L'idée
Il arrive très souvent que, dans les médias, les titres
et/ou sous-titres de certaines articles ne correspondent pas à la tonalité du texte annoncé.
Bien souvent ils sont beaucoup plus anxiogènes que la réalité exposée par la suite.
Ce qui contribue à généraliser un confut sentiment d'angoisse d'anis la population.
Car, hélas, beaucoup de lecteurs se contentent de leur lecture, pendant bénéficier ainsi d'une sorte de résumé.
Alors que la lecture exhaustive montre que souvent les phrases écrites en caractères gras s'apparentent à ce que l'on appelle aujourd'hui des... fake news !
Fait déclenchant
Commençons notre propos en revenant au 10 janvier dernier.
Ce jour là, notre attention était attirée sur un très bon
billet de l'ami Lalau, lequel apportait une humoristique réponse à un article du Figaro faisant état des ravages de l'alcool sur notre ADN, article illustré par... devinez quelle boisson : http://hlalau.skynetblogs.be/archive/2018/01/10/le-vin-l-alcool-les-maladies-genetiques-8794407.html.
Une réponse qui nous a remis en mémoire le fameux "principe de Hill".
Approche
Du coup, bien entendu, l'envie nous a saisi de lire l'article dont il était question : http://sante.lefigaro.fr/article/alcool-les-ravages-de-la-boisson-sur-notre-adn/.
Dès l'abord, nous eûmes la surprise de constater que son rédacteur était une rédactrice, et non pas notre vieille connaissance, M. Damien Mascret, l'inspiré co-auteur d'immortels ouvrages aux titres... suggestifs.
Référence : http://honneurduvin.blogspot.fr/2016/04/levrette.html
Au fait, qu'est il devenu, cet homme ?
Il semble être "sorti des radars"...
A-t-il été victime de la malédiction dionysiaque qui semble attachée au sort des ennemis du "divin breuvage" ?
Demandez à messieurs Évin, Cahuzac, etc...
Avis aux amateurs !
Bon, fermons la parenthèse.
Au fond du problème
Revenons à l'article écrit par Mme Aurélie Franc.
Ce qui frappe dès les premières lignes, c'est que «les chercheurs du laboratoire de biologie moléculaire de l’université de Cambridge ont confirmé ce qu’ils avaient montré dans un précédent travail : il existe deux mécanismes naturels pour se protéger des effets néfastes de l’alcool. L’un évite que l’ADN ne soit détruit et l’autre le répare en cas de dégâts.»
Donc, une tonalité plutôt rassurante, en tout cas beaucoup moins alarmiste que le titre séparé du texte
par la fameuse photographie représentant une dame humant les arômes exhalés par quelques centilitres de vin rouge depuis le fond d'un verre à pied.
Sans oublier le titre du chapitre, juste sous la photo, décidément bien encadrée : «Ces modifications génétiques entraînent un surrisque important de développer des cancers».
Mais, plus bas, nous apprendrons que ceci a été mis en évidence après que «les chercheurs ont utilisé des souris génétiquement modifiées, c’est-à-dire à qui ils ont retiré les mécanismes naturels de défense contre l’alcool. Puis, ils leur ont injecté la boisson».
"Boisson", si l'on peut dire, quand le produit est administrée par injection !
Injection intrapéritonéale, dans le cas des souris.
Au fond du fond
Voici un accès à l'"abstract" de l'étude : https://www.nature.com/articles/nature25154.
Mais ça ne suffit pas !
Grâce à un sympathisant abonné à la revue publicatrice,
"Nature", nous avons eu accès aux 21 pages de celle-ci, sous forme imprimée... avec consigne de ne surtout pas scanner ni, a fortiori, de diffuser.
Désolés : "All rights reserved"...
Cependant, il convient d'ajouter qu'il est loisible à chacun d'acquérir le "full text" à la pièce pour une poignée de dollars.
Un bon investissement, car sa lecture est très intéressante et permet vraiment nombre de découvertes !
Notamment quant aux doses administrées.
