lundi 2 décembre 2013

À la légère

L'idée défendue
 Il serait, à nos yeux, terriblement imprudent de prendre à la légère le processus en cours visant à faire disparaître en catimini le Conseil de Modération et Prévention. (Voir nos articles des 25, 27 et 29 dernier ).

 Et quand nous disons en catimini, il semble bien que ce soit à l'insu même des parlementaires de la majorité !
Du moins selon informations que nous avons pu réunir.
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Le problème récurrent
 Bien sûr, il est classique que l'utilité des dispositifs finisse par ne plus être appréciée à sa juste valeur lorsqu'ils fonctionnent sans faire de bruit, et que les aberrations sont évitées discrètement au jour le jour.
 Ne fut-ce que par autocensure de ceux qui avaient l'intention de les mettre en oeuvre.
Prenons l'exemple de cette campagne de la Sécurité Routière citée comme un cas d'école dans la mémoire collective de la résistance oenophile -tous réseaux confondus-  en ce sens qu'elle était clairement discriminatoire à l'égard du vin :  http://www.elusduvin.org/news_images/securite-routiere-et-taux-d-alcoolemie-pdf_41.pdf.
C'était en 2002, donc avant la création du CMP (en 2006) et chacun s'accordera à dire que ce type de cas ne s'est plus produit depuis.
  Mais cela, hélas, sans aucune visibilité quant à ce rôle de prévention.
Passive en l'occurrence puisque un projet aussi ciblé n'a jamais été présenté.
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Le contexte
 Nos lecteurs le savent bien : nous sommes à nouveau, comme il y a 5 ans dans une période de sombres manœuvres contre le vin.
Notamment à visées fiscales.
 Et comme il y a 5 ans, il semble bien que l'INCa se prépare à entrer en scène en utilisant une fois de plus le véhicule "Plan Cancer".
 Samedi dernier se tenait à Bordeaux une journée de débats autour du vin, événement nommé  "Vino Bravo".
Nous avons eu à cœur d'y être présents, notamment en sachant que Mme Agnès Buzyn, présidente de cet Institut National du Cancer devait intervenir avec d'autres de 15h30 à 17h... et que quelques informations pourraient y être recueillies.
 Bien nous en a pris !
Cette Mme Buzyn est une fine mouche et nous donnerons bientôt quelques exemples de sa malignité en relatant quelques unes de ses interventions et de ses réponses à la salle.
 Mais aussi maligne qu'elle soit, toute personne peut parfois avoir une absence, commettre une imprudence.
C'est ce qui arriva à Mme Buzyn lorsque d'elle même, sans que la question lui ait été posée, elle évoqua la présence éventuelles de mesures fiscales dans le prochain Plan Cancer.
 Il lui fut immédiatement demandé de développer un peu ce point pour le moins inquiétant.
Elle répondit qu'elle ne pouvait rien dire, le Plan Cancer étant en cours de finalisation.
 Effectivement, le lancement n'aura lieu qu'en 2014 selon ce qu'avait annoncé il y a un an le Président de la République lui même :
 http://www.plan-cancer.gouv.fr/preparation-du-3e-plan-cancer.html.
 D'ici là, il sera difficile d'en savoir d'avantage sauf gaffes... comme celle dont nous venons de faire état.
Mais nos lecteurs savent qu'ils peuvent nous faire confiance pour ce qui est d'ouvrir l’œil, tendre l'oreille et dilater les narines pour humer l'air du temps !
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Le risque
 Compte tenu de nos expériences passées, il est fort à craindre que l'annonce de mesures très désagréables à entendre, notamment sur le plan fiscal, ne soit précédée d'une préparation psychologique du public au moyen d'une effroyable campagne "ad vinum" sur le modèle de celle de 2009.
 Et que ce soit pour cela que l'on s'emploie actuellement à "faire sauter le filtre" que représentait le CMP.
Bien entendu, une telle campagne, comme en 2009, (Voir notre fiche "Exportations : 2009 atypique") coûterait cher à la France en termes de commerce extérieur, voire d’œnotourisme, mais nous avons affaire à des gens qui ont déjà largement prouvé que ce genre de contingences, ils s'en tamponnent le coquillard !
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Discussion
 On pourra nous objecter que CMP ou pas CMP, cela ne change rien puisque nous avons nous-même démontré que l'Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé passer allègrement outre la légalité en ce moment même au moyen d'une campagne certes pas trop méchante, mais qui (à dessein ?) crée un précédent.
 Oui, mais on peut quand même espérer qu'il soit mis fin aux agissements de ces hors-la-loi là !
C'est le sens de la lettre adressée par Vin & Société à Mme Marisol Touraine, Ministre de la Santé.
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Que faire ?
  Si Mme Touraine se refuse à mettre rapidement fin à cet incroyable scandale, il faudra sans doute écrire à Mme Christiane Taubira, Garde des Sceaux, pour lui expliquer que l’État de Droit qui lui est aussi cher est gravement mis en danger avec notamment la bénédiction de l'une de ses collègues...
Et si rien ne se passe encore.. alors... il faudra envisager d'enrichir des avocats : nous nous refusons catégoriquement à désespérer de la République !
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