mercredi 30 septembre 2015

Bien sûr que si !

À la lecture de notre article précédent, le lecteur critique est en droit de nous faire observer : «vous sembler tirer une nouvelle sonnette d'alarme alors qu'en réalité il n'existe aucun motif d'inquiétude avéré».

Aucun motif d'inquiétude avéré ?
Bien sûr que si !
La semaine dernière, une campagne était lancée par une association qui s'intitule "40 millions d'automobilistes" (laquelle ne comporte évidemment pas 40 millions d'adhérents).
Le thème de cette campagne était bien résumé par un autocollant vendu à la modique somme de 2€ et dont voici ci-contre la reproduction.
Immédiatement, une partie des médias clamait que cette association proposait «d"abaisser le taux d'alcoolémie à 0,2 grammes par litre de sang» :
Tout récemment, M. Pierrre Chasseray, délégué général de cette structure, tenait à préciser : «Je n’ai jamais plaidé pour un taux d’alcoolémie de zéro. J’ai cherché dans tout le dossier de presse, il n’est dit nulle part que l’association est favorable au taux zéro. Par ailleurs, je me suis souvent exprimé dans les médias pour dire que le taux zéro ne voulait rien dire : le corps humain sécrète naturellement de l’alcool. »
http://www.lavigne-mag.fr/actualites/prevention-le-zero-alcool-au-volant-fait-du-bruit-110116.html#8mKPXh1CvYvO3jUz.99

Déjà, on peut relever une contradiction entre ces propos et la teneur de ceux que comporte l'autocollant.
Et puis... on peut aussi subodorer une astuce diplomatique basée sur une certaine ambiguïté.
En effet, ce dont il pourrait être question au cours du Conseil National de la Sécurité Routière qui se tient vendredi n'est pas de ramener la limite légale à 0 mais bien à 0,20.
Une mesure déjà en application depuis le 1° juillet dernier pour les conducteurs en période probatoire et cela à titre expérimental.
Avec les premiers résultats que l'on connaît :  http://honneurduvin.vitisphere4.vitisphere.com/bien-sur-que-non/.
D'autre part, on voit bien que sur son site, en dessous du pavé indiquant «je commande l'autocollant» l'association de M. Chasseray fait état d'un sondage fort opportunément réalisé quelques jours auparavant de la manière suivante : «63% des français sont pour l'abaissement du taux légal d"alcoolémie».
Voir : http://www.jesuisunheros-jerouleazero.com/.
Mais quel est la motivation derrière cette manœuvre ?
Il faut savoir que les membres siégeant au comité d'experts du CNSR n'ont jamais été demandeur de l'abaissement du taux légal d'alcoolémie, y compris pour les conducteurs titulaires d'un permis en période probatoire.
Voir dernier chapitre : http://www.lemonde.fr/securite-routiere/article/2015/01/26/securite-routiere-des-mesures-tous-azimuts_4563895_1655513.html.
Ils ne jugeaient pas cette disposition comme potentiellement efficace et les premiers résultats de l'expérimentation en cours les confortera dans cette opinion.
Par contre, ils s'étaient tous accordés pour réclamer une réduction de la vitesse maximum comme l'indique cet extrait d'article :
«Ils estiment en effet que le gouvernement a commis une grave erreur en refusant d’abaisser de 90 km/h à 80 km/h la vitesse sur les routes à double sens dépourvues de séparateur médian, où 2 000 personnes sont tuées chaque année. Cette mesure aurait permis de sauver de 350 à 400 vies par an, au moment où la mortalité repart à la hausse, après une baisse continue de douze ans. Le 16 juin 2014, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait rejeté toute généralisation de cette disposition, que l’association 40 Millions d’automobilistes juge impopulaire. Il lui avait préféré une "expérimentation sur des segments très accidentogènes", qui n’a pas encore démarré, un an plus tard.».
Article complet : http://www.lemonde.fr/securite-routiere/article/2015/05/10/securite-routiere-la-limitation-de-la-vitesse-a-80-km-h-experimentee-des-cet-ete_4630723_1655513.html#pUL4H8vvKWZ3VO7d.99.
  Au bout du compte, parce qu'il fallait faire quelque chose, on a eu l'inefficace mesure expérimentale de réduction de l'alcoolémie pour les jeunes conducteurs.
Article lié : http://www.lemonde.fr/securite-routiere/article/2015/03/17/deux-experts-demissionnent-du-conseil-national-de-la-securite-routiere-qu-ils-jugent-en-perdition_4594947_1655513.html.
Comme on vient de le voir, l'association 40 millions d'automobilistes est particulièrement mobilisée contre le projet d'abaissement de toute limitation de vitesse.
D'ailleurs, juste avant sa campagne "héros-zéro" elle avait lancé une pétition concernant cette perspective : http://www.nonalabaissedeslimitationsdevitesse.com/.
Ne peut-on penser qu'il s'agit en l'occurrence d'utiliser la thématique de la réduction du taux d'alcoolémie comme un leurre pour détourner les esprits de la véritable proposition des experts ?
Et de donner "du grain à moudre" au CNSR afin que celui-ci ait quand même, à l'issue de sa prochaine séance plénière, une mesure réductrice et gratuite à présenter à l'opinion ?
En camouflant le fait que si l'alcool, effectivement, peut être cause d'accidents mortels, c'est dans la quasi-totalité des cas lorsque le conducteur présente un taux d'alcoolémie très largement supérieur aux limites déjà existantes...
Et que le Royaume Uni, beaucoup moins sévère en matière de taux d'alcoolémie tolérée (page 3) connaît un nombre de tués sur la route par millions d'habitants 2,5 fois moins élevé que la France : http://www.ireb.com/sites/default/files/focus/Focus%20n7.pdf !
                                                                                    (À suivre)