1) Pour reproduire une consommation ponctuelle aiguë, la dose choisie a été de 5,8g d'éthanol dilué à raison de 28% dans une solution saline et cela... par kg de bestiole ! (8ème page, "METHODS", bas de la 1ère colonne)
Prenons le poids moyen des français.
62,4 kg pour les femmes, 77,4 kg pour les hommes : http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag/2006/9331-mensurations-francais.htm.
Cela nous donnerait donc 448.92 grammes d'alcool pur pour un français moyen !
L'équivalent d'un litre de pastis salé !
50 verres "bien tassés" !
À raison d'un verre toute les 5 mn pendant 4 heures... sûr qu'une"cuite" comme ça, ça vous secoue l'ADN !
Surtout si on vous a préalablement retiré vos défenses naturelles par manipulation génétique.
Bon... pour une française moyenne, ce ne serait que 40 verres... quand même !
2) Pour reproduire l'imbibation chronique, c'est un peu différent.
Le traitement est étalé sur 10 jours.
Pas d'injections, pas de sel.
Et "le pastis est un peu moins tassé"...
En fait, la seule boisson disponible est composée pendant 5 jours de 10% de Ribena, 15% d'éthanol, 75% d'eau.
Les 5 jours suivants la formule sera portée à 10:20:80.
Mais attention, il convient d'insister : il n’y a que ça à boire ! (8ème page, "METHODS", à cheval sur la 1ère et la 2ème colonne)
Donc, si l'on prend en compte qu'un français moyen boit 1,5 litre par jour (tous liquides confondus (eau, vin, bière, sodas, café, etc...), cela nous porte, en moyenne sur
les 10 jours considérés, à (quand même !) 270 ml éthanol pur par jour.
Soit environ 2 litres de "jaune cass"... quotidiennement !
Et toujours défenses naturelles supprimées par manipulation génétique.
Bonjour les dégâts !
Autre point important
Le dernier paragraphe du chapitre "Discussion" montre bien que le problème d'endommagement (chromosomes, cellules, ADN) se pose essentiellement aux personnes deficientes en ALDH2 (gène de l'aldéhyde déshydrogénase 2).
L'étude en chiffre le nombre à 540 millions (7% de la
population mondiale) mais omet de préciser que cette population est essentiellement concentrée dans l'Est asiatique.
Ce qui est regrettable comme il est regrettable, du coup, que le titre de l'article laisse entendre que toute les régions du monde sont également concernées.
Moins grave toutefois que celui du Figaro qui stipule «notre ADN» !
La dernière phrase du paragraphe peut paraître un peu ambiguë : «More generally, this research provides a simple plausible explanation for the established epidemiological link between alcohol consumption and enhanced cancer risk».
Mais, pour notre part, nous la considérons comme favorable à la cause que nous défendons car elle peut être utilisée pour étayer une de nos très anciennes
propositions : des préconisations ciblées en terme de volume absorbable et en fonction des capacités de métabolisation de chacun.
Préconisations pouvant aller jusqu'à l'abstinence : toutes nos excuses aux personnes concernées.
Mais aussi devant aller jusqu'à la consommation pour celles et ceux qui, pourtant génétiquement aptes, ne la pratiquent pas.
Et cela en fonction des données exposées dans notre article "Maxima et optima".
Pas d'excuses aux dogmatiques.
Concession
Pour notre part, nous n'excluons nullement que la molécule issue par fermentation des sucs de fruits puisse avoir une action évolutive sur l'ADN.
Sinon, comment expliquer que depuis un simple primate anthropoïde elle ait pu produire... l'être humain !
Lire notre dossier "Œnoptimisateur cérébral".
Le tout, comme toujours, étant de prendre le bon en laissant le mauvais et pour cela, la juste mesure s'impose.
Comme le dit l'adage : «Le trop et le peu gâtent le jeu» !
En attendant
Nous continuerons à défendre le "modèle présidentiel", c'est à dire «au moins un verre à midi et un verre le soir» : http://honneurduvin.blogspot.fr/2017/06/exemple-presidentiel.html.
Bon... pour les dames, un et un suffiront : ne nous éloignons pas trop de l'OMS, quand même !
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Le vin permet à l'Homme de comprendre la vrai saveur de la Terre ( Colette)
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