lundi 6 janvier 2014

Continuer…

 "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" !
 Le 30 novembre dernier à Bordeaux, quelques minutes après nous avoir asséné des chiffres «avérés», provenant d'études «robustes» et de documents OMS non communiqués, Mme Buzyn, Présidente de l'Institut National du Cancer, nous exhortait, à ne pas y regarder de plus près.
 Voir : http://www.youtube.com/watch?v=YiYuLR2T6aQ#t=5 à 1h 21mn 54 sec.
«Arrêtons de nous balancer des chiffres à la figure...».
À 1h 22mn 43sec : «Ne luttons pas contre les chiffres» !
 Est-ce qu'en l'occurrence il ne fallait pas entendre «ne luttez pas contre mes chiffres» ?
15000 décès par cancer attribuables à l'alcool en 2009, point, barre !
 Circulez, y a rien à voir !
Ite, missa est, et pis c'est tout !
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Et ces 15000 proviennent d'un document OMS dont nous ne divulguerons pas les références car vous n'avez pas à vérifier ce qui vous est péremptoirement affirmé !,
 Bande d'outrecuidants !
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 Désolés, madame, mais parce que nous avons déjà été confrontés à des chiffres de propagande à but fiscal et que nous savons donc que cela existe, nous allons pour notre part continuer à y regarder de plus prés !
 Et si «chercher à comprendre c'est commencer à désobéir», comme on nous le serinait pendant un an aux temps lointains du service militaire, nous allons être au regret de ne pas obtempérer, de ne pas vous obéir.
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 Car enfin, il faudrait bien qu'on nous l'explique et qu'on nous le démontre ce bond d'environ 67% en 3 ans de la mortalité par cancer due à l'alcool, de 2006 à 2009 selon les propres chiffres de l'INCa (voir notre article "Double langage ? (2)") !
Cela après un plus d'un demi-siècle de diminution continue de la consommation...
 Et si on ne nous l'explique pas, nous irons chercher l'explication !
Faute de quoi, certains esprits pervers et mal intentionnés pourraient en avancer une, d'explication.
 Par exemple que, le chiffre de 9000 s'étant révélé insuffisant lors de la manip' de 2009, le président de l'INCa étant alors M. Dominique Marraninchi, pour celle de 2013-2014, dans le but de de faire mieux, on a décidé d'en asséner un autre, espéré plus convaincant.
 Parce que plus impressionnant.
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 Et notre travail va commencer par le début de cette incroyable période, en 2009, avec le rapport de Mmes Hill, Doyon et M. Moussanif, intitulé "Évolution de la mortalité par cancer en France de 1950 à 2006".
 Un rapport, rappelons-le, référencé en 2011 par l'INCa dans une de ses "Fiches repères" (§ 1-2, page 2).
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Ouvrons le :
http://www.invs.sante.fr/publications/2009/evolution_mortalite_cancer_france_1950_2006/rapp_sci_cancer_mortalite_web.pdf.
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Passons pour le moment sur certaines fantaisies.
 Par exemple, page 39 (3.5 Cavité buccale) : «Les principaux facteurs de risque sont l’alcool, le tabac et
les infections à papillomavirus responsables respectivement de 60 %, 52 % et 7 % des décès.».
Et même si 60 + 52 + 7 = 119 , «l’ensemble de ces facteurs explique 78 % des décès par cancer de la cavité buccale».
119 = 78 ? Nous en reparlerons...
 Mais notons dès à présent que cette étrange base de calcul n'est pas sans conséquence puisque c'est sur elle qu'ont été estimés les 9000 décès par cancer attribuables à l'alcool en 2006 dont parlait l'INCa dans sa fiche repère à la fin de l'ère Marraninchi.
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 Ce qui pour Mme Hill, assez logiquement, représentait une nette diminution par rapport à 1995 puisque selon elle, cette année là, «parmi les 45 000 décès attribuables à l’alcool, 16 000 sont des décès par cancer».
 Voir cette étude parue en 2000, 1° colonne, page 16 : http://www.hcsp.fr/explore.cgi/ad301417.pdf.
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Cela avant l'inexplicable et tout récente violente inversion de tendance, entre 2006 et 2009 : + 6000 !
 Plus de 18% par an : une hécatombe !
Remarquons qu'à elle seule cette inversion explique sans doute que la mortalité totale attribuée à l'alcool ait augmenté de 1995 à 2009 (de 45000 à 49000).
 Or cette mortalité totale devait logiquement avoir diminué de 1995 à 2006, passant de 45000 à 38000 (16000 - 9000 = 7000 et 45000 - 7000 = 38000),
 Et encore... en faisant comme si les autres causes de décès n'avaient pas diminué !
Or, à titre exemple, le nombre de tués sur la route a été divisé par 2 en 20 ans selon les statistiques...
 On peut donc estimer que, selon Mme Hill et l'INCa, la mortalité totale attribuable à l'alcool, dans un contexte favorisant la décroissance, a augmenté de près de 10% par an !
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 D'autres chiffres encore, provenant du même document, sont à mettre en regard des propos de Mme Buzyn.
Et ceux que nous venons d'évoquer sont à rapprocher d'autres parutions... y compris OMS.
 Identifiables, celles là !
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                                                        (À suivre car nous n'arrêterons pas)

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