lundi 23 janvier 2017

Arguments (1)

Suite de notre article "Rancune"

Vendredi dernier, on apprenait que la fédération des grands vins de Bordeaux montait au créneau contre le pervers et sournois projet ministériel visant à dégrader de manière accrue l'esthétique des étiquettes :  http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/des-viticulteurs-bordelais-entrent-en-guerre-contre-le-logo-femme-enceinte_1871236.html.
 
Nous partageons bien évidemment la crainte de M. Bernard Farges, représentant les Bordeaux et Bordeaux supérieur, de voir cette démarche aller jusqu'à ce que soit imposé le modèle "paquet de cigarettes".
Nous avons noté également que M. Hervé Grandeau, président de la FGVB, attirait l'attention sur le fait qu'aucune étude sur la consommation d'alcool par les femmes enceintes depuis la mise en place de ce logo n'existe. Ajoutant : «On ne sait pas si ça marche».

Nous allons démontrer que ça ne marche pas.

Effectivement, comme le dit M. Grandeau, nos adversaires sont bien incapables de produire une quelconque preuve de l'efficacité du dispositif.
Cela parce qu'il a été soigneusement évité de rendre public une quelconque étude sérieuse portant sur ce sujet.
Mais la vérité, nous savons bien que certains la connaissent mais qu'ils n'en font état qu'au sein de milieux fermés.

Nous avons en notre possession le compte-rendu de la dernière réunion plénière du regretté Conseil de Modération et Prévention, que nous pouvons mettre à disposition des lecteurs qui le demanderaient.
Citons le Professeur Michel Delcroix : « Le constat est que le nombre d'enfants qui naissent avec un syndrome d'alcoolisation fœtale ou les effets de l'alcoolisation fœtale augmente ».
Or il s'agit là d'une personnalité éminemment compétente puisque ce gynécologue-obstétricien est le président du conseil scientifique de l'APPRI (Association Périnatalité Prévention Recherche Information) : http://www.appri.asso.fr/appri-adherents/appri/conseil-scientifique.



Il est important de bien noter que cette réunion plénière eut lieu le 13 septembre 2012, c'est-à-dire pratiquement 6 ans après la publication de l'arrêté du 2 octobre 2006 relatif aux modalités d'inscription du message à caractère sanitaire préconisant l'absence de consommation d'alcool par les femmes enceintes sur les unités de conditionnement des boissons alcoolisées" : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000422967&categorieLien=id.
 
On peut donc affirmer sans crainte que l'apposition imposée du logo sur les étiquettes n'a pas atteint son objectif.
 
Certains iront même jusqu'à affirmer qu'elle a été contre-productive.
Pour des raisons dont nous reparlerons.
Nos adversaires, eux, objecteront que si ça n'a pas marché ou si la situation s'était aggravée, en l'occurrence entre 2006 et 2012, c'est justement parce que le logo était trop petit, pas assez visible.
Mais quand même... il est en tout état de cause plus visible qu'avant d'exister c'est à dire avant 2006 !
Non ?


                                                        (À suivre)

Addendum culturel
 
Très intéressant et salutaire !
Il faut noter la publication des actes du colloque organisé l'an dernier à Hyères sous les auspices de la chaire UNESCO culture et traditions du vin (Journées Méditerranéennes Vin et Nutrition) :


Toutes les informations ici 




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