lundi 21 septembre 2015

Magie et historiens

Il existe vraiment une magie du vin !
Une magie unificatrice...

La semaine dernière, les sénateurs ont voté par 287 voix contre 33 (87,5%, pas d'abstention) pour l'introduction dans la loi de la clarification tant espérée de la loi Évin.
À l'heure où, dans notre pays, de graves fractures apparaissent parfois, existe-t-il beaucoup d'autres thèmes qui réunissent autant les français ?

En l'occurrence, on ne peut pas contester que les sénateurs ont su traduire une opinion populaire aussi authentiquement partagée !
Pratiquement à l'identique puisque pour 87% des français le vin est symbole d'authenticité et de partage : http://www.vinetsociete.fr/les-francais-et-le-vin-barometre-ifop.

Et, lors du débat, les propos des sages du Palais du Luxembourg montraient qu'ils avaient en partage une authentique sincérité.
Sincérité peut-être beaucoup moins manifeste en ce qui concerne Mme la ministre de la Santé.

Pourquoi ce doute  ?
Lorsque M. Courteau, infatigable défenseur du vin dit, en concluant son intervention de présentation de l'amendement «cet amendement est identique, à la virgule près, à celui qui avait été présenté par le Gouvernement lors de la discussion de la loi Macron», il a tout à fait raison.
La preuve, voici le texte soumis et les débats consécutifs : http://www.senat.fr/seances/s201509/s20150915/s20150915008.html.

Autre historique combattant, M. Gérard César précisera ensuite : «un amendement à ce même texte, présenté par le Gouvernement, a ensuite été adopté par l’Assemblée nationale en nouvelle lecture. C’est le dispositif de ce dernier amendement que nous proposons d’adopter aujourd’hui dans le cadre du projet de loi santé...».

Le même amendement, vraiment ?
Présenté par le Gouvernement, vraiment ?
Tout à fait. La preuve : http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/2866/AN/1195.asp.

D'ailleurs, Mme Catherine Deroche, corapporteur de la Commission des Affaires sociales a pris bien soin de préciser que cette disposition «fait bien référence au code de la santé publique puisqu’elle tend à rajouter, après l’article L. 3323-3 de ce code, un article L. 3323-3-1 rédigé conformément à la volonté du Gouvernement, exprimée lors de l’examen de la loi Macron».
Après avoir rappelé, s'agissant de ce même texte, que «en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale, le Gouvernement a, à son tour, fait adopter un amendement légèrement différent, dont la rédaction lui semblait meilleure. Le Sénat a ensuite adopté cette disposition en nouvelle lecture, mais le Conseil constitutionnel l’a finalement censurée.»

Alors ?
Alors on reste un peu perplexe quand par la suite on assiste à cet échange, toujours à propos du même texte :
M. Gérard César. «C’est le Gouvernement qui l’a introduit !»
Mme Marisol Touraine, ministre. «Non ! Ce sont les parlementaires !»

Mme Touraine aurait-elle subi une défaillance de mémoire ?
Dans ce cas, nous ne pourrions que lui conseiller la lecture de cette récente étude démontrant l'intérêt en la matière du resvératrol (célèbre polyphénol contenu dans le vin) : http://www.sciencedaily.com/releases/2015/02/150204184230.htm.
De quoi ré-ensoleiller son alimentation quotidienne, n'est-ce pas ?

En tout état de cause, nous sommes amenés à poser une question à tous les historiens qui peuvent avoir connaissance des faits que nous venons d'évoquer : a-t-on déjà vu dans l'histoire un ou une ministre d'un gouvernement s'opposer au nom du gouvernement à un texte élaboré... par ce même gouvernement ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire