lundi 13 mai 2019

Amertume américaine

Voici un bel exemple de "réorientation" d'une information après traversée de l'Atlantique.

Début mai dernier, une équipe de scientifiques en
génétique américains de la Northwestern University (Illinois) publié une étude scores le nom de "A genome-wide association study of bitter and sweet beverage consumption".
En voici l'"abstract" : https://academic.oup.com/hmg/advance-article-abstract/doi/10.1093/hmg/ddz061/5424254#134327539.
Et voici un article du NorthwesternNow en donnant commentaire : https://news.northwestern.edu/stories/2019/05/why-you-love-coffee-and-beer/.
On voit bien que l'objet de la recherche portant sur la raison pour laquelle un grand nombre de personnes éprouvaient du plaisir à consommer des boissons amères ou sucrées, ces 2 saveurs concernant «la plupart des boissons» exceptée l'eau potable. 
Le goût pour l'amertume pouvant être considéré comme «contre-intuitif» ou non-naturel, puisque les enfants ne l'éprouvent absolument pas. 
C'est à ce titre que le café et la bière sont particulièrement cités. 
Même si dans le groupe des boissons au goût amer ont été également inclus thé, jus de pamplemousse, vin rouge et liqueur*.

Bref, ce que l'étude a montré, c'est que les préférences gustatives pour les boissons amères ou sucrées ne sont pas basées sur des variations de nos gènes gustatifs, mais plutôt sur des gènes liés aux propriétés psychoactives de ces boissons.
De CES boissons, notons-le au passage...

Et  maintenant, voyons ce qu'en dit l'AFP de Washington : https://www.france24.com/en/20190502-people-love-coffee-beer-buzz-not-taste-study.
Un commentaire additionnel indique que l'ensemble des résultats obtenus dans cette étude pourraient éventuellement aider les chercheurs à trouver des moyens d'intervenir lorsque les types de consommation deviennent nuisibles à la santé.
Et puis, juste avant de finir, quelques chiffres sur le nombre de maladies et de décès qui seraient liés à l'alcool. 
On peut envoyer à Paris.

Et dès le lendemain, en France, le relais est pris.
Et le vin est associé à la bière et au café dans le titre... et laissé seul sur la photo, juste sous le mot "ivresse" (qui ne figure pas dans l'étude) : https://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/cafe-biere-et-vin-ce-n-est-pas-leur-gout-mais-l-effet-sur-votre-cerveau-qui-vous-attire_3427065.html
Par contre, là, si dans le titre on retourne à la seule bière, le mot "ivresse" est tout de suite plus visible :  https://www.lest-eclair.fr/id63313/article/2019-05-07/la-science-parle-les-gens-aiment-la-biere-pour-livresse-pas-pour-le-gout.
Au premier verre ?
A la première goutte ?

Et le "pompon" pour cet article suisse : https://www.arcinfo.ch/articles/lifestyle/sante/sante-les-genes-ont-parle-on-aime-le-vin-pour-l-ivresse-pas-pour-le-gout-838028...
Plus de bière,  plus de café : l'amertume c'est le vin !
Or, pour nous et selon un avis compétent, lorsqu'un vin rouge est amer, c'est qu'il a un défaut.
Ce qui est quand même assez rare. 
D'ailleurs, dans l'avant-dernier article mentionné, à partir du moment où les caractères sont plus fins et de moins grande taille, il est question de «vin corsé» et de «goût particulier».
Et concernant les liqueurs, nombreuses sont celles dont la saveur s'apparente plutôt au sucré qu'à l'amer, n'est-ce pas ?


Le tour est joué, reste plus qu'à attendre, sous la signature de l'une quelconque de nos vieilles connaissances, la prochaine "étude" sur le thème : «il faut sur-taxer le vin... comme ils disent dans l'Illinois» ?

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