lundi 31 octobre 2011

NUTRINET (4)

 Encore quelques petits mots sur les "performances" de l'étude en terme de participation.
   On se souvient qu'un grand coup devait être porté pour essayer de rattraper le retard accumulé dans ce domaine en passant en 8 jours, grands moyens (notamment financiers) à l'appui, de 180 à 250 milliers de nutrinautes : http://www.inra.fr/presse/etude_nutrinet_sante_semaine_de_recrutement.
  Nous avons vainement cherché à savoir quelle proportion  des 10 000 visiteurs attendus au Trocadéro avait été atteinte mais nous n'avons rien trouvé si ce n'est le vague terme de "plusieurs centaines de personnes" dont 250 courageux qui auraient participé, derrière le Dr Hercberg et selon l'objectif affiché, à la marche matinale du 8 mai à partir de la station de métro « Volontaires » : http://info.etude-nutrinet-sante.fr/fr/node/230.
Quand on regarde les images on se dit qu'il y avait quand même assez peu de centaines de visiteurs. Si on veut garder le mot "plusieurs", mot qui signifie en général plus de 2, il vaudrait mieux parler de "dizaines" que de "centaines" http://ww2.cnam.fr/mediascnam/Flash/2011/110507_NutriNet_Trocadero.html.
 Quant à la marche matinale, les images semblent montrer que pour atteindre le chiffre de 250, il faut compter chaque orteil de marcheur !

  Voyons maintenant dans quelle proportion a été atteint l'objectif ambitieux de compter, en fin de semaine du 7 au 15 Mai, le nombre de 250 000 nutrinautes, soit un gain de 70 000 participants par rapport aux 180 000 affichés à ce moment là.
  Nous apprenons ici qu'au 16 Mai le nombre de 187 580 avait été atteint : http://fr.wikipedia.org/wiki/Etude-NutriNet_Sant%C3%A9.
Ce qui nous donne une proportion d'environ 10% là aussi.
Par conséquent, cette fois-ci, comme il s'agit de personnes censées taper sur des claviers d'ordinateurs, c'est le nombre de leurs doigts qui devrait être pris en compte pour atteindre les 70 milliers escomptés.

  Aujourd'hui, 6 mois plus tard, à mi-chemin des 5 ans impartis à l'étude, nous en sommes peut-être autour de 207 000 nutrinautes inscrits (205 557 au 02/11)  et il semblerait que la coutume de pratiquer semestriellement une sorte d'auto-glorification d'étape soit en train de se perdre. 
  Nous pensons savoir pourquoi...

                       (À suivre)

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lundi 24 octobre 2011

NUTRINET (3)

  Voyons un peu, en utilisant leurs propres chiffres et semestre par semestre, si les responsables de l'étude NUTRINET, au premier rang desquels Mr Serge Hercberg ( le patron de bien des choses ) ont atteint leurs objectifs en termes quantitatifs.
 Tout est vérifiable sur ce site : https://www.etude-nutrinet-sante.fr/fr/common/login.aspx.

Chronologie :  
       11/05/2009 - L'étude NutriNet-Santé est officiellement lancée.
Elle affiche l'objectif d'étudier 500 000 "nutrinautes" pendant 5 ans.
C'est ce qu'on appelle une étude de cohorte.
  De façon plus détaillée, les chercheurs pensent mobiliser 150 000 à 200 000 personnes la première année, autant la seconde et le reste sur les 3 suivantes.
      10/11/2009 - soit juste 6 mois après le lancement de l'étude, déjà 101 518 sujets se sont déjà inscrits : l'objectif est en vue avec un taux mensuel moyen d'inscriptions de 17 000 volontaires !
   Mais en fait, si on regarde de plus près, des signes d'essoufflement sont apparus très tôt puisque les 3/4 de ces inscriptions ont eu lieu dans le premier mois.
      11/05/10 - Au bout d'un an on est à 130 000 volontaires, soit nettement au dessous de la dent inférieure de la fourchette visée : en 6 mois on a gagné seulement 30 000 inscrits soit une moyenne mensuelle égale à 5000. 
  Il faudrait intensifier le recrutement. Malgré de nombreux efforts  de "retape", on n'y parviendra pas, mais on maintiendra à peu près le rythme.
      15/11/2010 - 18 mois après le lancement de l'étude 159 803 internautes. 
On reste à peu près sur le taux de croissance du semestre précédent, ce qui est insuffisant mais plus pour très longtemps.
      11/05/ 2012 - Second anniversaire près de 180 000 inscrits sont indiqués dans un communiqué de presse :
http://media.etude-nutrinet-sante.fr/download/resultats_NutriNet_10mai2011.pdf.
 Soit à peu près le milieu de la fourchette fixée comme objectif au terme de la première année ! Et la moyenne mensuelle est tombée à 3300 sur ce 4ème semestre !
     La tendance conduit à craindre fortement que l'objectif en fin de parcours ne soit même pas atteint à moitié !