Petit supplément
On peut voir ici M. Chasseray en décembre 2014 combattre les radars "double-face" en utilisant le même principe d'argumentation :
Question : est-il bien élégant, pour se sortir d'affaire, de "faire porter le chapeau aux lampistes" ?

mardi 29 septembre 2015

Bien sûr que non !

Si une mesure a été prise à l'égard d'une partie d'une population considérée comme particulièrement sensible et cela à titre expérimental.
Si ladite mesure s'avère très rapidement inefficace pour ne pas dire contre-productive. Doit-on la généraliser à l'ensemble de ladite population ?

«Bien sûr que non» répondra sans nul doute toute personne sensée à laquelle cette question aura été posée !

Vendredi prochain, 2 Octobre,  le Conseil National de la Sécurité Routière sera réuni en séance plénière.
La fois précédente, c'était le 11 mai dernier, réunion à la suite de laquelle, concernant les conducteurs novices, la limite d’alcool autorisée au volant est passé de 0,5 g/l à 0,2 g/l d’alcool dans le sang, et cela à compter du 1º juillet dernier : http://www.securite-routiere.gouv.fr/medias/espace-presse/publications-presse/a-partir-du-1er-juillet-2015-les-conducteurs-novices-ne-peuvent-plus-boire-d-alcool-avant-de-conduire.
Au motif notamment que «les conducteurs novices sont impliqués dans ¼ des accidents mortels sur la route».

Donc,  récapitulons, pendant les 6 premiers mois de l'année en cours,  cette mesure ne s'appliquait pas à l'inverse de ce qui s'est produit les 2 mois suivants, soit juillet et août.

Eh bien on constate qu'en juillet le nombre de tués sur la route a augmenté de 19, 2% par rapport à juillet 2014, soit 58 morts de plus : http://www.preventionroutiere.asso.fr/Fil-d-information/Aout-2015/Juillet-2015-hausse-inquietante-du-nombre-de-tues/(redirect)/0.
Et en août,  encore 9, 5%, soit 29 personnes de plus qu'en 2014 : http://www.preventionroutiere.asso.fr/Fil-d-information/Septembre-2015/Aout-2015-encore-une-hausse-du-nombre-de-tues-sur-les-routes.
Soit une hausse totale de 87 tués.
Soit 88% du total depuis le début de l'année !
Les mois de juillet et d'août, ceux pendant lesquels la mesure s'appliquait, ont donc été, en terme d'augmentation du nombre de tués, en moyenne 22 fois plus alarmants que les 6 permis mois de l'année, ceux pendant lesquels elle ne s'appliquait pas !

