L'attaque
Le 2 novembre 2010 nous était communiqué le contenu particulièrement agressif d'un quotidien gratuit : http://www.20minutes.fr/article/616217/sante-l-alcool-plus-nocif-heroine-crack-selon-etude-britannique.
On aura noté la photo illustrant l'article, alors que l'information porte sur une étude réalisée au Royaume-Uni, sachant qu'en ce pays le vin n'est pas la boisson alcoolisée la plus consommée (voir données OMS Europe, fiche n° 52).
Il est bon de préciser que nous tenons ce journal pour un des fers de lance de l’œnophobie depuis qu'il s'est permis, sans vergogne et sans réserve, le lendemain de la conférence de presse du 17/02/09, de répercuter les propos outrageusement contraire à la vérité de Raphaêlle Ancellin, co-rédactrice aux compétences indéterminées de la brochure PNNS "Nutrition & Prévention des Cancers" de sinistre mémoire : Click.
Malheureusement, il s'agit, toutes catégories du quotidien le plus lu (ex-æquo) : Click.
Cela dit, il fut loin d'être le seul à participer à cette mini-vague scélérate. Voici 2 autres exemples :
1) http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/infos-generales/medecine-sante/afp_00294361.htm,
2) http://www.europe1.fr/Sante/L-alcool-plus-nocif-que-l-heroine-300677/.
L'analyse
Lorsqu'arriva cette information, sans trop nous alarmer car nous sommes désormais coutumier de ce genre de manipulations, nous n'eûmes rien de plus presssé que de nous intéresser à la personnalité, du premier signataire, le Dr David Nutt, psychopharmacologue à l'université de Bristol.
Nous découvrîmes alors que l'année précédente une fin précipitée avait été mise à sa fonction de principal conseiller du gouvernement britannique sur les drogues pour avoir déclaré que «prendre de l'ecstasy n'était pas plus dangereux que de monter à cheval» : Click !
Nous comprîmes alors la base de son raisonnement : il y a un plus grand nombre, au Royaume Uni, de cavaliers que d'amateurs d'ecstasy, donc, au travers des risques de chute, l'équitation est quantitativement plus dangereuse que cette drogue.
La lecture d'un autre article (non pas français, bien entendu) confirma alors cette analyse : http://www.dailymail.co.uk/debate/article-1325788/Why-doesnt-Prof-David-Nutt-come-clean-admit-wants-legalise-drugs.html.
Confirmation bien résumée dans cette seule phrase : «His contention is that alcohol is more lethal because it is so much widely used».
Traduction aidée par interprète professionnel : «Il soutient la thèse selon laquelle l'alcool est plus mortifère parce que sa consommation est bien plus répandue. ».
Un peu comme si la sécurité routière, constatant qu'elle verbalisait pour excès de vitesse d'avantage d'automobilistes en voitures de marque Renault que Lamborghini, en déduisait que les premières sont plus rapides que les secondes citées !
La recherche d'éventuelles motivations
En cherchant un peu plus, nous apprîmes que Mr Nutt, depuis 4 ans auparavant, travaillait à la mise au point d'une sorte d'"alcool artificiel" à base de molécules de synthèse ! Click.
Ainsi, un brevet pourrait être déposé, ce qui pourrait générer des fortunes et ouvrir un nouveau marché pour l'industrie pharmaceutique
D'autant plus que cela peut donner lieu à double bénéfice puisque l'antidote (chimique aussi, évidemment) pourrait être vendue en même temps. Un package, quoi !
Cela dit, David Nutt n'invente rien : les chiffres montrent que la baisse constante de la consommation de vin en France depuis 25 ans, s'est accompagnée d'un fort accroissement de la consommation d'anxiolytiques (tel que le Valium)... ou d'autres substances.
Voir évolution en France du chiffre d'affaire des médicaments : http://www.leem.org/article/chiffre-daffaires#1.
À comparer avec la tendance en matière de consommation de vin sur la même période : Click.
Résultat, en 2010, alors que les chiffres de 1 à 2 millions d'alcoolo-dépendants étaient évoqués, le magazine Marianne indiquait que "11,3 % de la population française, soit plus de 7 millions de personnes, dont un million d'enfants et d'adolescents, consommaient des psychotropes."
http://www.lewebdenosjours.com/marianne-denonce-les-antidepresseurs.
Visiblement, l'industrie productrice de molécules de synthèse (légales ou illégales) ne compte pas s'arrêter en si bon chemin !
Même si les problèmes de iatrogénèse commencent à être pris en considération...
Cela dit, fort étrangement, ces derniers ne sont que très rarement évoqués médiatiquement... ou alors bien discrètement.
Contre-offensive et résultat
Par tous les moyens dont nous disposons, nous fîmes alors parvenir au plus grand nombre de médias possible le résultat de nos investigations et depuis... nous n'avons plus entendu parler du Dr Nutt et de son étude.
Par contre -mais cela nous nous y attendions un peu- les précisions que nous avions communiquées n'ont jamais été publiées...
Épilogue
Nous n'avions pas été, en 2010, jusqu'aux accusations que le Daily Mail (voir ci-dessus) portait plus ou moins ouvertement à l'encontre du Dr Nutt.
Mais force est de constater que ce dernier, depuis, a continué dans la même voie.
Jusqu'à «franchir la ligne rouge».
Lire cet article... stupéfiant !
Petit plus "post-épilogue"
Le monsieur dont nous avons parlé dans ce billet n'est pas un inconnu pour certaines de nos vieilles connaissances.
C'est ce qu'on peut découvrir par exemple ici en page 1 (9h30) : https://fa2016.boodcode.com/app/uploads/2012/10/congres-FFA-2012-resume-des-interventions.pdf.
`
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire