jeudi 26 mars 2015

Coup bas

M. Olivier Véran est médecin hospitalier.
Il exerce en qualité de neurologue au CHU de Grenoble-La Tronche.
Il est aussi diplômé de Sciences Po Paris en économie et politique de santé.À ce titre, il est bien placé  pour redouter les économies qui vont être réalisées dans le domaine de la santé,  en particulier au détriment des CHU.
Comme beaucoup de citoyens, en somme : chacun espère que "le sien" sera moins que les autres ciblé par ceux qui décident...
Mieux vaut leur être agréable !Il est aussi député de l'Isère... mais pour seulement quelques jours encore.
En effet,  il a été élu en tant que suppléant de Mme Geneviève Fioraso, laquelle est entrée au gouvernement en tant que ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du gouvernement Ayrault, puis y est restée comme secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le gouvernement Valls, entre 2012 et 2015.
Et puis, il y a un peu moins d'un mois, Mme Fioraso a démissionné pour raisons de santé : http://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/genevieve-fioraso-presente-sa-demission-du-gouvernement-pour-raisons-de-sante_1658340.html.
En fait, certains réclamaient cette démission depuis un certain temps mais pour d'autres raisons : http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/jean-paul-brighelli-genevieve-fioraso-demission-21-02-2015-1906845_1886.php.Mais Mme Fioraso a attendu quelques jours,  de sorte que M. Véran va rester député jusqu'au 2 avril... et ça "tombe" mal pour le vin !
Pourtant,  nous objecterons ses concitoyens de circonscription,  lorsqu'il vient nous voir, il ne donne pas l'impression d'avoir quelque chose contre le "divin breuvage" : http://www.olivier-veran.fr/fete-de-la-chataigne-et-du-vin-blanc/.
Oui mais ça,  c'est en Isère !
À Paris,  M. Véran a été nommé rapporteur de la commission des affaires sociales pour le projet de loi de santé,  projet pour lequel, Mme la ministre Touraine a obtenu la procédure accélérée : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;?idArticle=LEGIARTI000019241040&cidTexte=LEGITEXT000006071194 (voir 2º paragraphe).
Ce qui permet de limiter les débats et de réduire potentiellement à quasi-néant le rôle du Senat... mais qui dans les faits s’applique principalement aux projets de loi d’autorisation de ratification d’un traité ou d’approbation d’un accord international.
Du moins en général !

Or, dans le cas qui nous occupe,  cette procédure pourrait bien compliquer la tâche des élus du peuple qui auront à cœur de s'opposer à un amendement particulièrement dangereux que M. Véran a réussi à faire adopter en commission des affaires sociales : http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-soc/14-15/c1415035.asp (voir Article 4, amendement AS247 ).
Enfin... quand nous disons "dangereux", c'est notre point de vue,  certainement pas celle de la Direction Générale de la Santé,  bien entendu !
Laquelle DGS doit le trouver très bien ce M. Véran,  en tant que rapporteur... ce qui doit combler d'aise et de fierté les "patrons" du CHU de Grenoble-La Tronche.

En ce qui concerne notre avis,  inutile de l'exposer en détail,  nous ne saurions etre plus clairs à ce sujet que n'a pu l'être l'association Vin et Société dans son communiqué de presse : http://www.vinetsociete.fr/presse/communiques/loi-evin-vin-societe-condamne-un-amendement-durcissant-le-message-sanitaire-et-donnant-les-pleins-pouvoirs-au-ministere-de-la-sante.

Puisque nous venons d'évoquer cette structure et que nous avons parlé plus haut des élus du peuple français,  concluons en rappelant à ceux-ci ce que celle là a récemment mis en évidence, à savoir ce que ce dit peuple pense du vin : http://www.vinetsociete.fr/les-francais-et-le-vin-barometre-ifop.

Et en soulignant à leur attention la logique obsessionnelle des œnophobistes : n'avoir à dialoguer avec personne avant de mettre leurs projets en pratique.
En effet,  après avoir détruit le Conseil de Modération et Prévention,  instance voulue par les parlementaires en 2006 et qui les contraignait a expliquer lesdits projets aux parties intéressées, à la société civile (relire notre article  l'annonçant), c'est carrément de l'avis de ces mêmes parlementaires qu'ils entendent se passer.

Petit supplément navré : toute notre sympathie aux producteurs des excellents vins de l'appellation Saint-Véran probablement bien affectés par cette fâcheuse homonymie !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire