Nous considérerons tout d'abord cet article dont le titre est alarmiste et la photo d'illustration particulièrement désagréable.
Par contre, quand on lit le texte , on se rend bien compte qu'il n'est pas question de l'éradication totale de la consommation d'alcool comme, en France, le préconisaient naguère les organisateurs d'une certaine conférence de presse "grand public", mais d'un appel à la modération. Nous pensons pouvoir répondre à celui-ci en proposant l'abstinence totale de la consommation d'alcool... autre que celui contenu par les jus de fruits fermentés (vin, cidre, bière, etc...). Et cela en raison des polyphénols contenus par ces derniers.
Ainsi, sur les bases actuelles de consommation, l'objectif de limitation préconisé pourrait être atteint en moyenne nationale.
Mais continuons notre propos et penchons nous un peu plus sur l'étude mentionnée, en particulier sous l'angle des cancers les plus souvent évoqués en matière d'alcool, celui des Voies Aéro-Digestives Supérieures.
Il est bien dit que l'alcool est responsable de 44% de ces cancers mais on constate un certain flottement quand il s'agit de différencier les cas en lesquels il est consommé seul et ceux en lesquels il est consommé en association avec le tabac.
Cette dernière pratique, lorsqu'elle est fréquemment répétée, voire compulsive, est couramment nommée "alcoolo-tabagisme" ou "éthylo-tabagisme".
Une autre étude, publiée postérieurement, est plus précise.
En effet, elle indique que si 29% des cancers des VADS sont attribuables au seul tabagisme, 44% à l'éthylo-tabagisme, 1% seulement est attribuable au seul alcool. Les 26% restants étant causés par d'autres facteurs. Papillomavirus notamment.
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Qu'au terme d'une synergie particulièrement délétère, l'alcool soit le facteur favorisant du tabac au sein de ce redoutable phénomène qu'est l'éthylo-tabagisme, nous en avons toujours convenu.
En effet, nous avons toujours admis la thèse selon laquelle l'alcool présente un effet dissolvant qui perméabilise les muqueuses et favorise la pénétration des éléments carcinogènes que contient le tabac, lequel reste tout de même, en tout état de cause, le facteur fondamental des dégâts occasionnés.
À preuve cet extrait de texte qui nous dit que «moins de 2% des patients atteints d'un cancer des voies aérodigestives supérieures n'ont jamais fumé».
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Cela étant dit, nul n'ignore qu'un couple cesse d'exister lorsqu'un seul des deux individus qui le compose disparaît.
Et que l'immeuble dans lequel habitait ce couple sera d'autant plus calme si c'est le plus bruyant des deux qui s'en va.
Surtout s'il était 29 fois plus bruyant que l'autre lorsque l'un et l'autre étaient séparément responsables de nuisances sonores.
Aussi, sachant que pour détruire l'éthylo-tabagisme, il suffit d'anéantir le tabagisme, il serait logique de commencer par là, d'insister là-dessus, de concentrer sur ce point les attaques... mais ce n'est pas ce que nous constatons.
C'est un peu comme si, lorsqu'on déplore l'étendue d'un feu attisé par le vent, comme si l'on voulait arrêter le vent avant d'éteindre le feu !
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On nous répondra qu'en tout état de cause, il reste néanmoins 1% des cancers des VADS attribuable au seul alcool.
Effectivement.
Mais, sachant que selon ce document (page 8) publié en 2009, «la mortalité est estimée à près de 5 000 patients par année», cela nous donne une évaluation équivalente à 50 décès attribuables au seul alcool.
C'est à dire environ 0,009% du total des décès.
Soit 1 par département tous les 2 ans !
Il s'agit très probablement de personnes qui dépassent largement la limite que nous préconisons, sachant que la seule «consommation à risque chronique» représente en moyenne unisexe 7,5% de la population selon ce document de l'IRDES (tableau sur la page 1).
Nul ne doute qu'il existe en France des consommateurs qui dépassent la dose de 40g d'alcool pur par jour. et que certains d'entre eux sont non-fumeurs.
