  la  source  suivante  
Guerin S,  Laplanche  A,  Dunant  A,  Hill  C.  Alcohol-attributable  mortality  in  France.  Eur  J  Public  Health. 2013;23(4):588-93.  Available  from:  http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23460733
À noter en page 9 que M. Pierre Arwidson (que nous connaissons depuis 2009) était la "Personnalité Invitée" du groupe de travail charge de rédiger cet avis.
Un homme dont la route a maintes fois croisé celle de Mme Hill.
Exemple : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28833736.

Et que 18300 / 20255 = 90%.
Et que consommation 2016 (11,74g/j) / consommation 2006 (13,12g/j) = 89,5%.
Qu'est ce que nous aimerions pouvoir accéder à ce "tiroir secret des vrais chiffres" !

*Nous préférons le terme "boisson éthanolique" à "boisson alcoolique" ou "alcoolisée" car le mot "alcool est trop générique : voir notre article "Qu'est ce que l'alcool ?".

Il convient de préciser que le mot "éthanolique" n'est pas un "néologisme maison", la preuve : http://international-dictionnaire.com/definitions/?french_word=ethanolic.

Article lié : "Principe de Hill".

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