vendredi 27 juillet 2018

Sources et dérive

Suite à notre article précédent (Sources et Congrès), nous proposons aujourd'hui un document nettement
plus récent (2016) : http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/6816/Communication_I-1.html.
Et appelons tout particulièrement l'attention des lecteurs sur le paragraphe :
"Importance sanitaire d’un problème sociétal méconnu : épidémiologie, conscientisation et prévention. Prévalence du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) et de l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF)".
Notamment sur le sous-chapitre "En France".
Concernant l'étude "Bloch et coll., 2009" que nous avons évoquée la semaine dernière, que nous dit-on ?
Qu'elle a été «menée auprès de cinq départements», d'abord. 
Et qu'«à l’issue de cette étude, seuls 12 nouveau-nés ont été diagnostiqués et confirmés porteurs du SAF à 9 mois et 17 qualifiés de « cas douteux » ou potentiellement porteurs des TCAF».
Sur 5 départements !
Une étude réalisée «entre 2006 et 2008» : 2 ans !
Bien sûr, on va nous parler de «sous-estimation», de «difficultés méthodologiques propres au système de surveillance "passive" et à une faible mobilisation des services hospitaliers»...
Mais les chiffres sont là.

Dérive
Voir ce document daté du 27 novembre 2017 et signé par
Gérald Darmanin,   Ministre de l'Action et des Comptes publics : https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/Espace_Presse/darmanin/20171127-DP-ESSOC.pdf.
À la page 12 : « La  fin  des  sur-transpositions : le droit européen est exigeant et partagé. Le transposer dans notre droit est une obligation, le sur-transposer est une dérive. De nombreuses exceptions permises par l’Union européenne ne le sont pas en droit français. Nous savons que  la sur-transposition nourrit injustement le sentiment anti-européen, il est donc  crucial de s’y attaquer. Sans compter qu’ajouter des contraintes pour les seuls citoyens français et entreprises de l’hexagone, c’est se pénaliser.   
Stopper le flux : interdiction par principe  toute nouvelle sur-transposition. 
S’attaquer au stock : une revue des sur-transpositions à engager ministère par ministère.»
Concernant la façon dont le vin est traité en France, est-elle conforme à la pratique européenne dans son ensemble ?
N'y a-t-il pas «dérive» ?
Le gouvernement va-t-il «stopper le flux» et «s’attaquer au stock» ?
«Ministère par ministère» ?

Nota Bene
Cet article figure dans notre dossier "Picto" (nº3).
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mardi 17 juillet 2018

Sources et Congrès

D'où sortent les chiffres qu'on nous assène ?
Existe-t-il des études cachées ?

Consultons ce communiqué du Ministère des Solidarités : http://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/agnes-buzyn-ministre-des-solidarites-et-de-la-sante-et-stephane-travert (12/04/18).
Il y est notamment indiqué : «on estime que 700 à 1000 enfants sont concernés chaque année par le syndrome d’alcoolisation fœtale».
Et maintenant, voyons ceci : "Alcool et grossesse, parlons-en : guide à l'usage des professionnels par le Ministère  du  Travail,  de  l’Emploi  et  de  la  Santé" (Juin 2011).
http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/alcool_et_grossesse_parlons-en2-3.pdf
Examinons ce qu'on trouve en page 3 du document.
D'abord l'avant-dernière phrase :«En  France,  l’expertise  collective  de  l’Inserm  "Alcool,  effets  sur  la  santé",  publiée  en  2001,  estime  que  700  à 3000  enfants,  sur  les  750000  naissances  annuelles,  seraient  concernés  par  un  SAF grave,  avec  une incidence plus élevée sur l’île de la Réunion, dans le Nord‐Pas‐de‐Calais, en Normandie et en Bretagne.»
Allons voir le document cité : http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/168/expcol_2001_alcool.pdf.
Plus particulièrement les pages concernant la problématique de l'exposition prénatale à l’alcool, de 119 à 164.
Où sont ces chiffres ?
Quelle étude menée en France est-elle censée les démontrer ?
Revenons à la page 3 du "guide à l'usage des professionnels".
Dernière phrase :«Ce que  confirme  l’enquête InVs de 2006‐2008.»
La note de bas de page renvoie à ceci : «Faisabilité  de  la  surveillance  du  syndrome d’alcoolisation  fœtale,  France,  2006‐2008  
Bloch  J.,  Cans  C.,  De  Vigan  C.,  de  Brosses  L.,  Doray  B.,  Larroque  B.,  Perthus  I.  in  Bulletin  épidémiologique  hebdomadaire,  n°  10‐11,  10  mars  2009» (PDF, dernier article).
Là, nous avons, notamment pour l'année 2006 des chiffres portant sur 3 entités géographiques françaises : tableau 2, dernière page. 
Ces 3 entités sont Paris, l'Alsace et le Rhône. 
Respectivement, en 2006 : 2181371, 1815488 (1079013 + 736475) et 1669653 habitants. 
Taux de "SAF strict" pondéré pour 1000 naissances : 0,026%.
Taux de "SAF avec non hypotrophes" pondéré : 0,042%.
Si l'on extrapole à toute la France métropolitaine (ce qui n'est très orthodoxe mais certains ne se gênent pas pour le faire et à partir d'échantillons beaucoup plus réduits) cela nous donne, rapporté aux naissances de 2006 (796800) des chiffres pondérés de : : 
● "SAF stricts" : 207,
● "SAF avec non hypotrophes" : 335.
Toujours trop, d'accord... mais "moins trop".
Plus d'investigations et de commentaires dans les prochains billets.

