D'où sortent les chiffres qu'on nous assène ?
Existe-t-il des études cachées ?
Consultons ce communiqué du Ministère des Solidarités : http://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/agnes-buzyn-ministre-des-solidarites-et-de-la-sante-et-stephane-travert (12/04/18).
Il y est notamment indiqué : «on estime que 700 à 1000 enfants sont concernés chaque année par le syndrome d’alcoolisation fœtale».
Et maintenant, voyons ceci : "Alcool et grossesse, parlons-en : guide à l'usage des professionnels par le Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé" (Juin 2011).
http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/alcool_et_grossesse_parlons-en2-3.pdf
Examinons ce qu'on trouve en page 3 du document.
D'abord l'avant-dernière phrase :«En France, l’expertise collective de l’Inserm "Alcool, effets sur la santé", publiée en 2001, estime que 700 à 3000 enfants, sur les 750000 naissances annuelles, seraient concernés par un SAF grave, avec une incidence plus élevée sur l’île de la Réunion, dans le Nord‐Pas‐de‐Calais, en Normandie et en Bretagne.»
Allons voir le document cité : http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/168/expcol_2001_alcool.pdf.
Plus particulièrement les pages concernant la problématique de l'exposition prénatale à l’alcool, de 119 à 164.
Où sont ces chiffres ?
Quelle étude menée en France est-elle censée les démontrer ?
Revenons à la page 3 du "guide à l'usage des professionnels".
Dernière phrase :«Ce que confirme l’enquête InVs de 2006‐2008.»
La note de bas de page renvoie à ceci : «Faisabilité de la surveillance du syndrome d’alcoolisation fœtale, France, 2006‐2008
Bloch J., Cans C., De Vigan C., de Brosses L., Doray B., Larroque B., Perthus I. in Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n° 10‐11, 10 mars 2009» (PDF, dernier article).
Là, nous avons, notamment pour l'année 2006 des chiffres portant sur 3 entités géographiques françaises : tableau 2, dernière page.
Ces 3 entités sont Paris, l'Alsace et le Rhône.
Respectivement, en 2006 : 2181371, 1815488 (1079013 + 736475) et 1669653 habitants.
Taux de "SAF strict" pondéré pour 1000 naissances : 0,026%.
Taux de "SAF avec non hypotrophes" pondéré : 0,042%.
Si l'on extrapole à toute la France métropolitaine (ce qui n'est très orthodoxe mais certains ne se gênent pas pour le faire et à partir d'échantillons beaucoup plus réduits) cela nous donne, rapporté aux naissances de 2006 (796800) des chiffres pondérés de : :
● "SAF stricts" : 207,
● "SAF avec non hypotrophes" : 335.
Toujours trop, d'accord... mais "moins trop".
Plus d'investigations et de commentaires dans les prochains billets.
Congrès
La semaine dernière, à l'occasion de son intervention
dans le cadre du Congrès du Parlement Français reuni à Versailles, le Président de la République a déploré les "inégalités de destin" qui existent en France : http://www.liberation.fr/direct/element/emmanuel-macron-theorise-les-inegalites-de-destin_84302/.
Nous ne pouvons qu'être en accord avec lui, mais tenons à faire remarquer que cette inégalité se superpose très souvent à celle qui concerne l'accès au vin.
À l'"Œnoptimisateur cérébral", à l'"âme française".
Inégalités malheureusement en progression constante.
Cela notamment pour cause de matraquage œnophobiste et malbouffisant.
Matraquage auquel, malheureusement, de moins en moins de familles parviennent à résister.
Il serait intéressant de mettre en parallèle les courbes illustrant d'une part la croissance du taux d'obésité et d'autre part la baisse du quotient intellectuel moyen.
Cela depuis... disons... 1991.
L'année de la loi Évin !
Nota Bene
Cet article est le deuxième de notre dossier "Picto".
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