lundi 6 octobre 2014

Vapotage

«Mais enfin, se demandera sans doute le lecteur, quel rapport avec le vin ?»

Aucun concernant les produits, c'est évident.
 Par contre, ce qui est inquiétant c'est la raison pour laquelle l'usage de la cigarette électronique va être interdit dans les lieux publics potentiellement fréquentés par des jeunes.
Il s'agit, nous dit-on, d'éviter qu'elle devienne «une porte d’entrée vers le tabagisme».
 Voir page 4 : http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/250914_-_Discours_Marisol_Touraine_-_PNRT.pdf.


Notons au passage que sa vente est déjà interdite aux mineurs, lesquels ne sont donc pas censés l'utiliser.
 Même régime, finalement que le tabac... et l'alcool.
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En fait, ce qui semble vouloir être évité, c'est que des adultes "vapotent" devant des jeunes et, par l'exemple, les dirigent ainsi vers cette «porte d’entrée».
 Une éventualité au sujet de laquelle les tabacologues ne sont pas tous d'accord, loin s'en faut.
Exemple : http://www.lepoint.fr/sante/interdire-la-cigarette-electronique-dans-les-lieux-publics-c-est-criminel-19-06-2014-1837794_40.php (à noter cette phrase en réponse à la première question : «Marisol Touraine, notre ministre de la Santé, n'est autre qu'un sous-marin de l'industrie pharmaceutique»).
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Mais, au titre de l'optique spécifique qui est la nôtre, ce qui nous inquiète n'est pas la controverse sur ce point mais bien que cette mesure constitue UN PRÉCÉDENT DANGEREUX !
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En effet, il semble bien qu'elle sera applicable dans les bars et... les restaurants.
 Alors qui nous dit que, s'appuyant sur la même logique, le vin ne sera pas un jour concerné ?
Le raisonnement serait le suivant : «pour les mineurs attablés, voir leurs parents ou d'autres clients accompagner leur repas d'un bon cru constitue une porte d'entrée vers l'alcoolisme» !
Alarmisme excessif ?
 N'oublions pas que les prohibitionnistes sélectifs qui hantent les couloirs du Ministère de la Santé nous ont depuis longtemps largement démontré leur expertise en stratégies du type "fil en aiguille".
On le voit bien en matière de taxation.
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Par contre, dans le même temps, bien qu'elles soient plus dangereuses que les boissons sucrées selon les conclusions du Fonds Mondial de Recherche (cf. aussi 2° remarque ci-dessous), les boissons sucrées peuvent continuer à développer de vastes campagnes publicitaires dans différents médias et notamment à la télévision... où l'on peut aussi voir des films ou séries parfois d'une extrême violence ou morbidité.
 Mais dans ces cas là, aucun problème de «porte d'entrée» ne semble encore avoir été identifié...
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Remarques
  1) Parmi les recommandations émises le 25 avril 2014, par le Haut conseil de la santé publique, la mesure d'interdiction ci-dessus évoquée ne figurait pas :
http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=419.
  2) Rappelons que si, selon le Centre d'épidémiologie sur les causes de décès, les maladies chroniques du foie tuaient plus que le diabète sucré il y a 1/4 de siècle, aujourd'hui les proportions sont inversées.
Alors actuellement où est l'urgence ?
  3) Pour le Huffington Post du 30 mai dernier (cf. photo), «il s'agit là d'une victoire des laboratoires pharmaceutiques sur les partisans de la cigarette electronique.».
Une conclusion semblable à celle que nous avions indiquée dans notre article précédent (voir 2° considération).

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