Forts de ce constat, nous allons reconnaître aux ennemis du vin un mérite à tout le moins : savoir anticiper, calculs prospectifs à l'appui.
Si nous reprenons (encore une fois) l'immortelle étude signée par Mmes Hill & Cº en 2013, il est fait état de «la consommation de 27g/jour estimée par l’Insee pour 2009» : http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/BEH-Bulletin-epidemiologique-hebdomadaire/Archives/2013/BEH-n-16-17-18-2013 (page 163).
Ces 2,7 verres/jour pour 2009, correspondent, par an, à 12,61 litres d'«alcool consommé (en litres équivalents d'alcool pur) par habitant de 15 ans et plus».
Voir tableau 1 : https://www.ofdt.fr/statistiques-et-infographie/series-statistiques/alcool-evolution-des-quantites-consommees-par-habitant-age-de-15-ans-et-plus-depuis-1961-en-litres-equivalents-dalcool-pur/.
Au tout début du millénaire en cours, c'était 13,92 litres, contre 11,68 en 2017.
2,24 litres de moins en 17 ans.
Diminution : 2,24 ÷ 17 ≈ 0,13 litres de moins en moyenne par an.
Donc, baisse annuelle : environ 1%.
Pour être honnêtes, de 2005 (date de la création de l'INCa par décret n°2005-419) à 2015 -par définition dernière année observable en 2016- cette baisse était un peu ralentie : environ 0,8%.
Mais on était quand même passé de 2,75g à 2,54 (11, 87 ÷ 12,61 ≈ 0,94 et 2,7 × 0,94 ≈ 2,54).
Et encore ne tenons-nous pas compte des 10% minimum d' «alcool perdu, renversé ou gaspillé» (Mmes Hill & Cº, op. cit. page 166).
Parce qu'alors, nous en aurions été à 2,29 environ (2,54 × 0,90).
Donc au dessous de la barre d'excès : panique à bord du vaisseau taxœnomane !
Rappelons qu'à cette époque là, les repères de consommation maximales sont toujours "les OMS", c'est à dire :
« ◆ne pas consommer plus de trois verres de boisson alcoolisée par jour lorsqu’on est un homme, deux verres lorsqu’on est une femme, réserver un jour par semaine sans alcool,
◆ne jamais dépasser quatre verres par occasion.»
Ceci comme en atteste ce document mis à jour le 13.03.16 : https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/alcool-sante.
Or, 3 pour les hommes et 2 pour les femmes, cela nous donne une "moyenne unisexe" de 2,5.
Et à 2,54, on est vraiment pas loin et l'avenir s'annonce compliqué !
Aussi, le dernier document cité ajoute très rapidement : «ces seuils sont discutés et pourraient être abaissés à l’avenir»...
Dernière mise à jour de ce «dossier d'information», il est important de le signaler : le 13 mars 2016.
Et 100 jours plus tard : «Santé publique France et l’Institut national du cancer ont été mandatés le 21 juin 2016 par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives et la Direction générale de la santé afin de faire des propositions pour le renouvellement du discours public sur l’alcool.»
Cf. : https://www.santepubliquefrance.fr/Actualites/Avis-d-experts-relatif-a-l-evolution-du-discours-public-en-matiere-de-consommation-d-alcool-en-France-organise-par-Sante-publique-France-et-l-Inca.
Et la suite on la connaît : «ne pas consommer plus de 10
verres standards par semaine et pas plus de 2 par jour pour les hommes et les femmes» ("Repères Ducimetière").
Soit au maximum 10 verres par semaine : une moyenne de 1,4g/jour.
Concernant la consommation du français moyen, on passe de "un peu trop " à "presque 2 fois trop" !
Ce qui, à l'aube de la prochaine législature, donnera au minimum "beaucoup trop" (cf. notre article "Législatures").
Bon, les personnages évoqués en debut d'article peuvent à bon droit penser qu'ils sont tranquilles pour quelques années.
Et qu'ensuite, le cas échéant, ils pourront toujours refaire le "coup du mandat".
Et puis embrayer sur l'articulation habituelle : étude alarmiste, consternation ministérielle, porte-parole hystérique, tsunami médiatique, etc... etc...
Le tout, bien entendu, se concluant sur les récurrentes préconisations d'ordre fiscal.
Aucune raison de changer !
Ne dit-on pas que c'est dans les vieux pots-pourris qu'on fait les meilleures soupes... à la grimace ?
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