                                                                                          (À suivre)

Articles liés
"Le bouc émissaire habituel"
"Barbier, la triche"

Arguments toujours valables
Ceux des parlementaires amis du vin : http://www.vitisphere.com/blogs/media/blogs/blog//PJ1_LI12_Taux_alcoolemie.pdf.

lundi 21 septembre 2015

Magie et historiens

Il existe vraiment une magie du vin !
Une magie unificatrice...

La semaine dernière, les sénateurs ont voté par 287 voix contre 33 (87,5%, pas d'abstention) pour l'introduction dans la loi de la clarification tant espérée de la loi Évin.
À l'heure où, dans notre pays, de graves fractures apparaissent parfois, existe-t-il beaucoup d'autres thèmes qui réunissent autant les français ?

En l'occurrence, on ne peut pas contester que les sénateurs ont su traduire une opinion populaire aussi authentiquement partagée !
Pratiquement à l'identique puisque pour 87% des français le vin est symbole d'authenticité et de partage : http://www.vinetsociete.fr/les-francais-et-le-vin-barometre-ifop.

Et, lors du débat, les propos des sages du Palais du Luxembourg montraient qu'ils avaient en partage une authentique sincérité.
Sincérité peut-être beaucoup moins manifeste en ce qui concerne Mme la ministre de la Santé.

Pourquoi ce doute  ?
Lorsque M. Courteau, infatigable défenseur du vin dit, en concluant son intervention de présentation de l'amendement «cet amendement est identique, à la virgule près, à celui qui avait été présenté par le Gouvernement lors de la discussion de la loi Macron», il a tout à fait raison.
La preuve, voici le texte soumis et les débats consécutifs : http://www.senat.fr/seances/s201509/s20150915/s20150915008.html.

Autre historique combattant, M. Gérard César précisera ensuite : «un amendement à ce même texte, présenté par le Gouvernement, a ensuite été adopté par l’Assemblée nationale en nouvelle lecture. C’est le dispositif de ce dernier amendement que nous proposons d’adopter aujourd’hui dans le cadre du projet de loi santé...».

Le même amendement, vraiment ?
Présenté par le Gouvernement, vraiment ?
Tout à fait. La preuve : http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/2866/AN/1195.asp.

D'ailleurs, Mme Catherine Deroche, corapporteur de la Commission des Affaires sociales a pris bien soin de préciser que cette disposition «fait bien référence au code de la santé publique puisqu’elle tend à rajouter, après l’article L. 3323-3 de ce code, un article L. 3323-3-1 rédigé conformément à la volonté du Gouvernement, exprimée lors de l’examen de la loi Macron».
Après avoir rappelé, s'agissant de ce même texte, que «en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale, le Gouvernement a, à son tour, fait adopter un amendement légèrement différent, dont la rédaction lui semblait meilleure. Le Sénat a ensuite adopté cette disposition en nouvelle lecture, mais le Conseil constitutionnel l’a finalement censurée.»

Alors ?
Alors on reste un peu perplexe quand par la suite on assiste à cet échange, toujours à propos du même texte :
M. Gérard César. «C’est le Gouvernement qui l’a introduit !»
Mme Marisol Touraine, ministre. «Non ! Ce sont les parlementaires !»

Mme Touraine aurait-elle subi une défaillance de mémoire ?
Dans ce cas, nous ne pourrions que lui conseiller la lecture de cette récente étude démontrant l'intérêt en la matière du resvératrol (célèbre polyphénol contenu dans le vin) : http://www.sciencedaily.com/releases/2015/02/150204184230.htm.
De quoi ré-ensoleiller son alimentation quotidienne, n'est-ce pas ?

En tout état de cause, nous sommes amenés à poser une question à tous les historiens qui peuvent avoir connaissance des faits que nous venons d'évoquer : a-t-on déjà vu dans l'histoire un ou une ministre d'un gouvernement s'opposer au nom du gouvernement à un texte élaboré... par ce même gouvernement ?

lundi 14 septembre 2015

À saluer bien bas !