      Dans une telle situation, s'il s'agissait d'une entreprise, les dirigeants subiraient une forte perte de crédibilité et quelques désagréments. Mais nous sommes là dans un domaine où la réalisation des objectifs compte moins que l'épaisseur des carnets d'adresses.
      Néanmoins, parce qu'il y a quand même un malaise, on va tenter un grand coup avec de gros moyens dont la conférence de presse évoquée plus haut fait partie. 
C'est ainsi qu'à l'occasion de ce 2° anniversaire a été organisée, intense et coûteux battage médiatique à l'appui avec participation de Mr le Ministre,  une ambitieuse opération visant à atteindre en une semaine un total de 250 000 nutrinautes inscrits, 60% de ce qui avait été escompté au départ.
   Nom de code : "Objectif 250 000 volontaires": http://www.nutrinet-objectif250000.fr/.
   Résultat : nouveau fiasco !
 Et quel fiasco ! Le nombre atteint n'a pas été révélé mais plus de 5 mois après, au 17 Octobre dernier, seulement 204 738 nutrinautes sont inscrits.
  La moyenne mensuelle s'est un peu améliorée, mais nous sommes encore loin de compte !

                          (À suivre)

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lundi 17 octobre 2011

NUTRINET (2)


  Revenons à ces deux phrases extraites de la dépêche AFP du 11/05/10 dont nous parlions dans notre article précédent : «Les sources alimentaires de polyphénols sont principalement le café (36,9%), le thé vert ou noir (33,6%), le chocolat pour son cacao (10,4%), le vin rouge (7,2%) et les fruits (6,7%)...»
   Serge Hercberg (Inserm), qui coordonne le programme Nutrinet-Santé, a jugé «rassurant» que le vin n'arrive pas en tête des sources de polyphénols.
    
    Nous pourrions en dire que Mr Hercberg semble avoir une préférence pour les denrées qui ne peuvent être produites en France et avoir par conséquent plus de considération pour les importateurs que pour les exportateurs. 
À l'heure où le déficit de la balance commerciale devient un véritable problème, chacun apprécierait alors selon le degré d'intérêt qu'il porte l'économie de son pays.
   Mais là n'est pas notre propos.

   Ce que nous voudrions surtout rappeler au Dr Hercberg, c'est qu'il existe beaucoup de polyphénols et de bien des sortes.
Et aussi que tous ne produisent pas le même type d'effets bénéfiques. 
Et que par conséquent, bien plutôt que de sous-entendre on ne sait quelle compétition ou quelle rivalité, mieux vaudrait en parler sous forme d'équilibre et de complémentarité.
      Approfondissons : tout d'abord posons bien une bonne fois que les polyphénols sont une famille notoirement subdivisée :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Polyph%C3%A9nol.
    Et que la consommation de vin joue un rôle tout à fait primordial dans l'absorption et l'assimilation de certains d'entre eux comme, évidemment, le resvératrol.
  Prenons un exemple moins connu, la delphinidine, dont l'intérêt particulier a été distingué il y a un peu plus d'un an en tant que polyphénol :  http://sciences.blogs.liberation.fr/files/cp-french-paradox.pdf.
Article publié par revue scientifique :  http://www.plosone.org/article/info:doi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0008554?utm_source=feedburner&utm_medi.
  Eh bien de la delphinidine il n'y en a pas dans le café, tout comme il n'y a pas d'acide cafeoylquinique dans le vin, ce qui ne veut pas dire que l'un soit plus digne d'attention que les autres.
  Mais ne signifie pas non plus qu'ils soient interchangeables.
Et encore moins que les différents polyphénols soient exclusifs les un des autres.