C'est plus particulièrement à ces derniers qu'il convient de rappeler comme aux amateurs de cigarettes que «sans tabac et en consommant moins d'un 1/2 litre de vin (équivalent à 40g d'alcool) par jour, environ 90% des cancers des VADS seraient évités» comme l'indiquent la Ligue Nationale Contre le Cancer (bas de la page 6) ou l'Institut Curie (voir phrase en gras dans la 1°colonne, page 3)... entre autres !
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Il convient à ce stade redus de souligner que, concernant le vin, il est probablement la boisson alcoolisée qui comporte le moins de risques concernant le cancer des VADS, car il se consomme généralement au cours des repas, c'est à dire à un moment où le tabac est moins présent et où les aliments présents dans la bouche "tapissent" les muqueuses.
C'est probablement la raison pour laquelle le World Cancer Research Fund recommande de ne boire de l'alcool "qu'en mangeant" (http://www.dietandcancerreport.org/cancer_resource_center/downloads/Second_Expert_Report_full.pdf).
Nota Bene :
La mise en perspective de certains documents nous laissent parfois un peu perplexes.
Il en est ainsi, par exemple, de celui-ci, qui émane de l'Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies.
Il nous est dit (tableau 11, page 43) que 60% des cancers des VADS sont, pour les hommes, attribuables au tabac, soit un total de 5500.
Les cancers des VADS, en l'an 2000, auraient donc représenté 9167 décès masculins (5500 divisé par 60%).
Mais plus bas, (tableau 13, page 46), le nombre total des «décès directement liés à l'imprégnation alcoolique» sont, toujours concernant les VADS et toujours pour les hommes, est de 9261.
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Cherchez l'"erreur" !
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Suppléments :
1) Pour approfondir la question, on peut se reporter avec grand profit à cet excellent article paru naguère sur une revue scientifique de renom :
http://www.em-consulte.com/article/232784/article/analyse-critique-du-rapport-de-linstitut-national-.
On pourra ainsi découvrir ce passage :
«La minimisation du rôle dominant du tabac
La synthèse porte sur les effets de la consommation de boissons alcoolisées, sans mettre en cause d’autres facteurs de risque qui pourraient en fait être les principaux. Le «rôle du tabac» combiné avec celui de l’alcool est certes souligné, mais en général comme facteur aggravant et non comme effet principal.
Selon l’Académie nationale de médecine, la principale cause de cancer est le tabac, responsable de 33 % des décès chez l’homme et 10 % chez la femme, alors que l’alcool est à l’origine d’environ 9 % des décès chez l’homme et 3 % chez la femme. Or on peut lire dans le rapport de l’INCa : «les populations alcooliques étudiées consomment généralement du tabac...». Il conviendrait donc de comparer systématiquement deux groupes de buveurs : les non-fumeurs et les fumeurs [7,15]. Chez les non-fumeurs, il est d’ailleurs précisé que l’augmentation du risque de cancers des VADS est faible, en dessous de 40 g d’alcool... soit quatre verres par jour !
Si le niveau de cancers des VADS est plus élevé en France qu’ailleurs, n’est-ce pas aussi (et surtout) lié à la consommation de tabac qui est particulièrement élevée en France ?
L’étude publiée en 2009 d’Allenet al. (1 200 000 femmes britanniques suivies pendant septans [16] suggère que le rôle du tabac est principal, voire exclusif.
Les auteurs ne trouvent en effet aucune corrélation entre augmentation de prise d’alcool et risque de cancer chez les non-fumeuses, et une forte corrélation dans le cas des fumeuses. L’interprétation en serait que l’alcool servirait de solvant pour les dérivés carbonés toxiques du tabac !»
2) Le passage suivant, issu de notre fiche "Acétaldéhyde ou éthanal", se rapporte également au thème développé dans celle-ci : "...de prendre connaissance des conclusions de la Million Women Study, une étude réalisée sur 1 280 296 (!) femmes d'âge moyen au Royaume Uni :«For cancers of the upper aerodigestive tract, the alcohol-associated risk was confined to current smokers, with little or no effect of alcohol among never and past smokers (P(heterogeneity) < .001)»."
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