Il est donc préoccupant que l'on puisse s'autoriser à penser que la suite de ses propos relève de l'erratisme ?
Nous avons déjà parlé d'incohérence ministérielle en titre de notre article du 24 août dernier, mais à présent cela semble s'aggraver.
Pour mémoire, à l'occasion de l'article en question, nous avions rappelé sa déclaration du 26/03/2018 à l'occasion d'une reunion du Comité Interministériel pour la Santé tenue sous la présidence du Premier ministre : «Un enfant sur 1 000 nait aujourd’hui avec un handicap lié à l’alcoolisme fœtal» (https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/180326-discours_cim_pour_la_sante_du_26_mars_2018.pdf-page 3).
Il semble évident que Mme la ministre parlait de l'ensemble des troubles causés par l'alcoolisation fœtale (TCAF) et non seulement à la forme la plus grave, le syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF)... comme les ultra-alarmiste voudrait le faire dire à son ministère (cf. notre article "Entourloupe").
Il faut reconnaître qu'à l'époque, au mois de mars, l'estimation était incluse dans la "fourchette" de la Haute Autorité de Santé : https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1710823/fr/troubles-causes-par-l-alcoolisation-foetale.
HAS dont Mme Buzyn fut naguère presidente.
Et qu'on peut donc comprendre, voire d'excuser cette sur-évaluation par rapport aux chiffres publiés par Santé Publique France et l'Institut de Veille Sanitaire... lesquels ne seront publiés que plus 4 mois plus tard : http://invs.santepubliquefrance.fr/content/download/149528/544221/version/1/file/synthese_alcoolisation_f%C5%93tale.pdf : «Ainsi, en France, entre 2006 et 2013, 3 207 nouveau-nés (soit une naissance par jour) ont présenté au moins une conséquence liée à l’alcoolisation fœtale dont pour 452 d’entre eux (soit une naissance par semaine) un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF).» (cf. page 5, "DISCUSSION").
Notons bien que l'étude porte sur 8 ans (voir tableau 1, p.3). et que donc, pour cette période la moyenne est de 401/an pour les TCAF de 57/an pour les SAF.
Par contre, tout récemment, c'est 2 jours plus tard que Mme la ministre a commis ce tweet : https://mobile.twitter.com/MinSoliSante/status/905345577931743232.
«Sur les 750 000 naissances/an, on estime que 700 à 3 000 enfants seraient concernés par un syndrome d’alcoolisation fœtale grave» !
Soit entre 14 et 59 fois plus !
Bien sûr le document de SPF&InVS cité ci-dessus indique que «les estimations présentées ici sous‑estiment très probablement l’importance de ce problème de santé publique» (p. 9, dernier paragraphe).
Mais qu'est-ce qui a permis, en 2 jours de déterminer de tels coefficients de correction ?
Coefficients moins importants mais néanmoins tout à fait significatifs en regard des données de la HAS... ou des propos tenus antérieurement par la même personne !
Sans autre commentaire, mais, quand-même, une question au passage : existe-t-il donc des SAF "pas grave" ?
Autre chose
En fait, Mme Buzyn semble aussi peu douée pour prendre connaissance des documents récents (y compris provenant de son administration) que pour prédire l'avenir.
Nous faisons ici allusion aux propos qu'elle tenait début novembre 2015 en tant que présidente de l'Institut National du Cancer : «Nous sommes en face d'une catastrophe sanitaire » !
Référence : http://www.liberation.fr/france/2015/11/10/loi-evin-nous-sommes-face-a-une-catastrophe-sanitaire_1412406.
Bientôt le troisième anniversaire.
À cette occasion, nous verifierons à quel point cette prédiction s'est réalisée en termes de consommation mais aussi d'exportations, lesquelles sont à l'évidence favorisées lorsque les acteurs de l'œnotourisme ne sont pas empêchés de travailler de manière optimale.
Concernant le nombre de décès, il reste peu de temps à
Ce qui lui permettra d'en conclure, comme à l'habitude : «il faut taxer le vin» !
NOTA BENE : cet article a été inclus dans notre dossier "Picto"... puisqu'au bout du compte, c'est de cela qu'il s'agit.
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