  Cela dit il est exact que l'immense famille des polyphénols comprend une sous-classe nommée flavonoïde. Plus de 6000 flavonoïdes ont été décrits parmi lesquels les anthocyanidines qui comprennent la delphinidine.
   Les catéchines sont également des flavonoïdes et il est exact que quelques catéchines sont communes au thé et au vin :  http://www.recherche.fr/encyclopedie/Cat%C3%A9chine#Quelques_cat.C3.A9chines_communes.
  Alors il est possible qu'un échantillon de personnes constitué et "informé" comme nous l'avions dit en première partie déclare consommer des proportions respectives de vin et de thé telles que l'on puisse en déduire que celui ci apporte plus de catéchine  que celui là.
   Mais de grâce, ne confondons pas quelques individus d'une sous-classe d'une sous catégorie de l'ensemble des polyphénols avec la totalité de ceux-ci !

  N'oublions pas non plus que, même si ce n'est pas tout à fait général, le thé et le café sont bien souvent des boissons à sucre ajouté...

                         (À suivre)

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lundi 10 octobre 2011

NUTRINET (1)

  Dans notre article précédent, nous abordions le sujet de l'étude dite "Nutrinet" lancée en 2009.
  Nous ne savons pas combien elle coûte ni qui paye mais nous savons que le Dr Hercberg en est le coordinateur. Il en assurait donc à l'époque le lancement : http://sante-medecine.commentcamarche.net/faq/1850-etude-nutrinet-interview-du-professeur-serge-hercberg.
Un an aprés l'objectif de réunir 500 000 "nutrinautes" n'était atteint qu'à 26% : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/11/97001-20100511FILWWW00353-etude-nutrinet-sante-130000-inscrits.php.
  L'article nous apprend aussi que cet échantillon comprend 75% de femmes ce qui ne lui confère pas une représentativité optimale en terme d'équilibre de population.
   Et en plus, grâce à une amie nutrinaute, nous savons que dès le 1° Octobre 2009, dans une rubrique intitulée «Les chercheurs vous parlent», l'inévitable "Dr" Paule Latino-Martel, entre autre propos, incitait les participants à consulter, sur le site de l'INCa, la brochure de sinistre mémoire "Nutrition et prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations" !
   Rappelons que cette brochure comporte la recommandation suivante : "en matière de prévention des cancers, la consommation d’alcool, et notamment de vin, est déconseillée" : https://www6.inra.fr/nacre/content/download/3441/36585/version/3/file/brochure-pnns-nutrition-et-prevention-des-cancers.pdf (page 47).
  Il nous semble que de ce fait on peut légitimement concevoir des doutes sur la possibilité pour l'ensemble des nutrinautes à apporter leur contribution sans qu'aucune influence n'ait parasité leur réflexion.

  Ce sont des questions que ne s'est pas posé Mr Hercberg quand, en Mai 2010, était déjà présentée comme établie, grâce à NUTRINET, "une évaluation précise des apports en polyphénols par l'alimentation" :  http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5inEqxOs_6Ius9w3O7EcrBNeY6uzw.
  Un tel degré de sérieux de la part d'un co-signataire particulièrement important ne devrait pas manquer d'interpeler les responsables de l'ANSES ou du CMAJ...
  Bien entendu, on aura remarqué la satisfaction de Mr Hercberg  à déclarer "rassurant" que le vin n'arrive pas en tête des sources de polyphénols".

  On nous permettra de commenter cette déclaration dans quelques jours.
  Sans doute ne sera-t-on pas surpris d'apprendre par avance que notre commentaire risque de comporter quelques bémols...
                                                                                                                                     (À suivre)

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