mardi 17 juillet 2018

Sources et Congrès

D'où sortent les chiffres qu'on nous assène ?
Existe-t-il des études cachées ?

Consultons ce communiqué du Ministère des Solidarités : http://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/agnes-buzyn-ministre-des-solidarites-et-de-la-sante-et-stephane-travert (12/04/18).
Il y est notamment indiqué : «on estime que 700 à 1000 enfants sont concernés chaque année par le syndrome d’alcoolisation fœtale».
Et maintenant, voyons ceci : "Alcool et grossesse, parlons-en : guide à l'usage des professionnels par le Ministère  du  Travail,  de  l’Emploi  et  de  la  Santé" (Juin 2011).
http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/alcool_et_grossesse_parlons-en2-3.pdf
Examinons ce qu'on trouve en page 3 du document.
D'abord l'avant-dernière phrase :«En  France,  l’expertise  collective  de  l’Inserm  "Alcool,  effets  sur  la  santé",  publiée  en  2001,  estime  que  700  à 3000  enfants,  sur  les  750000  naissances  annuelles,  seraient  concernés  par  un  SAF grave,  avec  une incidence plus élevée sur l’île de la Réunion, dans le Nord‐Pas‐de‐Calais, en Normandie et en Bretagne.»
Allons voir le document cité : http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/168/expcol_2001_alcool.pdf.
Plus particulièrement les pages concernant la problématique de l'exposition prénatale à l’alcool, de 119 à 164.
Où sont ces chiffres ?
Quelle étude menée en France est-elle censée les démontrer ?
Revenons à la page 3 du "guide à l'usage des professionnels".
Dernière phrase :«Ce que  confirme  l’enquête InVs de 2006‐2008.»
La note de bas de page renvoie à ceci : «Faisabilité  de  la  surveillance  du  syndrome d’alcoolisation  fœtale,  France,  2006‐2008  
Bloch  J.,  Cans  C.,  De  Vigan  C.,  de  Brosses  L.,  Doray  B.,  Larroque  B.,  Perthus  I.  in  Bulletin  épidémiologique  hebdomadaire,  n°  10‐11,  10  mars  2009» (PDF, dernier article).
Là, nous avons, notamment pour l'année 2006 des chiffres portant sur 3 entités géographiques françaises : tableau 2, dernière page. 
Ces 3 entités sont Paris, l'Alsace et le Rhône. 
Respectivement, en 2006 : 2181371, 1815488 (1079013 + 736475) et 1669653 habitants. 
Taux de "SAF strict" pondéré pour 1000 naissances : 0,026%.
Taux de "SAF avec non hypotrophes" pondéré : 0,042%.
Si l'on extrapole à toute la France métropolitaine (ce qui n'est très orthodoxe mais certains ne se gênent pas pour le faire et à partir d'échantillons beaucoup plus réduits) cela nous donne, rapporté aux naissances de 2006 (796800) des chiffres pondérés de : : 
● "SAF stricts" : 207,
● "SAF avec non hypotrophes" : 335.
Toujours trop, d'accord... mais "moins trop".
Plus d'investigations et de commentaires dans les prochains billets.

Congrès
La semaine dernière, à l'occasion de son intervention
dans le cadre du Congrès du Parlement Français reuni à Versailles, le Président de la République a déploré les "inégalités de destin" qui existent en France : http://www.liberation.fr/direct/element/emmanuel-macron-theorise-les-inegalites-de-destin_84302/.
Nous ne pouvons qu'être en accord avec lui, mais tenons à faire remarquer que cette inégalité se superpose très souvent à celle qui concerne l'accès au vin.
À l'"Œnoptimisateur cérébral", à l'"âme française".
Inégalités malheureusement en progression constante. 
Cela notamment pour cause de matraquage œnophobiste et malbouffisant.
Matraquage auquel, malheureusement, de moins en moins de familles parviennent à résister.
Il serait intéressant de mettre en parallèle les courbes illustrant d'une part la croissance du taux d'obésité et d'autre part la baisse du quotient intellectuel moyen.
Cela depuis... disons... 1991.
L'année de la loi Évin !

Nota Bene
Cet article est le deuxième de notre dossier "Picto".


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