dimanche 27 novembre 2011

Malte et Sardaigne

Comparer l'espérance de vie entre l'Italie et le Grande-
Bretagne permet d'obtenir un résultat, bien sûr, tout à l'avantage de la diète latine par rapport au modèle nutritionnel anglo-saxon, mais ne permet pas d'échapper à un certain nombre d'objections comme celles de la différence climatique.
C'est pourquoi la comparaison des habitudes alimentaires dans deux îles fort proches l'une de l'autre peut s'avérer encore plus significative.
Un travail a été fait en ce sens comparant Malte et la Sardaigne :
http://cdlm.revues.org/index646.html.


On y apprend que, pour des raisons historiques, Malte s'est jusqu'à très récemment, complètement aller au modèle alimentaire anglo-saxon alors que la Sardaigne est un des endroits où il a connu la plus forte résistance.

Pour reprendre les mots de l'auteur, à Malte c'est la "tendance à la globalisation croissante des pratiques alimentaires... une réalité (représentée notamment par les multinationales telles que Nestlé, Coca-cola, McDonald’s, Heinz, etc.)" tandis qu"en Sardaigne cette évolution n'est que récente et demeure partielle.
On trouve dans la thèse du même auteur que "les Maltais sont de fervents adeptes du repas de type fast-food (79% contre 34% de Sardes)", page 197 :
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/04/73/85/PDF/tel-00007599.pdf.
On y apprend aussi (page 141) qu'au début des années 1970 la consommation de vin était quasi-nulle à Malte tandis qu'en en Sardaigne elle était idéale avec une moyenne de 2 verres par jour.
Il est également constatable, heureusement ou malheureusement suivant l'endroit dont on parle, que les types de consommation ont tendance à se rapprocher. Mais à la fin des années 90 un Sarde consommait encore autour

de trois fois plus de vin qu'un Maltais.
Aujourd'hui ces consommations doivent ne pas être loin, fort

logiquement, d'être inversement proportionnelle à celles de fast-food dans chacune des deux îles.
Du point de vue de la santé et de la longévité, quelles sont les répercussions ?
On apprend page 258 
qu'«en 1992, à Malte, une mort sur quatre était prématurée (avant 65 ans) et les trois quarts des morts prématurées avaient pour origine les maladies chroniques dégénératives pour lesquelles les cancers (26,8%) étaient la seconde grande cause de mortalité après les maladies cardiovasculaires (34,2%) dont, de façon intéressante, les taux de mortalité avoisinaient ceux du Royaume-Uni (Dept of Health, 1993)».
Mais aussi que «malgré la position prépondérante des maladies cardiovasculaires, les chiffres indiquaient, au début des années 1990, l'amorce d'une diminution des personnes de moins de 65 ans mortes prématurément».
À rapprocher de l'évolution ci-dessus évoquée.
Enfin, en ce qui les niveaux d'espérance de vie il est difficile de les comparer car celui des Sardes n'est pas individualisé au sein de la fédération italienne.
Pour Malte, très logiquement, selon l'OMS il est analogue au 80 ans britanniques.
En Sardaigne il est peut-être proche des 82 ans italiens,
mais sans doute supérieur : souvenons nous qu'il s'agit là de "l'île des centenaires" ! 
Il y aurait dans cette île «trois fois plus de chances d'atteindre ce remarquable âge de 100 ans qu'en Angleterre, aux Etats-Unis ou en Australie ou dans la plupart des autres pays» !
Et ils aiment le vin, et ils aiment la vie... regardez la photo :
http://www.benhills.com/books/IslandOfTheAncients/index.html
Leur concentration est particulièrement élevée dans la vallée de Nuoro, l'endroit qui a le mieux résisté à la globalisation "malbouffisante" et où la population dans son ensemble continue à accompagner systématiquement ses repas d'un verre de rouge.
Nota Bene  
Nous aurions aussi aimé pouvoir comparer avec une
troisième île ouest-méditerranéenne, celle de Djerba, mais nous n'avons pu trouver suffisamment de données spécifiques dans le champ de la thématique traitée. 
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire