lundi 6 mai 2019

La peau de l'âme

Vraie preuve de non-crédibilité : c'est ainsi qu'à notre avis peut être considéré l'argument central de l'attaque menée en début de semaine dernière contre le "divin breuvage".
Voir notre "revue de presse" du 28 au 30/04.
Une attaque menée sous l'égide de l'Académie de Médecine par un homme que nous connaissons bien et
depuis longtemps. 
Voir noir article précédent : Click.
But (sans surprise) : sur-fiscaliser.
En ciblant particulièrement le vin, bien évidemment : https://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/la-consommation-d-alcool-ne-baisse-plus-en-france-une-deroute-pour-la-sante-publique_3421949.html (fin d'article).
Comme à l'habitude, quelques mesures coercitives ont été ajoutées, pour "épaissir la sauce".
Argument massue : « Pour  la  première  fois  depuis  la  seconde  guerre  mondiale,  la  consommation  d’alcool  ne  baisse  plus en  France.».
"Preuve" : «la  consommation  française  d’alcool  est  la  même  en  2017  qu’en  2013».
Référence,  le communiqué "source" : http://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2019/04/CP-Lutte-contre-lalcool-VGGD29049h.pdf.
Or, cet argument est biaisé à la base !
Car l'année 2013 n'a été qu'un "accident de courbe" comme on peut le voir ci-dessous :

Il est d'ailleurs tout à fait apparent que ce type de distorsions éphémères, il y en a bien souvent. 
Dans un sens comme dans l'autre, d'ailleurs, et il n'y a là rien de particulièrement inhabituel. 
Par contre, il est vrai que depuis le "plateau" 1990-1992, on assiste a un ralentissement de la baisse. 
Effet paradoxal de la loi Évin (10/01/1991) et de l'esprit frondeur de quelques "irréductibles gaulois" ?
On peut voir aussi sur la courbe de l'OFDT que la baisse de consommation de vin, ne s'est pas ralentie entre 2013 et 2017.
Contrairement aux tendances concernant les autres boissons éthanoliques.
Tendances relevant elles, effectivement, de la stabilité. 
Ou même d'une légère croissance dans le cas de la bière dont la seule consommation a été concernée par l'"accident 2013". 
Or, par le fait qu'elle ne soit pas celle qui se trouve explicitement au centre de la cible fiscale (voir ci-dessus), il apparaît clairement que le but de la manœuvre ne concerne pas tellement cette boisson. 
Non : l'objectif principal, "comme de bien entendu" et comme nous avons souvent eu l'occasion de le démontrer ici, c'est d'avoir la peau de «l'âme française».


QUESTION
Pousser de hauts cris en parlant de «déroute pour la santé publique» dès que la baisse de consommation "patine" un tant soit peu signifie à l'évidence que l'"atterrissage" visé est au point zéro. 
Comment dès lors contester la qualification de prohibitionnisme ?

NOTA BENE
1) Dans son premier paragraphe, indiquant l'équivalence 2013-2017, le communiqué de l'Académie de Médecine fait référence au Bulletin  Épidémiologique  Hebdomadaire daté du 19/02/2019.
Le voici : http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2019/5-6/pdf/2019_5-6.pdf.
Effectivement, on trouve dès le premier paragraphe de l'éditorial (page 88) ce membre de phrase concernant la consommation d’alcool en France en 2017 : «la quantité d’alcool pur consommée par habitant de plus de 15 ans est équivalente à celle de 2013».
Le présent billet nous permet donc de répondre aussi à cet autre document... qui nous avait un peu échappé à l'époque, force nous est de le reconnaître humblement. 
MAIS nous voudrions ajouter 2 remarques :
◆1) l'auteur de l'éditorial en question qui se trouve être directeur général de Santé Publique France, côtoyé le porte-parole aux propos parfois irritants de l'Académie de Médecine auprès des médias, du moins dans cette affaire
Côtoiement qui s'est produit de 2012 à 2015.
Très significativement au sein du "Club Gotique" : http://www.securite-sanitaire.org/generalites/qui2017.html.
Il n'est pas interdit aujourd'hui d'imaginer que leurs liens ne se sont pas trop distendus et qu'il leur arrive encore, parfois, de communiquer...
◆2) il y a tout de même une différence entre le numéro du BEH et le communiqué de presse de l'Académie de Médecine.
C'est que le second est sorti après la synthèse de France Agrimer portant sur les ventes et achats de vins tranquilles en 2018 (avril 2019) : https://www.franceagrimer.fr/Bibliotheque/INFORMATIONS-ECONOMIQUES/VIN-ET-CIDRICULTURE/VIN/CHIFFRES-ET-BILANS/2019/Achats-et-ventes-de-vin-tranquille-en-France-Bilan-2018.
Lequel indique, hélas, une baisse historique en terme d'achats des ménages (pacte numérotée 60).
L'Académie de Médecine aurait pu en prendre acte pour actualiser son propos dans un sens plus tempéré, non ?

Considération supplémentaire
Dans le communiqué de l'Académie de Médecine, on peut voir que cette vénérable insttution, en principe formée de scientifiques, est de celle qui ne craint pas de «mal nommer les choses» et, par conséquent, d'«ajouter au malheur du monde».
Référence : http://honneurduvin.blogspot.com/2019/03/pluriel-et-camus.html.


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