mercredi 24 avril 2019

Particules et pastaga

La France attaquée en justice par la Commission européenne pour manquement à ses obligations en matière de pollution de l’air.
Procédure en cours devant la CJUE depuis bientôt un an : http://www.atmo-grandest.eu/actualite/la-france-devant-la-cour-de-justice-de-lue-pour-non-respect-des-normes-de-qualite-de-lair.
Cela pour un total de 48 000 décès/an dans notre pays. 
Enfin... c'étaient les chiffres en mai 2018 !
Mais voilà : on en apprend tous les jours un peu plus sur les particules ultra-fines ou (nanoparticules) :  https://fr.euronews.com/2019/02/04/pollution-de-l-air-des-particules-extremement-petites-mais-grandement-nocives.
Et puis, en mars dernier, une étude très documentée, prenant en compte une plage d'effets plus étendue «à l'aide de nouvelles fonctions de risque» et se référant à des documents portant sur 2015, les a hissés pour la France à hauteur de 105 pour 100 000 habitants.
Voir bas du tableau 1 : https://academic.oup.com/eurheartj/advance-article/doi/10.1093/eurheartj/ehz135/5372326.
Soit 1050 par millions. 
Population France 2015 : 66,42 millions.
66,42 × 1050 = pratiquement 70 000 décès/an.
Des comparaisons ont été effectuées entre les mortalité dues à la pollution et au tabac :  https://www.letemps.ch/sciences/pollution-lair-tue-plus-cigarette.
Et le même type de comparaison a été effectué entre cigarettes et bouteilles de vin : http://honneurduvin.blogspot.com/2019/04/tabac.html.
Utilisons le même type de procédé en dépassant la question du cancer et en considérant l'ensemble des causes de mortalité.  
70 000 décès/an cela représente 1,7 fois l'"alcool".
Du moins en partant des chiffres de la dernière étude maximaliste co-signée par Mme Hill [1].
La consommation de boissons éthanoliques était en 2015 équivalente à 2,6 verres standard par jour pour les personnes âgées de 15 ans et plus. 
Considérons qu'alors, comme c'est le cas cette année, «les personnes âgées de moins de 15 ans représentaient environ 18 % de la population française totale» : https://fr.statista.com/statistiques/472349/repartition-population-groupe-dage-france/.
En conséquence, le nombre de verres consommés par jour ramené à la population totale est de 2,1 environ (2,6 × 82%).
2,1 × 1,7 ≈ 3,6 verres standard.
Soit 36 g d'"alcool" pur.
Environ 45cl (masse volumique éthanol : 789 kg/m³)
3 cuillères à soupe.
C'est, en équivalence, l'effet moyen de la pollution sur chaque français, enfants compris !
Le problème semble particulièrement aigu à Marseille : https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/carte-des-milliers-d-enfants-respirent-un-air-tres-pollue-dans-les-ecoles-de-marseille-selon-1553719999.
Alors traduisons en pastis de Marseille (45%).
Environ 5 verres après adjonction de 5 volumes d'eau pour 1 volume de liqueur (2cl).
Et de 2 glaçons. 
Soit 14 cl au total. 
Ce qui veut dire donc que la pollution equivaut  à 5 verres de pastis classiquement composés par jour. 
700cl au total : plus encore que le volume de lait qu'il est recommandé de ne pas dépasser pour les bébés de moins d'un mois : https://www.allobebe.fr/calendrier-besoins-en-lait.html.
Et encore, il convient de ne pas oublier qu'il ne s'agit là que d'une moyenne puisque selon le rapport de l'UNICEF citant l'OMS, le phénomène ne concerne "que" 3 enfants sur 4 : https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/qualite-de-l-air-trois-enfants-sur-quatre-respirent-un-air-toxique-en-france-selon-l-unicef_3264191.html [2].
Ce qui fait que pour les bambins concernés, il faut multiplier la dose par 4/3.
6,66 verres de pastis "classique" par jour : pas loin d'un litre !
Réparti quand même en petites doses tout au long de la journée, soyons honnêtes...
Il faudrait en plus tenir compte du fait que cette quantité est probablement sous-évaluée du fait que le système respiratoire des enfants, est plus profondément immergé dans le "smog" en raison de leur plus petite taille : https://www.ouest-france.fr/environnement/pathologies-respiratoires-les-enfants-plus-exposes-que-les-adultes-la-pollution-de-l-air-6284303.
Et aussi parce qu'ils respirent plus vite que les adultes et aspirent plus d'air relativement à leur masse corporelle ce qui augmente les quantités de polluants, potentiellement inhalés.
N'y a-t-il pas là autant de raisons, éventuellement, d'appliquer des coefficients multiplicateurs supplémentaires ?
6,66 × 1,5 × 1,5 ≈ 15 ?
En tout état de cause, aux parents soucieux de limiter les dégâts, recommandons de porter leurs enfants dans les bras le plus longtemps possible dans les zones concernées.

Et dire que certains reviennent dans cesse sur lla période où était servi un verre d'abondance [3] dans des cantines scolaires, à l'époque généralement peu polluées aux particules fines !
Les mêmes pour lesquels l'urgence est à présent de dérégulariser la consommation modérée de vin. : http://honneurduvin.blogspot.com/2019/04/calculs-et-conseil.html.
Laquelle est plus généralement le fait des seniors.
Lesquels, selon ce document exploitant les données fournies par l'INSEE, vivent plus souvent que la moyenne en zone rurale : http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-2700.pdf.

Surprenantes, les priorités affichées par un certain nombre de personnes se déclarant professionnels de santé, non ?


Notes
[1] http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2019/5-6/pdf/2019_5-6_2.pdf.
Bien entendu, prendre cette étude en réréférence ne vaut pas pour nous caution.
Mais nous avons fait le choix de faire nos calculs sur la base des rapports les plus sévères à aujourd'hui. 
[2] Rapport de l'UNICEF : https://www.unicef.fr/sites/default/files/atoms/files/unicef_pollutionair_web.pdf.
[3] Au sens de la définition du mot abondance ici en 2ème position :  https://www.notrefamille.com/dictionnaire/definition/abondance/.



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