lundi 11 mars 2013

Investigations (1)

Pour changer un peu, ce n'est pas dans "Ouest France" (voir notre article du 05/03), mais dans "Le Monde" que nous sommes allés relire les propos de Mme Hill.
Entre parenthèse, nous aurions pu en prendre des dizaines d'autres médias, tant le "buzz" a été bien organisé.
 Ce qui, somme toute assez logique, sachant que ce n'est pas une mince entreprise que de conditionner l'opinion pour lui faire accepter une très forte augmentation de la fiscalité à l'égard d'un produit que les français considèrent comme historiquement emblématique de leur pays.
La satanisation des emblèmes n'étant pas chose aisée, nul n'y parvient sans "mettre le paquet" !
Encore faudrait-il qu'à défaut d'être "cadeau", ce paquet soit pertinent...
 Nous nous sommes donc cette fois-ci plus particulièrement penchés sur le membre de phrase qui prétend que la mortalité pour cause d'alcool était bien plus élevée en France que dans d'autres pays, notamment qu'au Danemark : 13 fois plus pour les hommes (et 5 fois plus pour les femmes selon l'"abstract" de l'étude : soit 9 pour la moyenne "unisexe" ).
Et nous nous sommes demandé de combien la consommation du français moyen devrait être diminuée pour le ramener au niveau de mortalité des habitants du pays d'Andersen.
Nous avons alors examiné ce tableau (source OMS) :
     http://www.suchtschweiz.ch/fileadmin/user_upload/Grafiken/Alkohol/F_A_conso_5.pdf.
 Comme s'il s'agissait d'un signe du destin, nous avons tout d'abord pu constater que les 2 lignes concernant le Danemark et la France se trouvaient immédiatement l'une au dessous de l'autre.
 Ensuite, un très rapide calcul nous a indiqué que les danois buvaient en moyenne 30 cl d'alcool pur par an de moins que les français.
 C'est à dire 0,8 millilitre par jour !
 Moins de 2,2% !
C'est donc cela qui fait dire à Mme Hill et ses amies que «les français boivent beaucoup trop» : une fraction de dé à coudre !
 C'est de cette quantité que la consommation devrait diminuer pour que diminue la mortalité due à l'alcool de manière extrêmement considérable : pour qu'à peu près par 9 elle soit divisée !
 Le coup est jouable.
 Il s'agit même peut-être d'un objectif actuellement atteint, compte tenu de la date (2005) des données OMS ci-dessus mentionnées et de la physionomie des courbes de diminution.
 On peut par contre supposer que ce n'était pas encore le cas en 2009, année en laquelle l'étude de Mmes Guérin, Laplanche, Dunant et Hill a été réalisée sans quoi leurs propos auraient été tout à fait différents.
 Boire quotidiennement l'équivalent de 3/4 de cuillère à café de bière (danoise) Carlsberg en moins !
 Se passer d'un "demi" tous les 15 jours !
Finalement, ce n'est peut-être pas si difficile que ça de trouver un terrain d'entente avec les hygiénistes...
 Mais si nous avons fait un pas en direction de leur position, il faudrait aussi que la réciproque soit vraie : qu'ils en fassent un en direction de la notre en reconnaissant que la diminution doit prioritairement porter sur les boissons qui se consomment habituellement en dehors des repas, ceci pour se conformer à la préconisation formelle du WCRF-AICR (Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer) : voir rubrique "Alcoholics drinks", p.357, à peu prés au milieu du tableau 10-1, 2° partie.
 Et de celles (à peu près les mêmes) qui sont dépourvues de polyphénols et singulièrement de polyphénols de fruits.
 Cela dit, en relation avec ce dernier point, un détail d'importance continuait à nous gêner.
Alors nous avons mené un peu plus loin nos investigations...
                                                                                    (À suivre)

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