lundi 17 octobre 2011

NUTRINET (2)


  Revenons à ces deux phrases extraites de la dépêche AFP du 11/05/10 dont nous parlions dans notre article précédent : «Les sources alimentaires de polyphénols sont principalement le café (36,9%), le thé vert ou noir (33,6%), le chocolat pour son cacao (10,4%), le vin rouge (7,2%) et les fruits (6,7%)...»
   Serge Hercberg (Inserm), qui coordonne le programme Nutrinet-Santé, a jugé «rassurant» que le vin n'arrive pas en tête des sources de polyphénols.
    
    Nous pourrions en dire que Mr Hercberg semble avoir une préférence pour les denrées qui ne peuvent être produites en France et avoir par conséquent plus de considération pour les importateurs que pour les exportateurs. 
À l'heure où le déficit de la balance commerciale devient un véritable problème, chacun apprécierait alors selon le degré d'intérêt qu'il porte l'économie de son pays.
   Mais là n'est pas notre propos.

   Ce que nous voudrions surtout rappeler au Dr Hercberg, c'est qu'il existe beaucoup de polyphénols et de bien des sortes.
Et aussi que tous ne produisent pas le même type d'effets bénéfiques. 
Et que par conséquent, bien plutôt que de sous-entendre on ne sait quelle compétition ou quelle rivalité, mieux vaudrait en parler sous forme d'équilibre et de complémentarité.
      Approfondissons : tout d'abord posons bien une bonne fois que les polyphénols sont une famille notoirement subdivisée :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Polyph%C3%A9nol.
    Et que la consommation de vin joue un rôle tout à fait primordial dans l'absorption et l'assimilation de certains d'entre eux comme, évidemment, le resvératrol.
  Prenons un exemple moins connu, la delphinidine, dont l'intérêt particulier a été distingué il y a un peu plus d'un an en tant que polyphénol :  http://sciences.blogs.liberation.fr/files/cp-french-paradox.pdf.
Article publié par revue scientifique :  http://www.plosone.org/article/info:doi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0008554?utm_source=feedburner&utm_medi.
  Eh bien de la delphinidine il n'y en a pas dans le café, tout comme il n'y a pas d'acide cafeoylquinique dans le vin, ce qui ne veut pas dire que l'un soit plus digne d'attention que les autres.
  Mais ne signifie pas non plus qu'ils soient interchangeables.
Et encore moins que les différents polyphénols soient exclusifs les un des autres.

  Cela dit il est exact que l'immense famille des polyphénols comprend une sous-classe nommée flavonoïde. Plus de 6000 flavonoïdes ont été décrits parmi lesquels les anthocyanidines qui comprennent la delphinidine.
   Les catéchines sont également des flavonoïdes et il est exact que quelques catéchines sont communes au thé et au vin :  http://www.recherche.fr/encyclopedie/Cat%C3%A9chine#Quelques_cat.C3.A9chines_communes.
  Alors il est possible qu'un échantillon de personnes constitué et "informé" comme nous l'avions dit en première partie déclare consommer des proportions respectives de vin et de thé telles que l'on puisse en déduire que celui ci apporte plus de catéchine  que celui là.
   Mais de grâce, ne confondons pas quelques individus d'une sous-classe d'une sous catégorie de l'ensemble des polyphénols avec la totalité de ceux-ci !

  N'oublions pas non plus que, même si ce n'est pas tout à fait général, le thé et le café sont bien souvent des boissons à sucre ajouté...

                         (À suivre)

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