C'était il y a 3 jours et cette initiative est à saluer bien bas.
Tout est dit et bien dit sur le blog du député Gilles Savary, un véritable ami du vin :
http://www.gilles-savary.fr/2015/09/11/cp-plus-de-60-parlementaires-ps-et-prg-appellent-le-president-de-la-republique-a-reintroduire-un-amendement-de-clarification-de-la-publicite-oenotouristique-a-la-suite-de-la-decision-du-conseil-cons/.
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Ainsi que sur le document auquel le texte intoduit : http://www.gilles-savary.fr/files/2015/09/2015.09.11-Appel-au-PR-Clarification-Publicit%C3%A9-Oenotourisme-Post-d%C3%A9cision-CC1.pdf.
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vendredi 11 septembre 2015

Québec

Lire absolument cet article du Docteur Richard Béliveau,  titulaire de la Chaire en Prévention et Traitement du Cancer à Montréal capitale du Québec : http://www.journaldemontreal.com/2015/09/06/vin-rouge-et-cancer-peu-cest-reellement-mieux.
Quel plaisir de savoir qu'il existe au sein de la francophonie un espace conséquent où le vin n'est pas diabolisé aux frais du contribuable !
Et où l'on préfère éduquer à la modération que stigmatiser toute consommation.
Au sein de la francophonie, mais pas en France, évidemment.
Pas dans «the country where wine is damned».
Le pays qui perd de plus en plus ce qui faisait la «French joie de vivre».
L'étude la plus récente qui sert de référence à M. Béliveau, comme la plus ancienne, démontre que l'usage du "divin breuvage", loin de favoriser le cancer, tend à en prévenir l'apparition.
Démonstration qui confirme bien le "principe de Hill" selon lequel plus la pratique de la consommation régulière et modérée de vin diminue, plus le nombre de cancers augmente.

Alors, Mmes Hill, Latino-Martel, etc... continueront-elles à prétendre, parlant de "l'emblème de la civilisation" (Georges Duhamel), de la "boisson totem des français" (Roland Barthes), qu'il s'agit d'une boisson alcoolisée comme une autre ?
Y compris en matière de désagréments sanitaires et de longévité ?
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Nota bene : Merci au vigilant administrateur de notre association qui a signalé à notre rédaction l'article du Docteur Béliveau.

samedi 5 septembre 2015

Autocensure ?

Il y a bien longtemps que nous n'avions pas parlé de Christelle Ballestrero ! La dernière fois c'était au sujet de sa prestation dans le cadre de l'émission matinale "C'est au programme" : http://honneurduvin.vitisphere4.vitisphere.com/cest-au-programme-nouvelle-reaction-compulsive-de-christelle-ballestrero-ca-devient-rigolo/.

Notre "Grand Prix de l’Œnophobisme 2010" nous est revenue mardi dernier, toujours dans le cadre de la même émission, pour vanter les vertus du régime méditerranéen, notamment concernant le cerveau
(Forme) Régime méditerranéen : le seul qui protège notre cerveau Mais elle l'a fait notamment en évoquant l'action des polyphénols- sans une seule fois parler de vin : un exploit !Et cela à l'inverse de la plupart des articles sérieux consacrés à la récente étude qui était à l'origine du choix de ce thème.
Exemple : http://www.science-et-vie.com/2015/06/le-regime-mediterraneen-a-un-atout-de-plus-il-protege-le-cerveau.
 Alors que l'on sait depuis longtemps que le vin est sans doute l'élément-clé de ce régime envers les dégénérescences neuronales :  http://www.medisite.fr/a-la-une-du-vin-rouge-contre-maladie-d-alzheimer.201930.2035.html.
Et qu'une nouvelle étude vient de confirmer ce fait : http://www.20minutes.fr/sante/1537623-20150210-alzheimer-vin-rouge-contrer-maladie. Cette étude étant celle que Mme Ballestrero évoque brièvement au début de son intervention.

La belle chroniqueuse s'est-elle auto-censurée, sachant le risque toujours présent de tracasseries judiciaires tant que la loi Évin n'a pas été clarifiée ?
Non, nous ne croyons pas;
Nous pensons plutôt que parler positivement du vin lui est impossible.
Physiquement impossible.
Nous nous demandons même si aucun des mots associés à ce produit figure dans son vocabulaire.
On peut se poser la question quand on voit que Mme Gi Sénéquier, personne centrale du mini-reportage illustrant la chronique est présentée en tant qu'«adepte du régime méditerranéen» (28' 24")... en omettant de préciser qu'elle est aussi vigneronne.
Et toujours soucieuse de se former pour faire évoluer la stratégie de son exploitation viticole : http://www.pardessuslahaie.net/uploads/sites/240216456d5664b3144d4ca82cc9c39e18304da1.pdf.