Congrès
La semaine dernière, à l'occasion de son intervention
dans le cadre du Congrès du Parlement Français reuni à Versailles, le Président de la République a déploré les "inégalités de destin" qui existent en France : http://www.liberation.fr/direct/element/emmanuel-macron-theorise-les-inegalites-de-destin_84302/.
Nous ne pouvons qu'être en accord avec lui, mais tenons à faire remarquer que cette inégalité se superpose très souvent à celle qui concerne l'accès au vin.
À l'"Œnoptimisateur cérébral", à l'"âme française".
Inégalités malheureusement en progression constante. 
Cela notamment pour cause de matraquage œnophobiste et malbouffisant.
Matraquage auquel, malheureusement, de moins en moins de familles parviennent à résister.
Il serait intéressant de mettre en parallèle les courbes illustrant d'une part la croissance du taux d'obésité et d'autre part la baisse du quotient intellectuel moyen.
Cela depuis... disons... 1991.
L'année de la loi Évin !

Nota Bene
Cet article est le deuxième de notre dossier "Picto".


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lundi 9 juillet 2018

Samson

Ainsi donc, Mme Buzyn , Ministre de la Santé, annonçait le 26 juin dernier la prochaine mise en place d'une indication du danger de l'alcool pour les femmes enceintes : https://www.francetvinfo.fr/sante/grossesse/un-logo-zero-alcool-pendant-la-grossesse-sur-toutes-les-bouteilles-annonce-agnes-buzyn_2820555.html.
«Un logo zéro alcool pendant la grossesse sur toutes les bouteilles.
«C'est pour, je dirais, la fin de l'année,»

                                 https://m.youtube.com/watch?v=3eU0bYiQRQc
En oubliant ou feignant d'oublier que ce logo existe déjà depuis presque 12 ans.
Depuis un arrêté du 2 octobre 2006 exactement : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000422967&dateTexte=&categorieLien=id.
Mais sans doute sous-entendait-elle que si elle ne l'avait pas vu c'est qu'il n'était pas suffisamment visible.
Ét qu'elle le veut beaucoup plus gros, beaucoup plus coloré, bien "mieux placé".
Beaucoup plus stigmatisant, beaucoup plus défigurant pour des étiquettes qui sont parfois de véritables œuvres d'art...

Nous reviendrons plus tard sur le fond de cette menace, mais pour l'heure, commençons par faire justice d'une
référence bien souvent citée et qui concerne Samson, une figure biblique. 
Exemple : https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sante/Alcool-grossesse-longue-histoire-2018-04-03-1200928637.
On nous dit qu'il s'agit là d'un combat qu'«Agnès Buzyn n’est pas la première à mener. "Désormais prends bien garde ! Ne bois ni vin, ni boisson fermentée (…). Car tu vas concevoir et tu enfanteras un fils", disait déjà, dans l’Ancien Testament, l’ange de ­Yahvé à la future mère de ­Samson.»
Mais de nombreuses années de combat nous ont appris à aller à la source des arguments qui nous sont opposés. 
Dans ce cas, il s'agit de "Juges, chapitre 13" : http://www.torah-box.com/torah-pdf/neviim/juges/13.html.
On ne peut nier que l'ange enjoint à l'épouse de Manoah, la future mère de Samson, de ne boire « ni vin ni autre liqueur enivrante» (13,4).
Il ira même jusqu'à indiquer à Manoah lui-même : «elle ne mangera rien de ce que produit la vigne» (13,14) !
Et qu'«elle s’abstiendra de tout mets impur»...
Mais il faut bien comprendre que si l'ange a pris soin de venir exprimer ces préconisations auprès de ce couple, c'est que le cas de leur futur enfant est tout à fait exceptionnel !
En effet, l'enfant à naître «doit être un Naziréen consacré à Dieu dès le sein maternel» (13,5).
Or, il est clair que les lois du naziréat sont extrêmement strictes pour ceux à qui elles s'appliquent, la plupart du temps de manière temporaire et volontaire.
Il convient notamment «que le nazir ne boive pas de vin, ni un mélange contenant du vin, ni de vinaigre fait partir de ces produits, qu’il ne mange pas de raisins frais, qu’il ne mange pas de raisins secs, qu’il ne mange pas de pépins [de raisins], qu’il ne mange pas les peaux [de raisins]...» : https://fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/898698/jewish/Chapitre-Premier.htm.
Mais cela ne concerne qu'un très faible nombre de personnes au cours des millénaires !
Et, in utero, un seul : Samson, cas biblique vraiment très particulier. 
Unique, tous "testaments" confondus. 
À l'inverse,  depuis des siècles,  un grand nombre de familles bénéficient dans leur intégralité des bienfaits du "divin breuvage" à l'occasion des rituels de Qiddouch, Chabbat, Pessah, Pourim...
Et les enfants qui en sont issus ne semblent pas être (voir notre article du 12/02/2012) ceux qui font preuve des moindres capacités cognitives ni du pire comportement social...
Vont-elle être critiquées, ces familles ?
Montrées du doigt ?
Dernière question concernant ce sujet : existe-t-il beaucoup de mères qui souhaitent à leur enfant le dessin de Samson, s'achevant tel celui d'un kamikaze aveugle : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Samson#La_chute_de_Samson ?
Aveuglement et auto-destruction : des mots qui font penser au comportement de ceux qui s'obstinent à dénigrer l'un des atouts économiques majeurs de leur pays... 
Mais dont la plupart des grandes figures du monothéisme abrahamique ont très probablement été préservées.
L'ange du Seigneur s'étant abstenu de se manifester auprès de leurs géniteurs préalablement à leur naissance... du moins en injonction explicitement prohibitionniste !

