mardi 10 octobre 2017

Radios

M. Amine Benyamina est président de la Fédération Française d'Addictologie dont nous avons parlé dans notre article "Fromages".
Tout récemment, avec une petite fille de vigneron (!!!), il a co-écrit un livre intitulé "Comment l’alcool détruit la jeunesse".
Et sous-titré : " La responsabilité des lobbies et des politiques".
Afin d'en assurer la promotion il est intervenu dans différentes émissions de radio, notamment sur Europe 1, le 1er septembre dernier : https://m.youtube.com/watch?v=qo7f8Kgl3BM.

Ci-dessous, nous commentons brièvement certaines passages.

1mn05
Thème : ravages de l'alcool chez les jeunes en forte augmentation
Question : qu'est ce qui a changé ?
Réponse : Pas un mot sur la "décivinlisation"!
Et bien sûr, silence sur le fait que le nombre de comas éthyliques et le coût des hospitalisations liées à l'alcool augmente au rythme où la consommation de vin diminue par diminution d'apprentissage de la modération, autrefois culturelle dans les familles.

1mn30 
Affirmation : alcool complètement étranger à l'organisme. 
À l'inverse : on peut avoir  du cannabis naturel, des opiacés naturels (!?).
Étranges propos et en tout cas,  FAUX :
Le corps humain peut produire de l'alcool par fermentation intestinale à partir du sucre consommé bien souvent en trop fortes proportions.
De plus, il est équipé d'enzymes déshydrogénases qui lui permettre de métaboliser l'alcool, jusqu'à une certaine limite bien entendu. 
Lire notre article "Comparaison cannabis/alcool".

1mn45
"Premier contact avec l'alcool de plus en plus précoce".
Nouveau mode de consommation, Binge drinking apparu ces dernières années. 
Encore une fois : désaprentissage de la maîtrise dans le cadre familial.
Mais qui est responsable de la désœnoculturation ?

2mn40
"L'alcool seule drogue licite".
D'abord, nous avons démontré que dire que "l'alcool est une drogue" est un contre-sens étymologique.
Lire notre article "L'alcool n'est pas une drogue".
Ensuite nous avons quelques questions :
1) M. Benyamina regrette-t-il que la consommation d'alcool soit licite ?
2) Si oui, souhaite-t-il quelle devienne illicite ?
3) Ou alors que d'autre(s) substance(s) devienne(nt) licite(s) ?

3mn25
"L'alcool tue beaucoup en France. C'est 50 à 55000 morts tous les ans..."
Persistance, 8 ans plus tard, du "principe de Hill" !
C'est à dire que moins, en France, on consomme de vin, plus on constate de décès liés à la consommation d'alcool : pour 2009, Mme Hill n'en donnait que 49 000 !
Et pour 1995 : 45000...
À comparer avec l'évolution de la consommation dans le même intervalle de temps :


3mn 40 
"Première cause d'accidents et non pas la vitesse".
FAUX 
Lire "Les principaux facteurs d'accidents" (peu après la moitié de l'article) :
3mmn50 
«L'idée ce n'est pas d'aller perturber notre identité profonde liée à la viticulture,  ce n'est pas ça le but.»
Mais 30 secondes plus tard, les députés "pied-de-vigne", c'est à dire ceux qui refusent d'accabler le vin, sont pris à partie.
Rappelons quand même que ces parlementaires représentent de loin la majorité du peuple français puisqu'aux dernières élections présidentielles les candidats qui ont donné satisfaction aux ennemis du vin les questionnant sur leurs intentions n'ont même pas recueilli au total 30% des suffrages !
Relire (entre autres) notre article "Premier tour".

5mn40 
Plusieurs rapports auraient démontré que l'alcool coûte à l'État presque 130 Md € pour 3,5Md € de fiscalité encaissée. 
En fait, il y a un seul "rapport souche" dont les autres découlent, c'est le "Rapport Kopp" dont nous avons développé ce que nous en pensions dans notre article "Dossier K".
À noter que les noms de messieurs Kopp et Benyamina figurent tous deux parmi les signataires de la pétition évoquée dans notre dernier article "Cocannabis".

6mn30
Tout à fait au début de l'interview ainsi qu'à 3mn 10 , il a été bien souligné qu'en matière de problèmesliés à l'alcool, les femmes étaient en train de rattraper quantitativement les hommes. 
Alors M. Benyamina nous dit que lui et ses amis ont "dénoncé le fait d'associer... la féminité à l'alcool : la description d'une robe en parlant de la couleur".
Et il concluera en parlant de "strategie extrêmement bien organisée".
Amusant, non ?

La suite
Il fait reconnaître que dans cet entretien, M. Benyamina n'a pas particulièrement ciblé le vin ni revendiqué la sur-taxation de l'"âme française".
Ce à quoi nous nous attendions, compte tenu de certaines antécédents. 
Mais il s'est bien rattrapé 15 jours plus tard sur France Info :

Sur-taxer le "divin breuvage" !
L'alpha et l'omega !
Un vieux poisson qu'il faudra encore beaucoup de sauce pour faire passer !

?

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