Canicule
C'est depuis un peu plus d'une année que M. Jérôme Solomon a été nommé Directeur Général de la Santé.
Depuis la fin de semaine dernière, on l'a beaucoup vu sur les plateaux de télévision intervenir pour donner des conseils aux français dans le cadre d'un épisode caniculaire annoncé.
Parmi ces préconisations : pas d'alcool, d'accord.
Mais aussi pas de boissons sucrées !
Voir (à 1 mn 15sec) cette vidéo : http://video.lefigaro.fr/figaro/video/canicule-les-indications-de-la-ministre-de-la-sante/6051516066001/.
Mais constater aussi qu'il est vraiment le seul à le dire !
Même le Secrétaire d'État chargé de la Protection de l'Enfance à aucun moment ne reprend cette recommandation.
Et on n'en trouve pas trace non plus parmi celles qui sont illustrées dans les visuels largement diffusés.
Par contre, on constate bien la présence d'un verre de vin rouge... apparemment bien chambré.
Bon, c'est cocacompris les enfants ?
Pas de vin rouge !
Et pas la peine de lire ce tout récent article : https://www.sciencesetavenir.fr/nutrition/trois-enfants-sur-quatre-mangent-trop-de-sucre_134843...
Cannabis
Difficile de croire que seul le hasard a généré cette concomitance !
C'était la semaine dernière et c'était pour promouvoir la légalisation du cannabis.
Un appel :
https://www.nouvelobs.com/societe/20190619.OBS14590/l-appel-de-70-medecins-elus-economistes-pourquoi-nous-voulons-legaliser-le-cannabis.html.
La proposition d'une structure officielle (en autosaisine) :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/legaliser-le-cannabis-recreatif-la-proposition-choc-du-conseil-d-analyse-economique-20190619.
La proposition d'un groupe de députés :
https://www.liberation.fr/france/2019/06/19/des-deputes-de-plusieurs-bords-plaident-pour-une-legalisation-regulee-du-cannabis_1734865.
Bien entendu, nous n'entrerons pas dans le fond du débat : ce n'est pas notre rôle,
Mais nous constatons seulement que l'on retrouve parmi les plus actifs promoteurs de cette idée de vieilles connaissances.
Des "spécialistes" des addictions, rarement muets lorsqu'il est question de taxes...
Or, en l'occurrence «la légalisation pourrait rapporter plus de deux milliards d’euros de recettes fiscales» :
https://www.france24.com/fr/20190620-france-economistes-legalisation-cannabis-economie-drogue !
Et, dans le débat, il fut souvent dit qu'«une partie de cette somme pourrait être affectée à la prévention».
Autre concomitance : depuis quelque temps, pas de vague médiatique à l'encontre du "divin breuvage"...
Difficile de courir deux lièvres à la fois, n'est-ce pas ?
Finalement, si le débat n'avait pas été clos si tôt...
Calculs
Pour établir, en 2013, la «Mortalité attribuable à l’alcool en France en 2009», l'équipe à laquelle appartenait Mme Hill avait pris pour référence un sondage organisé par l'INSEE en 2002-2003 portant sur la consommation d’alcool déclarée (11 g/jour) et la consommation de 27 g/jour estimée par le même institut pour 2009.
Ces dames avaient donc établi «un terme correctif égal à 2,4 (27/11)» : https://www.gustaveroussy.fr/sites/default/files/mortalite_alcool_france_2014.pdf.
Ensuite, à partir du taux brut de mortalité pour «abus d’alcool (y compris psychose alcoolique)» par le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et en multipliant par ledit «terme correctif», etc... etc... le chiffre de 49000 avait été obtenu.
En 2019, nouveaux chiffres portant, cette fois ci, sur l'année 2015.
Même référence au sondage 2002-2003, mais le "taux CépiDc" a changé : il a baissé.
Nouveaux résultat 41000 décès : http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2019/5-6/pdf/2019_5-6_2.pdf.
Comment, dans le futur, faire remonter ce chiffre ?
Le taux brut ?
Difficile !
Quoique, incompréhensiblement au vu de la baisse continue de consommation depuis 1963, cela c'est deja produit.
De 1998 à 1999.
De 4,3 à 4,7 (4,9 en 2005).
Ce qui a produit l'augmentation à 49000 pour 2009 depuis 45000 pour 1995 : http://www.hcsp.fr/docspdf/adsp/adsp-30/ad301417.pdf.
Mais bis repetita non placent.
Alors, pour l'avenir, ce qui pourrait améliorer la performance, mieux vaut compter sur une évolution du «terme correctif».
Déjà, on nous dit que «comparées aux données de vente, les données d’enquête conduisent ainsi à une sous-estimation importante de la consommation d’alcool, d’un facteur souvent compris entre 2 et 3» : http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2019/5-6/pdf/2019_5-6_1.pdf (page 90, milieu de la colonne de droite).
Entre 2 et 3 ?
Voyons, euhhh....
2,9, ça pourrait le faire, non ?
Vérifions : 41000 / 2,4 × 2,9 = 49542.
Ah ouaiiiis !
Notre conseil
Voulez-vous diminuer par 3 votre risque de décès attribuable à l'alcool ?
Débrouillez-vous pour être sondé et déclarez alors une consommation égale à trois fois celle que vous pratiquez réellement !
Suivant le principe du «terme correctif», ça devrait marcher...
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