Autre chose
Dans l'article de "La Croix" ci-dessus référencé, comme dans beaucoup d'autres auparavant, il est rappelé que«chez les Grecs à Sparte, il était interdit aux époux l’usage du vin pendant leur nuit nuptiale pour éviter les malformations chez l’enfant à venir». 
Au delà du fait qu'il s'agit là d'une recommandation destinée aux 2 conjoints et ne portant que sur un court laps de temps, réalisons que c'est bien de cela qu'il s'agit : imposer le modèle spartiate (https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/spartiate/74046)!
Nous, nous préférons Athènes, la démocratie, l'art, les philosophes et... le "Banquet" de Platon !
Banquet au cours duquel la réflexion était favorisée par l'œnoptimisateur cérébral le plus connu depuis la nuit des temps. 
Nota Bene : en grec ancien, banquet se dit συμπόσιον (symposion).
Pour en savoir plus sur l'origine de ce mot :  https://fr.m.wiktionary.org/wiki/symposion#Étymologie.


Nota Bene
Cet article sera le premier de notre dossier "Picto".

mercredi 4 juillet 2018

Culte et nature

Peu de médias en ont parlé, mais la semaine dernière s'est produit à l'Assemblée Nationale un fait qui nous amène à opérer une sorte de "coming out" !
En effet les associations à but cultuel ont été retirées des listes de représentants d'intérêts (lobbies).
Voir la discussion sur les articles numeros 35 et 139 portant sur l'article 38 : http://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2017-2018/20180287.asp.
Et cela selon la volonté du gouvernement.
Gouvernement, bien sûr, composé de différents ministère. 
Dont celui de la Santé. 
Or, il est temps de l'avouer : nous sommes de religion œnolâtre !
Ce qui signifie que nous nous inscrivons dans le culte du vin, lequel pour nous, vu de la foi, n'est pas un breuvage comme les autres.
Ce culte syncrétise de très antiques ferveurs sacrées.
Ferveurs largement exprimées depuis Osiris jusqu'à Paul de Tarse...
En passant, bien sûr, par Dyonisos et la Torah.
Il serait donc de bon aloi que "certains" cessent de nous traiter de «lobby».
Ne serait-ce que pour se conformer à la volonté des legislateurs représentants du peuple... et éviter le courroux divin !

Il est bien évident qu'employer le terme «lobby de l'alcool»  s'inscrit dans le cadre d'une guerre sémantique.
Le lecteur, bien sûr, l'aura compris. 
Et c'est au titre de cette guerre que les œnophobistes tentent d'imposer le mot «alcooliers» pour parler des vignerons, cavistes, sommeliers, etc...
Une manœuvre que nous avons décelée il y a une dizaine d'années : https://www.unaf.fr/spip.php?article7815.
Et le clou, depuis lors, ne cesse d'être enfoncé. 
Jusqu'à très récemment : voir notre article "Sémantique".
Mais jusques ici, aucun ministre de la Santé n'avait osé leur emboîter le pas. 
C'est désormais chose faîte.
Voir les premiers propos rapportés de Mme Agnès Buzyn : https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/zero-alcool-pendant-la-grossesse-message-renforce-sur-les-bouteilles_2020458.html.
Bien entendu, nous ne saurons nier que le vin contient des alcools en quantité nombreuse.
Dont par exemple l'alcool homovanillique, bon pour la santé
Mais ce que ces gens là font semblant d'ignorer, c'est que ces alcools-là, ce ne sont les vignerons qui en sont les créateurs : ils sont produits par la nature... et c'est donc Dame Nature qui est "alcoolière" !

Autre chose (quoique)
À l'attention de l'INCa : https://www.rtflash.fr/peu-vin-rouge-contre-cancer-prostate/article.

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