lundi 2 septembre 2013

Rey, Boniol, Jougla (3)

3- Maximisateurs en compétition
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Retournons au document intégral Estimating the number of alcohol-attributable deaths: methodological issues and illustration with French 2006 data.
 Un document dont Mr Éric Jougla est co-auteur, ne l'oublions pas.
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Première phrase du dernier paragraphe de l'introduction (page 4) :
 «L'objectif de ce document est de décrire et tester l'impact des différentes hypothèses qui forment les bases  de calcul des fractions attribuables afférentes aux estimations du nombre de de décès imputables à l'alcool.»
 Le maître-mot est ici "hypothèses".
Cela nous ramène à la "Discussion" de l'"Abstract" (traduction par Société Française de Santé Publique) : :
 «L'estimation du nombre de décès attribuable à l'alcool, varie fortement selon les hypothèses utilisées. Le choix de l'ajustement sur les données de vente nationale et de la somme des estimations par cause spécifique, semble être le plus réaliste et le plus fondé. Cependant, l'interprétation de ces estimations doit être prudente, au regard de leur potentielle grande imprécision.»
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 Dommage que Mr Jougla Éric, lorsqu'il collabore avec l'OFDT, n'incite pas à cet honorable organisme à prendre les mêmes précautions préalables avant que ne soient assénés des chiffres définitifs concernant le nombre de décès attribuables à l'alcool.
 Définitifs mais dont l'évolution est présentée quand même en forme d'aller-retour.
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Exemples :
OFDT 2009 (avant-dernière page) : mortalité 2002-2005 = 37000 décès. Click.
OFDT 2010 (avant-dernière page) : mortalité 2007 = 30000. Click
OFDT 2012 (page 7) : mortalité 2006 = 33000. Re-click.
Et, bien sûr, mise en scène de l'offensive fiscale oblige, OFDT 2013, page 7, mortalité 2009 = 49000. Et re-re-lick.
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Chose intéressante, dans ce dernier document il nous est dit que : «Ce nombre a été actualisé à partir des dernières données disponibles en 2009 sur la mortalité et sur l’augmentation des risques d’être touché par certaines pathologies (cancers, cirrhoses) suivant les quantités d’alcool consommées [46]. L’augmentation relativement aux données antérieures correspond à la réévaluation du rôle de l’alcool dans certaines pathologies et non à une évolution de la mortalité liée à l’alcool, qui tend à baisser.»
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 La note [46] nous renvoie à une étude que nous connaissons bien : Guérin S., Laplanche A., Dunant A. et Hill C. , Alcohol-attributable mortality in France. European Journal of Public Health, Online first, March 4, 2013.
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 Mais il est intéressant de constater que si on reprend OFDT 2010 (avant-dernière page, chapitre mortalité) il nous est dit ceci au sujet des 33000 décès annoncés comme étant attribuables à l'alcool : «Ce nombre a été récemment actualisé en utilisant les données les plus récentes sur la mortalité et sur l’augmentation des risques d’être touché par certaines pathologies (cancers, cirrhoses) suivant la consommation d’alcool [33]».
 Et que la note [33] nous renvoie au document suivant : Mortalité attribuable à l'alcool en France, Sylvie Guérin, Agnès Laplanche, Ariane Dunant, Catherine Hill, Institut Gustave Roussy.
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 Si, par l'intermédiaire d'une "mise en surbrillance", on recherche ce document qui devrait donc être antérieur au mois de juin 2010, on tombe sur ceci : http://www.gustaveroussy.fr/doc/cancer/pdf/prevention/mma2013.pdf.
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 Donc, de 2 choses l'une :
    a) l'OFDT ne s'est pas trompé en 2010 et il y a bien eu un document émanant des Mmes Hill & C° validant un nombre de 33000 décès liés à l'alcool en 2007 et Mme Hill, seule ou accompagnée,  nous aurait bien, en 2000, indiqué 45000 morts pour 1995, 33000 en 2010 pour 2007 et 49000 en 2013 pour 2009.
 Le tout sur l'air de "Ça s'en va et ça revient" de Claude François.
    b) soit l'OFDT s'est trompé en 2010 et aurait dû renvoyer à l'étude de Mrs Rey, Boniol et Jougla : Estimating the number etc...
 Dans ce cas, Mmes Hill, Guérin, Dunant et Laplanche ont raison de leur attribuer les "33000 en 2007" en bas de la 3° page imprimée en partant de la fin du document déjà cité : «Mortalité attribuable à l'alcool en France».
 Et, donc, quelque part, de sous-entendre qu'à l'institut Gustave Roussy on fait mieux qu'au CépiDc-INSERM.
En tout cas plus fort.
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 Conclusion : selon ces dames qui soutiennent, y compris dans la presse, que la mortalité attribuable à l'alcool affecte 13 fois plus les hommes en France qu'au Danemark, bien que dans ce dernier pays il soit consommé d'avantage d'alcool per capita et qu'il y ait moins d'abstinents, l'étude de ces messieurs est caduque.
 En effet, pour eux, cette proportion n'est que de 9 fois plus environ (33000/49000x13).
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Mr Rey, Mr Boniol, Mr Jougla : qu'attendez vous pour faire amende honorable ?

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