jeudi 22 janvier 2015

Ceci n’est pas une caricature

D'emblée, pour éviter tout fâcheux malentendu éventuellement assorti de conséquences désagréables, nous tenons à préciser que ceci n'est pas une caricature. .

En fait, il s'agit d'un portrait qui représente le poète mystique Omar Ibn al Faridh auteur du magnifique «Éloge du vin». .

Nous aurions pu parler aussi de bien d'autres auteurs orientaux de poèmes célébrant le vin ainsi par exemple qu'Abū Nuwās (577/632), libertin hétérodoxe par ailleurs.
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Mais, bien sûr, il est hors de question d'oublier l'immense Omar Kayyam (1048/1131), non seulement poète mais également philosophe, mathématicien, astronome et savant en bien d'autres matières.
«Un peu de vin vaut mieux pour moi que le royaume
De tous les rois défunts et mieux que tous leurs trônes»,
déclarait-il.
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Ou :
 «Bois du vin… c’est lui la Vie éternelle,
C’est le trésor qui t’est resté des jours de ta jeunesse».
Ou aussi :
«Puisque la vie passe :  qu’est-ce que Bagdad et Balk ?
La coupe une fois pleine, qu’importe son amertume et sa douceur .Bois du vin, car souvent après ton départ et le mien, cette même Lune

Passera du dernier jour du mois au premier, du premier au dernier.»
Ou encore :
«Personne ne peut passer derrière le rideau qui cache l’énigme ;
Nul esprit ne sait ce qui vit sous les apparences.Sauf au cœur de la terre, nous sommes sans asile…Bois du vin ! ignores-tu qu’à de tels discours il n’y a pas de fin ?»

Un dernier pour la route :
«Lorsque je serai mort, lavez-moi au jus de la treille;
au lieu de prière, chantez sur ma tombe les louanges de la coupe et du vin,
et si vous désirez me retrouver au jour dernier,
cherchez-moi sous la poussière du seuil de la taverne.»
En cette époque, des contrées où vivaient ces œnophiles lumineux, émanait un jaillissement civilisateur qui irriguait le monde. [1]
Cette concomitance, était-ce une coïncidence ? [2].
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Puis, dans le cheminement vers la Renaissance sans laquelle l'humanité n'aurait pas connu le Siècle des Lumières, en Andalousie, vint Averroës (1126/1198) qui joua un rôle majeur... jusqu'à ce qu'il soit condamné à l'exil par le calife Al-Mansûr.
Lequel fit alors interdire la philosophie, les études, les livres et... la vente de vin.
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C'est donc ensuite en Catalogne et en Occitanie que la marche vers l'humanisme pu se poursuivre...
Mais des Colonnes d'Hercule au pays d'Avicenne et plus loin encore, de féconds îlots d'humanisme œnophile subsistèrent partout : Ibn al Faridh, par exemple, vécu de 1181 à 1234.
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De nos jours, il en existe encore : à eux toute notre solidarité ! [3]
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[1] En ces temps là, les sciences faisaient florès. Par exemple :
- au IXe siècle, le mathématicien de langue arabe Al Kashi généralisa le théorème de Pythagore.
- les médecins traduisaient les textes et adoptaient les méthodes dHiippocrate qui avait coutume' de dire : «Le vin est une chose merveilleusement appropriée à l'homme si, en santé comme en maladie, on l'administre avec à propos et juste mesure, suivant la constitution individuelle».
[2] Pour tâcher de répondre à cette question, on pourra consulter notre article "Psychoactivité positive".
[3] Bien sûr, en France, nous eûmes aussi nos écrivains et poètes du vin comme Victor Hugo, Baudelaire ou Colette, mais c'était pour eux un exercice beaucoup moins compliqué.
Enfin.... ça c'était avant l'ANPAA !

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