lundi 9 septembre 2013

Rey, Boniol, Jougla (4)

4- Formule

 Prenons à présent la page 5 de l'étude sur laquelle nous nous penchons actuellement, Estimating the number of alcohol-attributable deaths : methodological issues and illustration with French 2006 data.
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 Nous sommes au début du chapitre Methods et nous découvrons la fameuse "formule de Levin" qui est à la base du système d'"ajustement" des nombres de décès attribuable à l'alcool, un système que nous ne considérons pas sans une certaine circonspection.
 Bien évidemment, cette formule est également à la base de la "démonstration" de Mmes Hill & C°.
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 Initialement, elle a été proposée en 1953 par Mr Morton Levin, chercheur américain, afin de mettre en évidence  les relations entre le tabagisme et les cancers des bronches et du poumon.
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 Elle permettrait de déterminer le risque d'incidence en fonction de l'exposition à tel ou tel type de produit, en relation avec les quantités mises en marché dans l'espace géographique considéré.
 À partir de ce calcul de risque, la tendance est actuellement de déterminer la part de décès réellement provoqués par les facteurs de risque considérés, cela en pourcentage par affection, et ensuite, sur la base des décès constatés au titre de ladite affection, d'appliquer ce pourcentage et d'indiquer un nombre de décès en valeur absolue.
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 Le problème surgit lorsque, en cas d'explications multifactorielles, plusieurs causes étant conjointes, voire synergiques car les pourcentages de risques cumulés dépassent alors les 100%.
 Et il n'est pas rare de voir alors le nombre de décès affichés dans telle ou telle catégorie dépasser le nombre arrêté par les structures compétentes au titre de ladite catégorie.
  Ce qui par cumul, devrait logiquement amener à augmenter "sur papier" le nombre total de décès annuellement constatés.
 Ou à considérer que certains décès valent double, voire triple.
Par exemple, un conducteur en manque de sommeil, roulant en état d'alcoolémie excessif, en excès de vitesse et en téléphonant : s'il lui arrive un accident et qu'il se tue, plusieurs facteurs de risque étant concernés, son décès pourrait être attribué à chacun de ces facteurs et il pourrait être ainsi considéré comme mort 4 fois !
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 Voyons à présent ce qu'on trouve chez Mme Hill à ce sujet.
Prenons d'abord une étude que nos lecteurs connaissent bien et qui date de 2000 :  http://www.hcsp.fr/explore.cgi/ad301417.pdf.
Prenons le tableau 1, page 15.
Nous voyons en pourcentage quelles sont les parts attribuable à l'alcool pour les différents cancers.
Posons les opérations pour obtenir le nombre de décès tant en ce qui concerne les hommes que les femmes.
 Faisons les additions et en arrondissant fort généreusement nous obtenons les chiffres mentionnés effectivement dans le tableau 2 pour les décès totaux cancer.
 Après avoir noté au passage que le taux moyen pour les cancers des Voies Aéro-Digestives Supérieures (cavité buccale, pharynx, oesophage et larynx) est de 85%, chez les hommes, convenons que pour le moment tout cela est relativement logique.
Là où ça se gâte, c'est si nous prenons cet autre document cosigné par le Même Mme Hill et qui porte sur le tabac, à peu près à la même période :
http://www.umr8080.u-psud.fr/PDF/PDF_CANCER_METHODO/PDF_021.PDF.
 Et nous pouvons observer en considérant le tableau 2, 3° page, que pour Mme Hill le tabagisme explique 61% des décès par cancer des VADS chez les hommes !
 85 + 61 = 146% ! À peu près 4000 morts de plus que le total !
Il reste bien peu de place pour les autres facteurs répertoriés : génétiques, papillomavirus, mauvaise hygiène bucco-dentaire, etc...
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 Voilà bien un nouvel exemple des impostures régulièrement utilisées lors des récurrentes manœuvres œnophobes et taxœnomanes.
 Cela dit, honnêtement, ce genre d'exemples, on peut facilement en trouver ailleurs que chez Mme Hill...
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 Le fond du problème concernant les cancers des VADS, la mère de toutes les impostures, étant d'attribuer au seul alcool ce qui relève en fait de l'éthylo-tabagisme.
 Voir notre fiche à ce sujet : Éthylo-tabagisme et cancers des VADS.

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